Jean d’Orléans, Comte de Paris, devant Notre-Dame mardi 16 avril 2019. AFP
Par François Marcilhac
« Le mot catholique n’est pas un gros mot », a dû rappeler Mgr Aupetit, au lendemain du drame national de l’incendie de Notre-Dame de Paris : pas un mot, en effet, en ce lundi saint, d’Emmanuel Macron pour les chrétiens.
Quelques niais avaient fondé je ne sais quel espoir après le discours des Bernardins, dans lequel, pourtant, Macron n’avait rien dit de concret sur un nouveau rapport entre la République et les catholiques. Au contraire, quelques dizaines d’églises profanées ou incendiées plus tard, sans compter les croix des cimetières, dans le même silence étourdissant de nos autorités laïques et républicaines, l’incendie, à l’origine toujours indéterminée, de la cathédrale de Paris vient sonner le glas d’espérances infondées : il est clair que pour nos autorités Notre-Dame n’est qu’un monument historique, qui doit être à tout prix — et comment ? — restauré pour les JO de 2024 !
« C’est un lieu de culte qui doit être rendu au culte, voilà ce que je dis. Notre-Dame n’est pas un musée. L’émotion prouve bien que ce n’est pas un lieu vide. C’est un lieu vivant. Ce sont les chrétiens qui le font vivre, des prêtres polyglottes qui reçoivent les visiteurs, bien plus nombreux qu’au Louvre. »
Mgr Aupetit, à Libération le 19 avril 2019, a eu raison d’en remettre une couche. Et on est frappé par la concordance des propos de l’archevêque de Paris avec ceux du comte de Paris, dans une tribune au Figaro, le 17 avril : « On ne peut qu’être blessé dans sa chair, en tant que Français et en tant que chrétien. Car Notre-Dame de Paris est bien plus qu’un bâtiment, plus même qu’un symbole, c’est le signe visible et bien réel du génie de la France. […] Il y a dans cet édifice une continuité historique entre d’une part les rois Capétiens bâtisseurs et d’autre part les autres régimes qui leur ont succédé jusqu’à notre Ve République, qui ont su préserver et faire rayonner ce legs, pour faire de la France un sommet de la culture universelle. Notre-Dame, en traversant les siècles, est le témoin vivant de l’unité des Français autour d’un destin commun. Comme Fils de Saint Louis, roi bâtisseur, je me rattache aussi pleinement à cette continuité. »
Comment, en effet, ne pas remarquer l’émotion qui a traversé tout le pays réel ? Elle montre combien, à quelques rares exceptions près, la France, que d’aucuns se complaisent à dire déchristianisée, vibre encore dans sa chair et son âme à ce qui participe de son identité profonde. Nul « catholicisme culturel », en cela, mais les traces, encore vivantes, d’une culture catholique profonde qui ne demande, dans la fidélité à notre génie national, qu’à être revivifiée tant qu’il en est encore temps, c’est-à-dire tant qu’autre chose ne sera pas venu remplir ce « lieu vide » qu’est la laïcité, ces « abstentions » (Pierre Manent, Photo) que sont les valeurs républicaines. Le comte de Paris a ajouté, dans sa tribune, que « notre génération, qui se drape souvent dans sa supériorité sur tout ce qui nous précède, est celle qui n’a pas transmis. […] Au-delà de la reconstruction, il faut plus que jamais exprimer l’exigence de la transmission. »
Cette exigence d’une tradition vivante fondant notre avenir, à l’Action française, nous la portons plus consciemment que tout autre. Car nous connaissons les causes du mal et, sans être des charlatans de la monarchie — contrairement aux progressistes, nous ne promettons aucun paradis terrestre —, nous combattons tous les jours pour convaincre nos concitoyens des solutions permettant de redonner à notre pays les conditions de sa pérennité. Le 26 mai, aux élections européennes, rien ne serait plus catastrophique pour la France qu’une victoire de la liste macronnienne, qui est celle du renoncement national. Nous ne pouvons que regretter que ceux qui préemptent le vote patriotique n’aient pas réussi à s’entendre, même si cela ne saurait nous étonner : la logique des partis l’emporte toujours sur le bien commun. Toutefois, il faut voter, le 26 mai, et voter contre les forces de dissolution du pays. Voter contre Macron. Et pour la France. ■
François Marcilhac
Le Bien commun
Mais vous oubliez qu’il y a une liste monarchiste qui défend les vraies valeurs de la France. Il faut lui permettre d’avoir des députés.
Bonjour Monsieur , pouvez vous m indiquer le nom de cette liste? Je vous remercie .Bien à vous.
Je joins ma demande à celle de Camelot. Merci de votre réponse.
