Par Aristide Renou.
« Tout homme doit de toute façon être surveillé de près. »
En ce jour où s’ouvre le « Grenelle contre les violences conjugales », tous les hommes de bonne volonté et de bon sens se devraient de lutter contre le féminicide. Oui, tous devraient dénoncer le féminicide pour ce qu’il est : un concept odieux et nuisible.
Un concept odieux parce qu’il met les femmes à part de l’humanité et présuppose que le meurtre d’une femme est un acte plus grave que le meurtre d’un homme. Un concept odieux qui veut instiller l’idée (les féministes procèdent toujours par insinuation, jamais par démonstration) que le meurtre d’une femme par un homme n’est pas une histoire singulière entre deux individus mais la conséquence d’un « système d’oppression patriarcal ». Qui sous-entend par conséquent que la culpabilité ne se limite pas au meurtrier mais s’étend à toute « la société », c’est-à-dire en fait à tous les hommes qui ne souscrivent pas à la vision du monde et aux revendications féministes.
Un système patriarcal d’oppression ?
Un concept odieux qui tente de faire passer en fraude la fameuse idée du « continuum des violences », selon laquelle un homme qui insulte une femme est un meurtrier en puissance et toute scène de ménage traduit des pulsions meurtrières (exclusivement masculines, bien sûr). Bien plus, un homme qui ne reconnait pas l’existence d’un « système patriarcal d’oppression », un homme qui affirme qu’il existe des différences naturelles entre les hommes et les femmes contribue à entretenir et propager la « culture du viol » et les « violences de genre ». Ergo, tout homme qui n’est pas féministe est un meurtrier en puissance (et tout homme doit de toute façon être surveillé de près).
Avec le « féminicide » tout homme porte sur ses épaules le poids des péchés de l’intégralité de son sexe. Les hommes, tous les hommes, sont figés dans la position de persécuteurs et les femmes, toutes les femmes, dans celle de victimes. » Voilà pourquoi les mêmes qui cherchent à imposer le concept de féminicide demandent aussi « l’instauration d’un programme d’éducation contre le sexisme de l’école maternelle au supérieur » puisque, n’est-ce pas, si l’on ne fait rien, les garçons qui tirent les couettes des filles dans la cours de récréation finiront par tuer leur compagne une fois devenus adultes. Le féminicide, ce n’est rien d’autre que l’imposition de la théorie du genre par d’autres moyens, les moyens de la justice pénale.
Féminicide : tout homme est un meurtrier en puissance
Le féminicide est un concept particulièrement odieux dans un pays où les homicides et les tentatives d’homicide, de manière générale, sont trop souvent traités avec une légèreté révoltante. Où des criminels violents et à la dangerosité avérée bénéficient trop souvent d’une incroyable indulgence de la part de la justice et sont laissés ou remis liberté, pour pouvoir commettre de nouveaux crimes. Dans un pays où, par exemple, un assassin comme Jean-Claude Romand peut, après avoir tué de sang-froid ses parents, sa femme et ses enfants, finir par être libéré après 25 ans bien qu’ayant été condamné « à perpétuité ». Le droit à vivre en sécurité n’est pas le privilège des femmes, il est, ou plutôt il devrait être le droit élémentaire de tout un chacun. Les meurtriers, tous les meurtriers, devraient être châtiés avec une sévérité proportionnée à la gravité de leurs actes, et pas seulement ceux qui tuent une femme.
Le concept de féminicide est odieux comme une insulte ajoutée à l’injustice. Non seulement le gouvernement manque tous les jours délibérément à son devoir de protéger la vie et les biens des honnêtes gens, mais en plus il viendrait instaurer une justice d’exception, où un homme ayant tué une femme serait jugé avec une sévérité hors du commun, tandis qu’une femme ayant tué un homme pourrait bénéficier de quelque chose comme la fameuse « légitime défense différée », autre concept odieux porté par les mêmes qui veulent imposer la notion de féminicide.
