Par Denis Di Guardia.
Elle confirme, réitère, récidive. Elle prétend, la pauvre, « refonder la droite » , la tirer du néant politique et humain à quoi elle s’est réduite, lui rendre force et sens.
Un sens ? Mais lequel ? Quelque chose existe à sa droite qui peut ressembler à une vraie droite. La place est prise et le ou les partis et courants qui s’en réclament sont pour l’instant ostracisés. Notamment par Valérie Pécresse. À sa gauche, il y a un centre-gauche ou droit, qu’importe ! – que Macron incarne fort bien et dont il a fait sa chose. Ce centre n’avait ni idées propres ni troupes : Macron les lui a données. Du moins en apparence : on oublie que sa base électorale réelle est des plus faibles. Sa politique, ce sont des sociétés postnationales, liquides, multiculturelles, multiraciales ou métissées, diversitaires et inclusives. Inclusives, c’est à dire ouvertes aux invasions de populations venues en masse d’Afrique et d’Orient. De tout à fait « ailleurs ». Cette politique globale réunit – parce qu’ils y trouvent leur intérêt – les bobos de droite et de gauche, y compris 44% des catholiques « pratiquants ». Piteuse alliance !
Valérie Pécresse ne nous paraît pas porteuse d’une pensée politique différente ni, si peu que ce soit, profonde et lumineuse. Ses idées, à supposer qu’elle en ait, ne brillent pas par leur pertinence ni par leur altitude. Celles qu’elle avance nous semblent de plats décalques du politiquement correct. Macron s’en charge de toute évidence plus et mieux.
Parce qu’elle est présidente de région, parce qu’elle se croit un destin politique et qu’on la pousse à y croire dans son camp, Valérie Pécresse est comme la grenouille de La Fontaine : elle s’enfle. Elle se gonfle d’air, d’ambition, d’envie et de vanité. Son destin ne peut qu’être présidentiel et l’échéance est proche. Elle voudrait se faire aussi grosse que le bœuf, son parti défunt, dont elle ne s’est pas aperçue qu’il s’est réduit à la taille d’un souriceau.
Les politiques sont souvent enclins à ce banal mélange de bas réalisme manœuvrier et d’illusions naïves, stupides, qui finissent par les disqualifier. Dans le genre, il y a aussi Bertrand, Hamon, définitivement terne parmi les ternes, ou le lanceur d’alerte, le douçâtre Glucksmann. On a vu leurs résultats.
La grenouille de La Fontaine aura tôt fait de crever. Ce pourrait bien être ce qui attend la « chétive pécore ». Pécresse. « Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf. » Elle devrait lire La Fontaine qui fut aussi, Boutang l’a montré, un philosophe et un poète politique. ■
» En France il y a deux gauches, dont l’une s’appelle la droite » disait Patrick Buisson. Parfait résumé de la situation française.