Deux drapeaux dans cette manif Gilets jaunes : français et breton
« Ses sacs de grains semblaient des fontaines publiques ». Victor Hugo, Booz endormi
La France se retrouve soudainement effrayée des violences qui la déchirent.
Et des fractures qui précipitent son éclatement. Comme si la répétition des mêmes phénomènes depuis des années, si leur aggravation constante et si la persistance et l’extension de leurs causes ne rendaient pas prévisible, inéluctable même, le point de délabrement national où nous en sommes rendus. Les politiciens, les politologues, les journalistes, les intellectuels, les élites vraies ou fausses, tout ce monde nous fait aujourd’hui le coup de l’angoisse ou, parfois, de la panique. Et pourtant ! La découverte ou la surprise ne sont vraiment pas de mise.
Un vieil adage tiré de l’écriture sainte et devenu fort banal, rebattu, même, caractérise exactement la situation. Il invite à en identifier les causes, les responsabilités. « Qui veut semer le vent récolte la tempête ». Tout y est, tout est dit.
Ils sont nombreux – quasi unanimes – ceux qui, ces jours-ci, versent des torrents de larmes, des larmes de crocodile, sur les violences de ces derniers mois mais aussi sur les fractures plurielles et profondes de la société française, sur son éclatement en apparence irréversible au point que l’existence même de ladite société devient incertaine, sur sa révolte, son incohérence, son irrespect, son inculture, etc. Mais les divers pleureurs devraient plutôt faire leur examen de conscience s’ils ont eu ou ont quelques parcelles de pouvoir politique, médiatique, judiciaire ou intellectuel, car de cette situation qu’ils déplorent ils portent les responsabilisés.
Faut-il encore dresser la liste des causes ? Des erreurs commises par idéologie, esprit politicien, orgueil, lâcheté, inculture, ambition, intérêt, soumission ? De l’immigration africaine ou orientale chiffrable en millions aux diverses dispositions prises pour disloquer les familles, y dissoudre toute autorité ; de la négation des races, des sexes, de toute forme d’appartenance historique ou naturelle à la dictature des minorités, sexuelles, raciales, ethniques ou religieuses ; de la culpabilisation de la France accusée tantôt de crime contre l’humanité (la colonisation) tantôt de soumission au nazisme (les années noires, la peste brune, l’histoire qui bégaye) à la négation sans nuance de la culture française censée ne pas exister ; d’un libre-échangisme dogmatique qui a désertifié le territoire national, ruiné la France périphérique, tué l’agriculture française et des pans entiers de notre industrie, avec pour résultat une masse de chômeurs et de pauvres incompressible en l’état de la politique des gouvernements successifs ; du désastre éducationnel à l’univers clos des cités et zones de non-droit, tout a été fait, tenté, imaginé, organisé, mis en place, ou accepté par la loi et par l’action publique pour déconstruire l’unité de la communauté nationale. Et sa souveraineté …
Des sommets de l’État, des hauts lieux d’où les élites surplombent la société, les stratagèmes destructeurs, les lois mortifères, les comportements délétères ont été sans bornes. Les cerveaux ont regorgé d’idées. A cet égard, les réserves semblaient des fontaines publiques.
Le peuple français sera-t-il capable un jour d’accomplir une métanoia salvifique, d’exiger une politique radicalement autre ? Se trouvera-t-il quelqu’un pour diriger cette révolution contre-révolution ou alterrévolution ? Nous l’ignorons.
Mais de grâce, qu’on nous épargne maintenant les pleurs et les grincements de dent. ■
Une parfaite synthèse des maux (et des mots) qui nous frappent.
Que n’avons-nous pu orienter la juste colère des « Gilets jaunes », qui déborde aujourd’hui dans les outrances et les contradictions !!!
Bien entendu très bon article et cependant n’est on au delà des fractures ?
Des fractures ; mot de communicant , lancé par Jacques Chirac . Pour autant qu’on s’en souvienne on croyait alors avoir un président jeune et dynamique mais , outre ses » marges de progression » il fut bien plombé par A.Juppé . De même E.Macron est il plombé » grave » par E..Philippe mais avec le temps , tout se passe comme si nous passions de la décadence à la dégénérescence .
