Par François Marcilhac
La droite parlementaire éparpillée façon puzzle, à la suite des européennes, après la gauche, il y a deux ans, à la suite de la présidentielle : cela ne nous réjouit ni ne nous attriste. Il y a bien longtemps que Chirac, en livrant, au sein de l’UMP, le gaullisme à son ennemi historique, le centre, avait fait perdre à la droite le peu de colonne vertébrale qui lui restait depuis Maastricht. Sa tête de liste aura été un révélateur : un homme affichant, ou paraissant afficher des convictions ne pouvait que desservir un parti devenu si hétéroclite que son électorat a fini par le déserter. Macron, comme un buvard, après avoir absorbé l’électorat liquide du centre-gauche, absorbe celui, tout aussi liquide, du centre-droit, voire cet électorat de droite qui n’aspire qu’à l’ordre social quel qu’il soit : les visages éborgnés et les mains arrachées n’ont, électoralement, pas été perdus pour tout le monde. La répression impitoyable du mouvement des Gilets jaunes, la plus violente depuis la guerre d’Algérie, a campé Macron en petit Adolphe Thiers, si bien que l’ouest parisien s’est pâmé d’aise : il est passé en deux ans des Républicains aux Marcheurs – une partie de la « droite Trocadéro » comprise. De même, le nombre impressionnant de maires de grandes villes ou de villes moyennes, membres ou proches de LR qui, dès le lendemain de la défaite, sont allés à la soupe macronienne dans la perspective des municipales de 2020, traduit à lui seul la vérité d’une droite méprisée parce que méprisable.
Macron aurait toutefois tort de crier « Victoire » trop tôt. Même si le scénario de 2022 semble d’ores et déjà devoir reproduire celui de 2017, avec le même clap de fin, un quinquennat n’est pas un long fleuve tranquille et tant la situation internationale et une possible crise financière que la situation intérieure sont grosses d’incertitudes.
Au plan intérieur, sa politique, dans un sens toujours plus favorable à l’oligarchie dénationalisée, pourrait devenir si insupportable que le pays réel n’attendra peut-être pas les futures présidentielle et législatives, voire les prochaines municipales pour s’y opposer. Car c’est au LBD que réforme Macron : la violence de sa politique ne vise pas que les manifestants. Aux plans économique, environnemental – l’écologie lui servant de variable d’ajustement –, social – le chômage et les retraites –, culturel et civilisationnel, il a décidé de ne laisser après son passage qu’un peuple, et un pays, en ruine, auquel, comme à Notre-Dame, il entend imposer des « gestes contemporains » : ses réformes. Sans compter une haine froide pour le catholicisme. Si on en croit les sondages, quelque 45 % des pratiquants réguliers auraient voté Loiseau aux européennes : effet du sidérant décervelage, depuis deux générations, de fidèles livrés à des ecclésiastiques devenus de gentils animateurs. Pourtant, aux Bernardins, Macron avait prévenu : les catholiques, sous son mandat, ne seront plus autorisés qu’à faire de la figuration. Mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut point entendre. On comprend pourquoi Macron a attendu le lendemain des européennes pour exiger de la Cour de cassation qu’elle casse la reprise des soins de Vincent Lambert, ordonnée par la Cour d’appel de Paris et approuvée par nos évêques.
Ventes des bijoux de famille, parmi lesquels les barrages et Aéroports de Paris – il faut évidemment signer la pétition demandant le référendum –, industries dépecées, livrées ou non aux Américains lorsqu’il était conseiller ou ministre, francophonie trahie en France même, liberté d’expression bridée — la « haine » devenant un concept juridique —, famille méthodiquement détruite – la PMA avant la GPA –, euthanasie, recherches sur l’embryon… La République et Macron détruisent la substance nationale, la livrent à l’étranger, dépouillent ses héritiers. La république de Macron en est au moment où la dépossession des citoyens est à peu près accomplie. ■
Source : Le Bien Commun, n° 9, juillet/août 2019.
cela fait froid dans le dos. Effectivement le regard de macron est un regard d’une froideur qui fait peur ( pas à moi)pauvre France,pauvre Europe.
Pour l’efficacité d’une propagation d’idées, il faut bien se garder de sauter le mur des réalités, sauf à entamer sa crédibilité dans le futur.
ADP est incessible. Son exploitation (à Roissy-CDG du moins) est déficiente, comparée à celle des grands aéroports concurrents. Les pouvoirs publics qui connaissent bien les « blocages publics » veulent la confier à des professionnels. Mais la tour de contrôle, les gares, les douanes, la police en frontière restent sous contrôle de l’Etat.
Pour le reste, il est patent que Macron a décidé de passer en force. Est-ce un effet collatéral du quinquennat qui laisse peu de temps pour conduire le changement ? Ses méthodes sont celles d’un petit dictateur, et il a l’âge d’y faire carrière.
Il n’y a pas de Droite, de Gauche, de Centre en regardant bien leurs centres d’intérêts!
Le point commun de toute cette comédie se résume en quelques mots: « combien ça me rapporte ? ».
Il ont autant envie d’aider la France que le voleur de se faire prendre.
Le Peuple a perdu ses attributs depuis 1968, piégé pas les partis politiques comme par les syndicats.
La multitude de personnages ayant mot à dire ne permettra pas à quiconque de lui prendre un bout de son fromage. Le combien ça me rapporte se porte bien et pour longtemps encore.
GDB
Cette république est en train de devenir un régime totalitaire : violences, verrouillage, répression, propagande, intimidations, destruction de ce qui reste de la tradition. Tous les leviers permettant l’équilibre des pouvoirs ( institutions, police, justice, presse…) sont à la main d’un exécutif qui perd la tête. Macron a choisi de diriger un État policier, injuste pour l’autochtone et plein de mansuétude pour l’étranger ; chaque jour des agressions, des meurtres, des destructions de biens publics et le tout dans un silence de mort de la part de journalistes, simples domestiques du pouvoir. Même notre diplomatie est catastrophique et incompréhensible, ce qui n’empêche pas Macron et ses sbires de donner des leçons à la Terre entière. Déplorable, détestable et inquiétant. Pourtant, il nous faut garder la tête froide si nous voulons rester lucides et vigilants sur l’évolution dramatique de la situation. Plus que jamais, il importe de cultiver et développer ses capacités de raisonnement dans un monde où dominent l’émotion et l’immédiat.