N°2 Une France royale au coeur de l’Europe
(Source JORF : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=87DAD75FDA48AA144528CD4ED0B9A9D2.tplgfr38s_1?cidTexte=JORFTEXT000038438196&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000038437728
Toute voix donnée à ces farfelus sera une voix perdue ! Ils n’ont pas les moyens de placer des bulletins de vote dans les bureaux ; le seul intérêt est qu’ils auront droit à quelques minutes lors des émissions de télévision officielles consacrées à la campagne électorale ; s’ils s’expriment avec qualité et sans nous enfermer dans les nostalgies passéistes, ce sera bien…
Mais votez pour eux est un acte anti-politique, surtout à l’heure où, en Europe, les nationalismes se réveillent. Pas une voix ne doit manquer à Jordan Bardella, quoi qu’on pense du FN/RN, parce que c’est de la première place de cette liste, qui doit passer avant celle de Loiseau/Macron que dépendront les commentaires médiatiques et qu’un premier réveil de l’Europe se fera sentir. En Italie, en Hongrie, en Pologne et même en Espagne une petite étincelle est née qui peut mettre le feu à « l’Union européenne » et nous redonner l’Europe des patries…
Je partage ENTIEREMENT l’analyse de Pierre BUILLY, la liste ALLIANCE ROYALE est un mirage, , pas de profession de foi, pas de bulletins, en fait l’Alliance Royale, un parti Royaliste électoral, n’ a que peu d’adhérents (200/300) et compte sur quelques miettes de télévision pour se renforcer. Malgré des divergences avec le RN, et non la RN, je voterai quand même pour la seule liste capable de battre les acolytes de MACRON, comme je le faisais auparavant avec le slogan: à défaut de la Royale, je choisis la Marine
Malheureusement Pierre Builly a totalement raison : voter pour une France Royale est bien tentant mais c’est une voix de perdue . , la seule chose qui compte à ces élections est que la seule liste en mesure de battre Macron soit en tête, c’est à dire celle du Rassemblement National pour les raisons évoquées par P Builly et il est vraiment regrettable que Dupont -Aignan ne se soit pas joint à cette liste
Il est singulier qu’ aucun journaliste rapportant ce qui passerait pour une trouvaille de Mme ou Melle Loiseau ou tel autre ( » le nationalisme c’est la guerre » ) , ne mentionne que ces propos sont une reprise de François Mitterand ( en 1995 ) . Manque de mémoire ?
Cela étant , sûr , qu ‘ une victoire de Jordan Bardella , à défaut de changer le Régime , ferait rejoindre la France – et elle pourrait donner la mesure – dans le camp des pays œuvrant pour la « résurrection » des patries ( compatible avec la concorde des nations ) . Mais ne serait ce dans l’ordre des choses , le mouvement de balancier de l’ histoire ?
Oui, il faut voter RN. Pour le moment, on ne peut qu’être « stratégique ». Pour le moment..
Pierre Builly a raison de toute évidence.
Si, si Nicolas Gauthier l’a noté dans « Boulevard Voltaire ». Lire son texte, incisif et drôle, comme toujours, intitulé « Nathalie Loiseau se croit au débarquement en Normandie ».
Pauvre chère dame, elle a fait sc.po, moi aussi, rue Saint Guillaume, les maîtres de conf étaient durs, quelquefois cyniques avec les filles, je ne comprends pas comment elle a pu rester cette « ravie », un vrai santon, pardon saintoun, avé l’assent!
c’est en effet un article révélateur et qui file bien la métaphore . Merci , Madame , de me l’avoir indiqué .
Avec mes hommages .
@Pierre Bully On peut désapprouver la liste de l’AR mais il n’est pas nécessaire de les traiter de « farfelus ». Si peu nombreux qu’ils soient, comme le dit setadire, ils ont mis de leur bon argent et beaucoup de leur temps pour la constituer et l’enregistrer, ce à quoi Civitas par exemple à échoué.
De la stratégie, on pourra reparler plus tard.
Les gens de « L’Alliance Royale » ont mis beaucoup de leur temps et de leur argent pour constituer leur liste, dit Kardaillac, et ils seraient en cela respectables ?
Cela montre au contraire que ce sont des gugusses. S’ils avaient des sous et du temps à consacrer à quelque chose d’utile, il y avait LFAR !!!
Il n’est pas question de mettre en cause les qualités de dévouement ni la générosité, ni la sincérité des gens de l’Alliance Royale.
Néanmoins, sous l’angle objectif, que leur liste existe ou n’existe pas me semble politiquement à peu près équivalent.
C’est pourquoi il est dommage d’être sorti derechef du sujet – important – de l’article lui-même pour discuter d’un autre sujet presque insignifiant. Grandeur et petitesse des commentaires.