« Il n’est nullement coupable de placer une manière de vivre ou de penser au dessus de toutes les autres et d’éprouver peu d’attirance envers tels ou tels dont le genre de vie, respectable en lui-même, s’éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché. (…) Cette incommunicabilité relative n’autorise pas à opprimer ou à détruire les valeurs qu’on rejette ou leurs représentants, mais, maintenue dans ces limites, elle n’a rien de révoltant. Elle peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement. »
Claude Lévi-Strauss
Conférence à l’UNESCO, Race et culture
6 commentaires pour “La leçon de Claude Lévi-Strauss et sa sagesse”
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Vous voulez sans doute citer un texte de Claude Levi-Strauss, né Gustave Claude Lévi ?
Et oui ! merci beaucoup. Mais les flics de la pensée, sous la conduite de mme Belkacem en vedette américaine, arrache les pages qui les gênent dans le bouquin. Pour ne pas infecter les jeunes cervelles des collèges et lycées. Les soviétiques avaient glorifié dans les manuels scolaires de Staline « Le petit écolier héroïque »
Le PDF de la conférence de CL-S à l’UNESCO- Race et culture :
https://lc.cx/4ZMc
Cette citation de Levi Strauss est a parfaite définition du communautarisme telle qu’on la pratique dans un certain pays du moyen orient où « l’incommunicabilité relative » est mise en pratique depuis 1948.
Cette conception « vivrensembliste » est concevable dans un Etat où les communautés sont conscientes de leur valeurs. Mais pas dans un pays comme la France, moralement désarmé par le pharisianisme politique et les valeurs débilitantes que sont l’universalisme et les « droits de l’homme ».
Les « valeurs » universalistes ne sont pas si l’on peut dire naturelles à la nature humaine non conditionnée. C’est pourquoi, à mon sens, elles finiront par disparaître. Ce qui aura, de nouveau, valeur et intérêt universel, ce seront les civilisations ré-enracinées. Donc différenciées. Sinon, tout est foutu, car toute standardisation, comme l’a montré Steiner, se fait toujours par le bas.
« Toute utilisation de la notion d’identité commence par une critique de cette notion », disait Claude Lévi-Strauss. C’est qu’il en va de cette notion comme de bien d’autres : le mauvais usage qu’on peut en faire discrédite cet usage sans discréditer du même coup la notion, mais la notion elle-même ne saurait faire perdre de vue les mauvais usages qu’on peut en faire.
Il faut défendre l’identité de façon positive et ouverte. Mon identité n’est pas une forteresse aveugle, une cuirasse derrière laquelle je m’abrite pour me couper des autres. Elle est cette fenêtre qui n’appartient qu’à moi grâce à laquelle je peux découvrir le monde.