Des réflexions, paradoxales et profondes, toujours pertinentes. Thierry Maulnier fut l’un des jeunes hommes d’Action Française les plus brillants de sa génération. Une suite pour notre été.
1.
L’homme, c’est l’homme de l’histoire
« L’homme, c’est l’homme de l’histoire. Il est limité, et il est nourri, par sa situation dans l’histoire, par son conditionnement et son environnement historiques, par son lieu et par son temps historiques. L’homme affranchi de l’histoire, tel que nous pouvons le concevoir, l’homme pourvu de la liberté de se réaliser pleinement dans l’indépendance à l’égard de l’histoire, serait sans doute plus pleinement homme. L’homme non historique n’a qu’un défaut : il n’existe pas. » (A suivre, au fil de l’été)
2.
Le tourment de l’inégalité
« Le tourment de l’inégalité réelle ou prétendue entre les races, entre les sexes, ne serait véritablement apaisé que le jour où l’espèce humaine serait composée tout entière de métis hermaphrodites.»
3.
Adire Corinthum
Les civilisations du bonheur, c’est-à-dire celles qui se donnent pour fin les plus grandes jouissances et le plus grand confort pour un petit nombre de favorisés, meurent, à peine ont-elles atteint leur sommet, ou avant de l’avoir atteint, sous l’assaut non de ceux qui rêvent de ce bonheur pour eux-mêmes, mais de ceux qui le méprisent ou ne s’en forment pas l’idée.
4.
Monarchie absolue
« Méritait-elle d’être dite absolue au sens où nous l’entendons ? L’autorité royale était sans cesse battue en brèche, la décision royale se heurtait à la résistance des Parlements, des féodaux, du clergé catholique romain, des corporations, des communes, des corps intermédiaires. L’Etat de Richelieu ou de Louis XIV avait moins de pouvoirs qu’une république présidentielle libérale d’aujourd’hui. La monarchie absolue ou de droit divin s’affirmait telle moins contre ce qui était au-dessous d’elle que contre ce qui était au-dessus ou prétendait l’être. Elle était la monarchie sans autre suzerain que Dieu, le pouvoir libre de toute allégeance et de toute tutelle. L’absolutisme s’affirmait non contre les « Grands » ou contre le peuple, mais contre l’Empire romain germanique et contre la Papauté, – contre les prétendants à la souveraineté universelle.e. »
L’étrangeté d’être, Gallimard, 1982