Le Brexit s’avance. Avec ou sans accord. Probablement sans. Mais qu’en sait-on à coup sûr ? Au jeu des négociations, le diable se cache dans les malices, le bluff, les faux-semblants. Mais le Brexit aura lieu et la Grande-Bretagne gardera un pied dehors, un pied dedans. Parce qu’il en a toujours été ainsi. Et aussi, parce qu’en de nombreux domaines, la Grande Bretagne et les Européens ont besoin les uns des autres. Le réalisme prévaudra. C’est ce qu’il faut croire aujourd’hui, sans-doute. Qu’en avons-nous déjà dit ? Voici un article du 4 octobre 2017. Presque deux ans ont passé, peu de choses importantes ont changé. On notera seulement qu’il aura fallu à peu près 18 mois pour que Boris Johnson devienne Premier ministre, comme nous avions pensé qu’il ne tarderait pas à le devenir. JSF
Si l’on doutait que les journalistes – notamment de radio et de télévision – fussent attelés sans relâche et sans vergogne à une fonction de pure et classique propagande, l’affaire du Brexit, la façon très monolithique, très « formatée » dont elle n’a cessé d’être présentée, en donne une illustration tout à fait claire. Le bourrage de crâne parle chez nous un langage moins brutal, plus doucereux, que celui des régimes totalitaires d’autrefois ou même d’aujourd’hui, mais le résultat est le même. Sans qu’on soit sûr qu’il ne soit pis.
Les médias n’ont pas désarmé avec le temps. France Inter annonçait encore samedi matin, sous une forme à peine hypothétique, la fonte à venir des effectifs de la City. Ces derniers n’ayant plus d’autre choix que de gagner Frankfort ou … Paris.
À ce que l’on dit dans les cercles éclairés, Paris, en effet, ambitionnerait même de ravir à la City sa place de premier rang. On ne demanderait pas mieux dans ces colonnes, si c’était sérieux. Il est permis, peut-être même normal, d’essayer. On ferait bien, toutefois, à notre avis, de ne pas trop y compter. La place et le potentiel de la City dans les opérations financières du monde lui est acquise depuis si longtemps, les liens qu’elle a tissés partout sont si étroits, les habitudes si ancrées, que le plus probable est qu’elle la conservera.
On se plaît encore à Paris, Bruxelles, et ailleurs, à supputer que le Brexit pourrait bien ne pas aller à son terme, que les Anglais pourraient, en langage gaullien, « caler» , faire machine arrière ; que les négociations de sortie de l’U.E. pourraient ne pas aboutir avant longtemps ; que l’économie anglaise en supporterait de si funestes conséquences qu’elle s’en repentirait assez vite… Bref, toutes espèces de circonstances de nature catastrophique devant amener, en matière européenne, l’opinion britannique à s’inverser.
Cela nous paraît méconnaître la situation, notamment économique, de l’Angleterre post-Brexit, en réalité nettement plus florissante que la nôtre en ce moment, tout autant que la psychologie du peuple anglais et de ses gouvernants.
L’Histoire nous enseigne plutôt que les Anglais – peuple et Institutions – après avoir longtemps débattu, s’être affrontés âprement sur la ligne à suivre, une fois la décision prise, s’y tiennent jusqu’à avoir atteint leurs objectifs. De l’entêtement des Britanniques, l’Histoire nous donne maints exemples : la période napoléonienne qui ne s’achève qu’à Waterloo, comme la Seconde Guerre mondiale que l’Angleterre a menée seule, face aux puissances de l’Axe, après le défaut de la France en juin 40, et jusqu’à ce que Russes et Américains entrent dans le conflit. De Gaulle dira qu’elle fut l’âme de cette guerre, finalement gagnée, et c’est sans doute vrai.
L’actuel ministre des Affaires Etrangères de Grande Bretagne, Boris Johnson, l’ancien maire de Londres, a écrit sur Winston Churchill un gros livre foisonnant, écrit à la va comme je te pousse, construit le plus anarchiquement du monde, mais bourré de faits, d’anecdotes, de mots d’esprit et surtout rempli d’admiration pour le courage, l’héroïsme même, le patriotisme et le profond loyalisme monarchique de son grand homme, dont il est patent qu’il est son modèle et son exemple. Son livre enseigne ces vertus.
