Par Marc Rousset.
La dette des entreprises, et non plus seulement des ménages et des gouvernements, n’a jamais été aussi élevée partout dans le monde.
Tout va très bien… mais à Singapour (plaque tournante des échanges internationaux), signe avant-coureur : les exportations ont plongé de 17,3 % au mois de juin. Après la saignée en cours de 20.000 emplois chez Deutsche Bank, c’est au tour de la banque italienne UniCredit, soit 10.000 emplois, et du constructeur automobile Nissan, soit 12.500 emplois.
Si ces titres sont sanctionnés en Bourse, il n’en demeure pas moins que, dans le monde de l’économie financière, les mauvaises nouvelles de l’économie réelle déclinante telles que le PMI Flash de l’industrie manufacturière en zone euro – qui vient de tomber, le 24 juillet 2019, à 46,4, soit un plus bas de 79 mois – sont de bonnes nouvelles pour les boursiers. Les banques centrales sont, en effet, amenées à baisser les taux de crédit, à créer de la « monnaie de singe », à pratiquer la course à la dévaluation compétitive entre le dollar, l’euro, le yen et le yuan.
En Chine, la croissance est au plus bas depuis 1992, soit 6,2 % au premier trimestre, malgré l’injection, par la banque centrale, de 125 milliards de dollars dans le système financier. De son côté, le gouvernement chinois s’est engagé, en mars, à baisser de 265 milliards d’euros la pression fiscale et sociale sur les entreprises. La banque mongole Baoshang a dû être restructurée et placée, en mai dernier, sous le contrôle de la banque centrale et de la China Construction Bank, une première depuis 1999 qui amène à s’interroger sur le caractère bancal du secteur.
José Ángel Gurría, le secrétaire général de l’OCDE, a déclaré, le vendredi 12 juillet, à la CNBC, que sans les stimulations des banques centrales de ces dix dernières années, la planète serait « dans une posture bien pire aujourd’hui, mais elles sont aujourd’hui à court de munitions ». Mais, en fait, cette déclaration est fausse car lorsque les taux remonteront ou face à une récession qui s’annonce, les banques centrales n’auront d’autre solution que de créer des munitions artificielles en prêtant aux banques italiennes, en augmentant la masse monétaire, en déclenchant alors une inflation des produits quotidiens et non plus seulement des actifs boursiers et immobiliers. Aujourd’hui, le bilan de la Fed représente déjà 20 % du PIB américain, celui de la BCE, 35 % du PIB de la zone euro, et 100 % pour la Banque du Japon par rapport au PIB japonais.
Le FMI, la Banque mondiale et l’OMC, 75 ans après les accords de Bretton Woods du 22 juillet 1944, sont en pleine crise et doivent se réinventer. Les raisons sont les suivantes : déclin de la production des pays avancés amenée à passer de 50 %, aujourd’hui, de la production mondiale à environ un tiers, dans les 25 prochaines années, montée en puissance de la Chine impérialiste, décision catastrophique du président Nixon de mettre fin à la convertibilité du dollar en or, le 15 août 1971, conséquences calamiteuses pour l’emploi du libre-échange mondialiste en Occident. La dénonciation du traité TPP par l’Amérique en 2017 est le symbole du renoncement par le monde anglo-saxon au libre-échange, qui avait commencé en octobre 1947, lors de la signature du fameux accord « GATT ».
L’inflation avec remontée des taux d’intérêt et l’explosion immédiate de l’endettement peut aussi être générée par un embrasement dans le golfe Persique. La dette des entreprises, et non plus seulement des ménages et des gouvernements, n’a jamais été aussi élevée partout dans le monde. En France, elle représente 175 % du PIB, contre 135 % en 2008.
« Savoir pour prévoir et prévoir pour pouvoir », disait Auguste Comte. Il se trouve que nous sommes dirigés par des naïfs, des incapables, des peureux et des technocrates en matière économique, migratoire et climatique. La pantomime de l’adolescente Greta Thunberg ne pèse rien face au manifeste du professeur Uberto Crescenti, signé par 83 des plus brillants scientifiques italiens, nous annonçant que le CO2 n’est pas polluant mais nécessaire à la vie sur Terre, qu’il ne contribue en rien au réchauffement climatique provoqué exclusivement par la Lune, le Soleil et les oscillations océaniques. En matière économique, seule la misère humaine de l’explosion sociale à venir et l’or, sur le point de connaître un nouveau cycle haussier semblable à ceux de 1960-1980 et de 1990-2011, seront à même de démasquer l’irréalisme, la stupidité et la trahison des élites. ■
Je ne suis pas français, mais j’aime ce que vous diffusez…la monarchie constitutionnelle est le moins mauvais des systèmes politiques… Comme le dit Hermann Hoppe « La monarchie, en tant que régalien de propriété privée, préserve un niveau de préférence temporelle tel que le processus de civilisation ne s’en trouve pas trop entravé, car le Royaume étant la propriété personnelle du Roi et de sa famille, celui-ci est fortement incité à ne pas mener de politiques risquant d’en déprécier la valeur. Il doit protéger les institutions et la propriété privée, étant lui-même un détenteur privé! La monarchie crée 2 classes distinctes de citoyens: d’une part le roi et ses agents, et de l’autre les citoyens qui le financent. La démocratie, en tant que régalien de propriété publique, affecte plus sévèrement la préférence temporelle, car la démocratie entraîne un système de gouvernance où gouvernants et gouvernés ne sont plus clairement distinguables. Le régalien en démocratie souffre d’une « tragédie des biens communs »… tout gouvernant est incité à consommer à outrance les ressources du pays le plus rapidement possible étant donné qu’il ne sera pas définitivement en place. Il maximise son revenu courant au détriment de la valeur des actifs du pays. Sous les monarchies, les dépenses publiques dépassaient rarement les 5 % du produit intérieur brut, le taux d’emploi public avoisinait les 2 %, et le roi ne pouvait que difficilement s’endetter (à des taux prohibitifs, car il n’engageait que sa fortune et non celle de ses sujets). L’ère du républicanisme démocratique se caractérise par l’explosion des dettes publiques et des impôts, ainsi que des dépenses publiques , un taux d’emploi public maximum, et la fin de l’étalon-or -…Donc un seul remède : une création monétaire sans limite (Marius Marchetti, in Contrepoints). https://www.contrepoints.org/2019/08/01/350340-democratie-le-dieu-qui-a-echoue
Cher Monsieur,
Nous ne voulons pas manquer de saluer votre message de sympathie, posté de Suisse, si nous avons bien compris. Un grand merci.
Vous nous rappelez les thèses monarchistes originales de Hermann Hoppe qui ne nous avaient pas échappé lors de leur parution en France il y a déjà un certain temps. De cela, merci aussi.
Un grand salut.