« Un homme sur deux ou trois est un agresseur sexuel. »
Le concept de féminicide est odieux parce que ceux qui veulent l’imposer sont souvent les mêmes que ceux qui laissent entrer à flot et s’installer sur notre sol des hommes dont la culture, les mœurs et la religion sont à l’opposé de cette « égalité des sexes » qui leur est si cher. Comme par exemple Caroline de Haas, qui affirme sans rire « un homme sur deux ou trois est un agresseur sexuel », mais qui propose « d’élargir les trottoirs » lorsque ces agressions se produisent dans des quartiers de Paris très « diversifiés », ou qui répond, à ceux qui dénonçaient les agressions sexuelles de masse commises essentiellement par des immigrés arabes et nord-africains, à Cologne, le 21 décembre 2015 : « Allez déverser votre merde raciste ailleurs. »
Le concept de féminicide est enfin odieux parce qu’il est vilement intéressé. Derrière la dénonciation des « violences faites aux femmes », il y a toutes ces associations féministes qui réclament « plus de moyens », qui vivent de facto de la souffrance des femmes et qui ont un intérêt sonnant et trébuchant à voir de la « violence sexiste » et de « l’oppression » partout. « Nous voulons un milliard ! », clament-elles aujourd’hui. Pourquoi se gêner ? Et pourquoi se contenter d’un milliard ? Le féminicide, c’est l’assiette au beurre pour les copines, tout comme la lutte contre les « inégalités de genre » est pour certaines un juteux business, financé sur fonds publics. Caroline de Haas est encore une fois un excellent exemple.
Puisque je vous ai rappelé à quel point le concept de féminicide est odieux, je n’ai pas besoin de vous expliquer à quel point il est nuisible. Vous savez faire deux plus deux. L’injustice est nuisible, le mensonge est nuisible, l’hypocrisie est nuisible, la rapacité est nuisible, la misandrie est nuisible, exactement au même titre que la misogynie. Le féminicide est une arme de guerre contre les hommes mais aussi contre toutes les femmes qui aiment des hommes et sont aimés par eux. Demain, lorsque l’inquisition féministe sera rentrée dans le code pénal, avec le féminicide comme clé de voute, ce pourra être votre fils, votre père, votre frère, votre époux, votre compagnon, votre ami, qui sera trainé devant ce tribunal d’un nouveau genre où le seul fait d’être un homme vaudra présomption de culpabilité. La lutte contre le féminicide, c’est l’affaire de tous et de toutes. ■
Le terme de féminicide, qui s’impose insidieusement dans le débat public est en effet particulièrement stupide. La secte féministe qui a lancé ce terme a voulu trouver un pendant à homicide, en ignorant manifestement que le mot latin homo désigne l’espèce et non le genre masculin pour lequel il y a vir. Or on ne parle pas de viricide quand un homme ou une femme tue un homme et le terme d’homicide convient fort bien. Mais il y a plus inquiétant, c’est que cette secte a forgé le terme féminicide sur le modèle de génocide, pour suggérer qu’il y a chez les hommes, c’est-à-dire les mâles, pris comme un tout, une volonté d’exterminer les femmes prises comme un autre tout, une affirmation particulièrement inepte. Cette secte féministe, tout droit sortie de cette peste idéologique politiquement correcte importée des USA s’accompagne d’autres tendances tout aussi malsaines, le décolonialisme, l’indigénisme, le communautarisme, le mouvement des racisés, affirmant que l’État français est institutionnellement raciste, ce qui selon lui fait de notre pays un simple clone de l’Afrique du Sud de l’époque de l’apartheid. Tous ces gens-là ne rêvent que de limiter la liberté d’expression, de durcir le code pénal pour instaurer un véritable ordre moral où chaque parole, chaque geste sera épié par des délateurs et délatrices. Un jeune intellectuel venu d’Inde racontait dans son essai sa stupeur lorsqu’il rencontra le politiquement correct dans l’université prestigieuse où il s’était inscrit. Sur un mur, dans un des halls d’entrée, il y avait un ‘’ mur des violeurs ‘’ où des féministes avait mis des photos d’étudiants pris au hasard, photos d’ailleurs aimablement fournies par l’administration. Lorsque les pauvres étudiants ont découvert leur visage sur ce ‘’ mur des violeurs ‘’ ils ont évidemment exigé qu’elles soient retirées. Mais en pure perte, l’argument des féministes étant que tout homme étant un violeur potentiel, il était légitime de choisir des photos au hasard. Nous n’avons pas fini de supporter ces idéologies importées des USA, elle imprègnent désormais les médias, s’insinuent insidieusement à l’université, leur vocabulaire est repris sans précaution par des hommes politiques. Il est cependant heureux qu’en France des femmes fassent entendre leurs critiques des idéologues des sectes féministes, comme Élisabeth Lévy, Natacha Polony, Élisabeth Badinter etc. Mais une fois de plus tente de s’imposer le terrorisme intellectuel d’une minorité d’activistes.