« Un salafiste insulte Finkielkraut, le gouvernement dissout 3 groupes d’extrême droite pour calmer le CRIF et se bat pour récupérer 130 djihadistes. Tout est normal.”
Mais la roue tourne. Pétain était adulé jusqu’aux derniers jours. Même après le débarquement, son voyage à Paris fut un triomphe. Churchill le faisait remarquer malicieusement à De Gaulle quand tous deux regardaient le film de l’événement. « Beaucoup du monde De Gaulle, beaucoup du monde » ! Et Pétain a fini sa vie à l’île d’Yeu.. Il n’est pas sûr que les actuels gouvernants ne seront pas jugés un jour pour collaboration.
On ne peut pas comparer Pétain à Macron. Pétain était le « vainqueur de Verdun » et le dernier des survivants de la Grande Guerre en 1940. Macron n’est rien. L’un avait une longue expérience et un âge très avancé pour arriver au pouvoir mais on lui a refiler comme une patate chaude, l’autre n’a que peu d’expérience et un manque de maturité mais il a voulu le pouvoir. Quel gloire Pétain pouvait-il espérer à 84 ans ? Macron a tout à espérer à 40 ans !
Maintenant, que le second finisse comme le premier, ça ne serait que justice.
Je n’ai pas comparé Pétain à Macron. Du reste, réduire à Macron la caste qui nous a conduits là où nous sommes, ce serait à bien courte vue.
Vous citez Pétain, Churchill, de Gaulle, tous furent chefs d’Etats et ensuite vous parlez « des actuels gouvernants ». La comparaison avec Macron, chef d’Etat, semble évidente.
Par ailleurs, c’est vous qui écrivez « réduire à Macron la caste », je ne réduits rien car tout le monde sait qu’il fait parti de l’oligarchie, mais lui, il est président. Les gilets jaunes ne s’y trompent pas lorsqu’ils écrivent au dos de leurs gilets « Macron démission » et non pas « caste démission » ou « oligarchie démission » ou « Système démission ». D’ailleurs Macron lui-même se met toujours sur le devant de la scène. Après, qu’il ne soit pas seul, ce n’est pas un scoop. Que la décadence de la France ne date pas d’hier, ce n’en est pas un non plus !
Il n’y a pas de scoop dans ce que vous écrivez. Je n’ai pas la prétention d’en avoir révélé un. Simplement, je crois que vous n’avez pas lu ou pas compris mon commentaire d’origine. Ce n’est pas Macron, éphémère et passager, que nous combattons mais le Système. Les révoltes qui n’en sont pas conscientes ne mènent à rien, s’étiolent et meurent. Mais bon, sans-doute inutile de poursuivre.
Je ne sais pas pourquoi, Lafautearousseau fait parti de ces blogs où l’on nous prends pour des imbéciles ou on nous traite avec mépris.. Ce n’est pas la première fois que je le constate. C’est dommage car il y a souvent sur ce blog des articles intéressants.
J’ai très bien compris votre commentaire d’origine ou alors je ne comprends pas le français ! En synthèse, vous pensez que les « actuels gouvernants » pourraient être, à l’instar de Pétain, « jugés un jour pour collaboration ». Mais encore une fois, comparer Pétain, alors non pas qu’à Macron mais aux « actuels gouvernants » n’est pas pertinent.
Je n’ai envoyé qu’un simple commentaire en réponse à Bastet.
Mon sujet n’était pas en soi le cas Pétain ou Macron.
C’était la chute des populaires d’une période, au faîte des honneurs, puis bannis, jugés, exilés, etc.
J’auras pu prendre le cas de Napoléon qui passe du sacre du 2 décembre 1802 à la captivité à Longwood, à Sainte-Hélène. Bien d’autres exemples existent.
C’est tout. Ce n’était pas un scoop. D’ailleurs, sommes-nous là pour faire des scoops ? Je ne crois pas.