Par William Clamecy
Tout le prouve, qui pourrait en douter ?
Monsieur Ferrand a fait louer par l’entreprise qu’il dirigeait des locaux achetés à crédit par sa compagne, permettant ainsi à celle-ci de devenir propriétaire sans débourser un centime. Certains pourraient trouver cela plus que douteux. Mais M. Ferrand nous dit que tout est normal dans cette affaire, et M. Ferrand est un honnête homme.
On apprend que M. Ferrand avait oublié d’informer plusieurs administrateurs de ses liens particuliers avec la propriétaire des locaux en question. On pourrait trouver cela étrange. Mais M. Ferrand nous dit qu’il n’y a pas lieu de se formaliser de cela, et M. Ferrand est un honnête homme.
Ferrand a fait financer par l’entreprise qu’il dirigeait plus de 100 000 euros de travaux dans les locaux acquis par sa compagne. Des esprits chagrins pourront s’étonner de ce que ce soit le locataire qui paie ce type de travaux. Mais M. Ferrand affirme qu’il n’y a rien là d’anormal et, nous le savons, M. Ferrand est un honnête homme.
« Je suis un homme honnête »
Ferrand a affirmé devant la presse qu’il n’était ni marié ni pacsé avec sa compagne. Médiapart a démontré qu’au moment de cette déclaration, il était en fait pacsé avec elle depuis trois ans. D’aucuns appelleraient cela un mensonge éhonté. Mais M. Ferrand nous dit que non, et nous ne doutons pas de ce que M. Ferrand est un honnête homme.
Ferrand, alors qu’il était député, percevait en même temps de l’argent de la part des Mutuelles de Bretagne et participait épisodiquement à une commission parlementaire dans laquelle il défendait les intérêts de ces mutuelles. On pourrait voir là un conflit d’intérêts, sinon plus. Mais M. Ferrand nous jure qu’il n’y avait rien de répréhensible dans cette situation, et M. Ferrand n’est-il pas un honnête homme ?
Hier, président de l’Assemblée nationale, M. Ferrand déclare voté un amendement qui l’arrange sans trop compter les votes, et devant les doutes exprimés refuse de recourir à un mode de scrutin qui lèverait toute ambiguïté. Certains pourraient voir là un abus de pouvoir et une manœuvre frauduleuse. Mais M. Ferrand nous affirme que non, et comment pourrions-nous douter de ce que M. Ferrand soit un honnête homme ?