Fondée en 1899, il y a 120 ans cette année, l’Action Française a vécu une longue histoire, qui n’est pas terminée, traversé deux guerres mondiales, les plus grands conflits que l’humanité ait connus, et maintenue vivante une école de pensée active qui transmet aujourd’hui à de nouvelles générations, dans d’autres circonstances, le même souci de la patrie qui animait leurs aînés. Dans cette longue histoire, la Provence a tenu un rôle particulier et de façon particulièrement active. Patrie de Maurras et Daudet, elle est aussi, à travers l’héritage mistralien, l’une des sources les plus profondes des doctrines de l’Action Française. La Provence royaliste y a sans-doute puisé, au sein de l’Action Française, une part de son énergie et de sa singularité.
Un nom se dégage de cette histoire provençale de l’Action Française, celui du commandant Louis Dromard (1878-1950). Il a été le fondateur et l’organisateur, sinon des sections d’Action Française en Provence qui s’étaient créées nombreuses dès l’origine du mouvement maurrassien, du moins de la fédération qui les unissait. Après la dissolution de la Ligue d’Action Française, en février 1936, cette fédération prit, la même année, le nom d’Union Royaliste Provençale qu’elle a conservé aujourd’hui. Le commandant Dromard en a été le premier président. Quatre autres devaient ensuite lui succéder : Pierre Chauvet, Jean Arnaud, Michel Franceschetti et, aujourd’hui, Jean Gugliotta.
Dans une lettre adressée, quelques mois avant sa mort, aux royalistes provençaux, rassemblés en 1952 à Saint-Martin de Crau, Maurras avait salué la mémoire de Dromard – décédé en 1950 – en ces termes : « Ce noble Franc-Comtois naturalisé provençal ».
Il y a juste 80 ans, le 30 août 1939, le commandant Dromard, déjà chevalier depuis août 1920, devenait officier de la Légion d’Honneur (décret du 30 juin). On en trouvera trace dans les images qui suivent.
C’est aussi l’occasion de rappeler une autre figure de la tradition provençale de l’Action Française, celle de Jean Péroncel-Hugoz, le père de notre collaborateur Peroncel-Hugoz, qui fut lui aussi ligueur d’Action Française camelot du roi. [Cf. aricle suivant). ■