Par Stéphane Blanchonnet
La question soulevée ici appelle un débat. Elle a le mérite d’être posée afin d’être approfondie et, sans-doute, nuancée. LFAR
« il faut entraîner le peuple, ou plus exactement faire mouvement avec lui, pour obtenir le ralliement d’une partie des élites, obligée de composer avec la puissance du soulèvement populaire. »
Pour certains romantiques comme Michelet ou Hugo, le Peuple est une entité quasi surnaturelle, sujet véritable de l’Histoire ; pour Maurras au contraire, le peuple n’est que très rarement animé d’une volonté propre, et un amour sincère de ce peuple doit nous porter à lui souhaiter d’être bien gouverné plutôt que de l’entretenir dans l’illusion de sa souveraineté ; Boutang, quant à lui, réévaluera le statut du peuple dans la pensée maurrassienne en mettant l’accent sur l’importance de l’assentiment populaire dans la genèse de toute légitimité. Aujourd’hui les maurrassiens sont séduits par les pensées populistes (comme celles de Christopher Lasch et de Jean-Claude Michéa) et soutiennent avec ardeur la lutte des Gilets jaunes contre les élites. Devons-nous dans ce contexte remettre à plat notre conception du peuple et du rôle à lui accorder ?
La situation politique en France (et dans la plupart des autres pays européens) nous y invite. La bourgeoisie, en effet, qu’elle soit de gauche ou de droite, n’est plus nationale mais mondialiste et post-nationale.
La quasi-disparition du Parti socialiste comme la contraction de l’espace politique de la droite conservatrice (Wauquiez), au profit d’un bloc macroniste, libéral et européen, de droite sur les questions économiques et de gauche sur les questions de société, montrent que le salut pour les partisans de la souveraineté et de l’identité nationales ne pourra venir que du peuple. C’est un changement de paradigme dont il faut prendre toute la mesure. La stratégie jusqu’ici consistait à privilégier une action par des élites retournées et d’obtenir ensuite le consentement plus ou moins tacite du peuple. Il semble qu’aujourd’hui l’ordre soit inverse : il faut entraîner le peuple, ou plus exactement faire mouvement avec lui, pour obtenir, à l’arrivée, le ralliement d’une partie des élites, obligée de composer avec la puissance du soulèvement populaire. ■
« Quasi disparition du parti socialiste » écrivez-vous ?
Mais le premier critère visible du socialisme est la pression fiscale:
à ce titre, Macron est plus socialiste que les socialistes!
Et les Gilets Jaunes ont tort de ne pas s’être uniquement concentrés sur la baisse drastique des impôts et taxes. Meilleur moyen de se faire rouler dans la farine par l’enfumeur de l’Elysée avec ses débats qu’il est seul à dominer.
Le lien que vous faites entre pression fiscale et socialisme est bien le propre de tous les libéraux qui veulent détruire toute la protection sociale dont nos concitoyens et notamment les plus faibles d’entre eux peuvent bénéficier.
La Gauche se vantait autrefois de vider les caisses que la Droite remplissait . Maintenant c’est jeu égal . Le problème , ce n’est pas la solidarité , c’est le gaspillage ; la liste serait trop longue .
Intéressant;
@ cording:
manichéisme! ou vous êtes socialiste ou vous êtes libéral? C’est un peu court, c’est le moins que l’on puisse dire. Si vous êtes pour la redistribution (je vole 100, je redistribue 20 et je garde 80% pour mes frais de fonctionnement) c’est que vous êtes foncièrement socialiste, économiquement, du moins.
« Le roi ne va pas taxer à mort (l’impôt tue l’impôt) ses sujets :
l’État monarchique, en France notamment, prélevait
en moyenne 8 % de la richesse nationale du XIe au XIXe siècle
(18 jours de travail avant 1789, contre 210 actuellement).» (Hans Hermann Hoppe)
Votre réponse est aussi superficielle que vos propos initiaux. Vous mélangez tous les problèmes de façon hâtive et superficielle. Vous confondez financement de la protection sociale qui est un salaire différé que les salariés s’accordent face aux aléas de la vie et pour financer leur retraite, de la pression fiscale. Enlever cela c’est déjà réduire la pression fiscale de 50%. En plus l’impôt est de plus en plus inéquitablement réparti puisque depuis 30 ans tous les gouvernants ont baissé les impôts directs plus justes au profits de ceux plus injustes les impôts indirects. Tous les gouvernants libéraux ou présumés non-libéraux ont contribué à la montée inexorable du chômage et de la pauvreté et il y a un lien étroit entre cette dernière et la progression des impôts en tous genres. Une des solutions est de sortir du néolibéralisme dominant depuis plus de 30 ans dont on ne voit que trop bien ses effets négatifs, et de son cache-sexe qu’est l’UE et sa malfaisante monnaie.