par Louis-Joseph Delanglade
« Certains ont voulu voir en lui l’Obama blanc, d’autres un rempart contre le populisme. »
Il est beau, jeune, cultivé, intelligent, pas pauvre à défaut d’être très riche. Certains ont voulu voir en lui l’Obama blanc, d’autres un rempart contre le populisme. Il ne s’agit pas de M. Macron, mais de son cousin d’outre-Atlantique, M. Trudeau, Premier ministre du Canada depuis novembre 2015. Cet héritier d’une famille « franco-anglaise » embourgeoisée est surtout l’héritier politique de son père Pierre Elliott Trudeau qui fut au vingtième siècle chef du Parti libéral, député, ministre et Premier ministre. Peut-être pour dépasser son père, Justin en fait beaucoup, même un peu trop, comme, un certain temps, alterner phrases en français et en anglais dans ses discours – posture linguistique qui prouve simplement sa fatuité. Fatuité : c’est là sans doute le trait principal du personnage, archétype du « politiquement correct », qu’il a décidé de nous jouer.
Justin, donc, arbore comme il se doit la panoplie du parfait gaucho-bobo : il est multiculturaliste, féministe, libertaire, promoteur des minorités, etc. Il cherche toujours à se faire remarquer : grand admirateur de Fidel Castro, il rend à la dépouille de ce dernier un hommage outrancier ; fasciné par l’islam-isme, il se fait le défenseur de l’islamo-terroriste salafiste et « canadien » Omar Khadr. (Photo ci-dessous) Il affiche un amour inépuisable pour les autres. Surtout s’ils sont afro-asiatiques (il les gratifiera alors d’un mot dans leur langue, voire de quelques pas d’une danse traditionnelle) ou « membres » de la communauté L.G.B.T.etc. (il arborera dans les Gay Pride des chaussettes ac-en-ciel) ; ou, encore mieux, s’ils sont migrants-immigrés-réfugiés (il accueillera 40 000 Syriens, se déplaçant en personne à l’aéroport pour distribuer des manteaux). Bref, un grand communicant « humaniste » qui sait soigner son image.
Cependant, si distiller sa petite moraline à tout le monde est chose relativement facile, faire de la politique, y compris étrangère, sur des bases morales, l’est beaucoup moins. M. Trudeau est en train de l’apprendre à ses dépens.
Il y a d’abord cette affaire de vente d’armes à l’Arabie séoudite : le Canada a critiqué la situation des femmes séoudiennes et la guerre menée par Ryad au Yémen, subi en conséquence les foudres et les mesures de rétorsion de Ryad ; mais M. Trudeau se montre plutôt embarrassé et pas vraiment décidé à aller jusqu’au bout c’est-à-dire à renoncer aux quinze milliards de dollars d’un contrat d’armements, sans compter les pénalités. Puis cette autre affaire de construction d’oléoducs, à travers Alberta et Colombie britannique, pour un « pétrole lourd et visqueux » particulièrement polluant et dangereux pour les populations autochtones : celui qui s’est fait le champion nord-américain des accords de Paris sur le climat refuse pour l’instant de renoncer à ladite construction, peut-être pour des raisons stratégiques. Et puis Il y a cette affaire de corruption : l’entourage le plus proche du Premier ministre est fortement soupçonné de collusion avec le géant SNC-Lavalin, groupe d’ingénierie canadien (dont le siège au Québec se confond il est vrai avec la circonscription de M. Trudeau), groupe lui-même accusé sur des bases solides des pires malversations avec la Libye de Kadhafi.
Voici donc notre gentil Justin en pleine tempête médiatique et politique. Les démissions se succèdent, notamment celles des deux ministres de la Justice et du Budget, Mmes Wilson-Raybould et Philpott, deux dames donc, dont une Amérindienne, et deux démissions pour des raisons « morales » : un comble ! Sa côte est du coup en chute libre : en moins de trois mois, elle est tombée de 44% à 33%. Comme l’écrit, de façon un peu sentencieuse, M. Castonguay, journaliste canadien : « Qui est élu grâce à son image périra par son image » (L’actualité, 7 mars). Certains même pensent que le gouvernement libéral ne survivra pas aux prochaines élections, le 21 octobre. On ne s’en plaindrait pas. ■
bien fait pour lui. C’est un vil personnage qui hélas n’est pas rare en politique
Le BTP canadien est parmi les plus corrupteurs au monde et la profession est fermée. Essayez d’importer une grue de construction au Canada pour tester le « marché » !
Il doit être assez difficile pour tout politicien, même intègre, de s’en affranchir, lui ou ses proches ou ses alliés.