Je Suis Français (1977 – 1986)
Où sont allés se nicher les regards de ce Monsieur Simon Blin ? Dans quelles archives obscures ce journaliste de Libération est-il allé puiser, pour découvrir ce que Jean-Charles Masson, notre ami disparu depuis, avait écrit en 1984, il y a trente-cinq ans dans le mensuel Je Je Suis Français que nous éditions alors et auquel Je Suis Français quotidien sur la toile a succédé ? Ne cherchons pas. Il l’a fait. Décidément, on n’écrit jamais pour rien et ce que l’on a écrit se retrouve un jour ou l’autre en des lieux inattendus. Libération le fait à sa manière, avec son vocabulaire stéréotypé et stigmatisant. Qu’importe ! Il a lu. Il a publié. [Libération, 5 mai 2019 : « Les droites dures s’enracinent dans « l’écologie intégrale »]
Il n’aurait servi à rien de faire écho à cet article, à ces trois paragraphes, finalement intéressants, si nous n’avions pas donné ces quelques explications. On en retiendra que les jeunes royalistes que nous étions alors étaient en avance sur leur temps et réfléchissaient plutôt bien. ■
« Nationalisme intégral »
Extrait de : « Les droites dures s’enracinent dans « l’écologie intégrale »
Les Français d’abord, la planète ensuite. Nouveau mantra pour une écologie d’extrême droite ? Pour comprendre ce twist écolo, un concept-clé : l’« écologie intégrale ». La présidente du RN ne le dit pas comme cela mais tout dans le nouveau discours de son parti fait écho à cette notion à la croisée du souci de l’identité française et de la préservation de l’écosystème.
L’une de ses premières occurrences apparaît en 1984 dans un numéro de la publication royaliste, Je suis français.
Jean-Charles Masson, un idéologue très catholique, y pose les « jalons pour un écologisme intégral», tout droit inspiré du « nationalisme intégral » de l’écrivain xénophobe de l’Action française, Charles Maurras. Dans son texte, Masson prône un « réenracinement » de la France afin de « dénomadiser » culturellement le pays au nom du respect de la « nature éternelle », « seul moyen» de sa «renaissance ». Quarante ans plus tard, ces mots-clés sont employés par les nouveaux cadors du parti d’extrême droite, tout juste passé en tête des intentions de vote pour les européennes. ■
J’avoue que je ne me souvenais plus que mon ami très cher Jean-Charles Masson avait énoncé ce concept ; j’ai eu un peu peur, en lisant « écologie – fût-elle « intégrale » – de tomber sur un passéisme amoureux des ours et des loups qui ravagent nos élevages montagnards. Le mot « écologie » est de ceux qui me font fuir ; mais naturellement s’il s’agit de réenracinement…
Au fait, quelqu’un peut-il me dire dans quel numéro de JSF ce texte figure ? Ma collection est en ordre…
J’ai connu Jean-Charles Masson à Montpellier (1969 ,Montmajour,collages et tractages….) et nos voies se sont séparées; ainsi va la vie….. mais voilà que j’apprends ici que JCM nous a quittés : grande est ma peine, tant de bons souvenirs reviennent à la surface….Monde cruel!!!!
Où repose-t-il? Je voudrais me recueillir sur sa tombe. Merci
Je crois que nous nous sommes rencontrés quelques fois à l’époque des premiers « Montmajour ». 1969 a été le premier et Jean-Charles avec les Montpelliérains y avait participé activement. Il a ensuite habité Aix et Marseille et nous nous retrouvions régulièrement. C’est à cette époque où nous dirigions JSF Jean-Louis Hueber et moi qu’il y a beaucoup écrit.
Il est décédé, je crois, à Perpignan, chez ses parents où il s’était retiré pour des raisons de santé. Il devrait être inhumé dans cette ville mais je n’en suis pas sûr absolument.
Il a été pour nous un ami très cher.
Ses deux garçons militent aujourd’hui à l’AF à Paris.
Amitiés cordiales.
« Jalons pour un écologisme intégral » est une série de deux articles de J-C Masson, de trois pages chacun, publiés dans les numéros de novembre et décembre 1984 de « JSF ».