PAR RÉMI HUGUES.
Cʼest peut-être un guerre mondiale qui est en train de faire irruption sous nos yeux, une guerre mondiale dʼun nouveau genre, où les offensives des chars et des avions sont remplacées par des guérillas urbaines où les images sont les armes les plus puissantes, où le nombre de « jʼaime » et de partages sur les réseaux sociaux sont plus importants que le nombre de morts et de prisonniers.
Si le mouvement de révolte qui touche Hong Kong se répand jusquʼà Moscou, ce serait bien une véritable guerre qui commencerait, entre lʼOccident démocratique et les deux Empires orientaux qui cntestent de plus en plus son hégémonie politique, économique, culturelle et morale. Il semble quʼune opération de déstabilisation de grande ampleur visant Poutine et Xi Jinping soit à lʼœuvre actuellement, en tête de lʼagenda des élites globales mobiles qui ont pour quartier général la City et Wall Street.
En témoigne ce qui vient dʼécrire leur plume attitrée, le journaliste du Financial Times Gideon Rachman, lequel appelait le 8 décembre 2008, après la gigantesque bourrasque financière, à la construction dʼun gouvernement mondial dans cet article, intitulé « And now for a world government ». En exclusivité pour les lecteurs de JSF voici la traduction en français de la ligne de la camarilla mondialiste sur les deux foyers de « révolution colorée » à cette heure : Hong Kong et Moscou.
Moscou, Hong Kong et le libéralisme de la rue par Gideon Rachman (The Financial Times, 12 août 2019)
Les événements dans chacune des deux métropoles montrent comment les protestations fondées au départ sur une seule revendication peuvent évoluer en mouvements plus amples.
Dʼaprès le président Vladimir Poutine, « lʼidée libérale est devenue obsolète. » Peut-être. Mais lʼillibéralisme ne semble pas aller si bien non plus, à en juger par mes récentes visites à Moscou et Hong Kong.
La Russie et la Chine représentent le défi géopolitique et idéologique majeur au libéralisme occidental. Mais les deux pays sont en train de vivre des manifestations qui affaiblissent les vœux de leur gouvernement en faveur de la stabilité, de lʼefficacité et de la participation citoyenne. En réponse, tant le gouvernement russe que celui de la Chine ont battu en retraite par une paranoïa feinte, accusant des ennemis étrangers dʼavoir orchestré ces mouvements protestataires de masse à Moscou et à Hong Kong.
En vérité il y a des différences significatives entre les événements ayant lieu dans les deux villes. Concernant en premier chef lʼéchelle. La manifestation la plus importante à Hong Kong a rassemblé environ 2 millions de personnes dans la rue ; la mobilisation de ce week-end à Moscou, la plus grande jusquʼici, a réuni une foule grosse dʼà peu près 50 000 individus. La police russe a aussi recouru à la violence et aux arrestations massives plus tôt que leurs homologues dʼHong Kong. Et tandis que Moscou est la capitale de la Russie et le siège du pouvoir de lʼÉtat, Hong Kong a un statut de semi-autonomie au sein de la Chine ainsi que sa propre identité. Néanmoins, arrivé à Moscou une semaine après avoir quitté Hong Kong, jʼai été frappé par les similitudes.
Premièrement, il y a le pur courage des manifestants. Jeudi dernier, jʼai rencontré Lyubov Sobol, une avocate âgée de trente-et-un an, qui en était à sa quatrième semaine de grève de la faim menée en réaction contre lʼinterdiction de sa candidature aux élections pour la mairie de Moscou. Mme Sobol sʼexprime maintenant avec difficulté, mais elle a été arrêtée ce samedi pour lʼempêcher de participer à la dernière manifestation. Elle avait prévu avec justesse que, malgré les arrestations de masse lors des manifestations précédentes, les cortèges de ce week-end seraient les plus nombreux jusquʼà maintenant, et sʼétendraient aux villes en dehors de Moscou. Elle croit que « Moscou a changé, la Russie a changé et le peuple aspire à la représentation politique ». La bravoure des protestataires de Moscou mʼa rappelé celle des étudiants et des jeunes actifs qui jʼai rencontrés à Hong Kong. Ils savent quʼarrestations et emprisonnements pourraient briser leur avenir, cependant ils continuent à se rendre aux manifestations. (A suivre) ■
pour la chine peux rien dire… Pour la Russie qui est prés de chez nous différent. Certe il y a sans doute un peu trop d’autorité et ce n’est pas bien.ne croyez vous pas qu’en éloignant Moscou de notre sphère en refusant de leurs livrer des marchandises etc…. etc… je crois qu’au contraire pour apaiser il eut fallu entretenir des contacts commerciaux etc….. Non on les laisse de côté on les méprise pff. Pas bon cela le général de gaule n’avait il pas dit l’Europe c’est de l’atlantique à l’Oural ? Fi de tout cela hélas. Pourquoi l’occident ne condamne t’il pas violemment les pays tel que le Qatar l’Arabie saoudite et les autres tyrannies. Non, nous préférons ( nos dirigeants ) nous faire acheter par leurs argent nos clubs de foot hôtel les plages privées etc….. la cupidité cela aussi me révolte. Bonne journée. Je persiste il faut dialoguer avec Moscou
Que la CHINE soit déstabilisée, celà ne me dérange pas du tout: le 1er pays communiste et 2ème capitaliste au Monde doit être freiné, ses produits ont envahi la planète lui procurant une richesse qui pourrait l’aider à devenir LA puissance militaire n° 1.
Par contre , déstabiliser POUTINE va s’avérer dangereux, qui pour le remplacer??, de plus la RUSSIE et l’OCCIDENT ont un ennemi commun: l’Islam conquérant.
celà dit mon point de vue n’a AUCUNE importance quant à la suite des évènements.
L’insurrection de Hong Kong n’est pas une « révolution de couleur ». C’est une facilité journalistique pour être tendance, mais c’est bien un mouvement pro-démocratie local. Y voir la main meneuse des Américains fait rire.
Rémi Hughes nous dit : « Il semble quʼune opération de déstabilisation de grande ampleur visant Poutine et Xi Jinping soit à lʼœuvre actuellement, en tête de lʼagenda des élites globales mobiles qui ont pour quartier général la City et Wall Street. »
J’ignore ce qu’il se passe en Russie.
Par contre la City et Wall Street n’ont aucun intérêt à déstabiliser le troisième pôle financier mondial qu’est Hong Kong. La puissance de la galaxie Nylonkong réside dans le trafic intense entre les trois places et la qualité de l’ingénierie financière commune aux trois pôles qu’aucune autre place n’atteindra. Sans même parler des capacités boursières.
Il n’y a pas de complot logique pour le moment à Hong Kong.
Se couper de la Russie sous prétexte qu’on n’aime pas Poutine alors que nous avons tant d’intérêts culturels et économiques à partager avec ce pays, complémentaire de l’UE en beaucoup de points me parait être une idiotie absolue de la part de nos dirigeants. La Russie n’est plus soviétique, même si le régime reste autoritaire et c’est le pragmatisme qui devrait nous diriger plutôt que notre idéologie droits-de-l’hommiste à courte vue. On fait mousser les manifestations d’opposants à Moscou mais comment a-t-on traité celle des gilets jaunes en France. La paille dans l’oeil du voisin plutôt que la poutre dans le notre.
Ce qui est clair c’est que le Président de la Russie adore positivement les Gilets Jaunes 😀
Oui, comme Patrick Buisson.