Typique du fonctionnement des institutions britanniques, auxquelles les Français entendent généralement fort peu de chose, une sorte de maturation en cours chez les tories et, probablement, chez l’intéressé lui-même, semble en ce moment devoir pousser Boris Johnson vers le 10 Downing street, où il pourrait bien un jour assez proche succéder â la pâle mais décidée Thérèsa May. Sans-doute est-elle aussi parfaite patriote anglaise que lui, mais sans son panache.
Ainsi, les fonctionnaires de Bruxelles devraient avoir affaire dans les mois qui viennent â de redoutables et efficaces négociateurs, tandis que les acteurs réels de toutes les formes d’activité européenne, économique et autres, seront – sont déjà – pressés de mettre en place les accords – désormais bilatéraux – qui permettront de la poursuivre. Avec ou sans Brexit, l’Angleterre ne cesse pas d’exister, les réalités de transcender les bouts de papier et les idéologies.
La France ne devra pas être en reste, n’aura pas avantage à s’enfermer dans son tête à tête de plus en plus inégal avec l’Allemagne. L’égoïsme anglais, quoique sous d’autres formes, n’est pas moindre que celui de notre grand voisin d’Outre-Rhin. Face à cet égoïsme, celui de notre vrai et vieil « ennemi héréditaire », nous aurons souvent à dresser le nôtre, à défendre nos intérêts bec et ongles. Mais, en la circonstance, nous devrions avoir, avec l’Angleterre – et en tirer quelque parti – ce point de convergence fondamental : son obstination à conserver sa souveraineté. •
Bravo à Lafautearousseau/Je suis Français, pour avoir annoncé l’arrivée de Boris JOHNSON au 10 Downing Street DEUX ans avant la « grande presse »
La véritable devise de l’Angleterre , celle de Lord PALMERSON, Premier Ministre de la Reine Victoria : l’Angleterre n’a pas d’amis éternels, pas d’ennemis éternels, rien que des INTERETS éternels est toujours d’actualité, réactivée par Boris JOHNSON
J’admire ceux qui osent des prédictions sur l’après-Brexit même si je m’y abandonne parfois 🙂
Il n’y a en la matière qu’une seule prédiction qui soit recevable et qui est indéfiniment déclinée de toutes les façons possibles : c’est que les Anglais ne veulent pas le Brexit, qu’ils l’ont voté sous l’effet de mensonges, qu’ils sont maintenant terrorisés par sa perspective, celle d’une immense catastrophe à venir. Hors de l’UE point de salut ! Donc échec assuré. Etc. Etc. S’il y a quelques prédictions contraires à cet unanimisme, faut-il s’en plaindre ?
Je crois connaitre un peu les Anglais pour avoir souvent travaillé avec eux et j’en ai gardé des amis Anglais. Dans les confrontations passées entre nos deux peuples, qu’elles soient militaires, économiques ou linguistiques, ils nous ont toujours vaincus sur le long terme. Ils ont une capacité de résilience que nous n’avons pas et, dans leurs relations avec l’UE, ils sont su garder leur souveraineté et défendre en priorité leurs intérêts sans les états d’âme idéologiques qui gouvernent nos politiques et font notre faiblesse, tout en imposant leur langue et leur multiculturalisme et autres foutaises inventées par leur descendance américaine. Ils ont par ailleurs leur arrière-cour du Commonwealth et leur relation privilégiée avec les Etats-Unis. Donc, après le Brexit, il y aura normalement deux ou trois ans de flottement et d’ajustements puis ils referont surface mieux que nous.
Les Anglais qui s’inquiètent le plus sont ceux qui résident en France et y ont acheté une maison. Ils s’inquiètent de la perte de pouvoir d’achat qui résulterait d’une dévaluation de la livre. Beaucoup voulaient vendre et retourner en Angleterre, beaucoup moins nombreux maintenant sont ceux qui envisagent encore cette solution. En réalistes, ils savent aussi faire la balance entre avantages et inconvénients à rester chez nous. Certains envisagent d’ailleurs de demander la nationalité française, s’ils ne l’ont déjà fait. A avoir des migrants, je préfère encore ceux-là, qui ont un esprit civique plus fort que celui de la majorité des Français et dont la présence dans les villages de France où ils se sont installés a, en général, des effets positifs sur la vie locale. Nous ferions bien, nous, les Français, de nous inspirer des vertus qui ont fait leur force et d’oublier les obsessions idéologiques qui font nos faiblesses.
Merci de cet excellent commentaire. Comme les autres, d’ailleurs. Vous contribuez à la richesse de ce site patriote et royaliste. Patriotes mais sans sectarisme.