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Tuerie de la préfecture de police de Paris ? Voilà Castaner de nouveau au centre d’une actualité sans plus d’intérêt que le personnage. Tous les charmes frelatés du nouveau monde macronien ! Nous en avions traité au sortir de la crise des gilets jaunes où la mise en cause de notre homme battait son plein, passionnait le microcosme … En avions-nous parlé avec justesse dans cet article du 24 avril de cette année ? Vérification. Nous y citions un remarquable article d’Hilaire de Crémiers dans Politique magazine. Si l’on veut se faire une idée juste du cas Castaner puisqu’il refait surface aujourd’hui et que sa démission est à nouveau demandée de toutes parts, on se reportera avec encore davantage de profit au portrait féroce mais juste qu’Hilaire de Crémiers brossait du personnage *.
A-t-on remarqué comment les journalistes des plateaux de radio-télévision sont en permanence intéressés, curieux, soucieux, emplis d’empathie et même de sollicitude, pour Christophe Castaner ? Sa carrière, son avenir ? Sa « fragilisation » ? Son destin politique si cruellement remis en jeu d’un samedi sur l’autre ?
Pauvre Castaner ! Victime malmenée ! Fusible éjectable à tout instant de la place Beauvau en fonction des prestations urbaines des derniers Gilets jaunes – Gilets jaunes résiduels d’ultragauche, ceux-là – et des Black Blocs réunis. La famille !
Quelle est, du point de vue de l’intérêt national, l’importance réelle des fluctuations aléatoires du destin politique personnel de Christophe Castaner ? Que vaut le dit destin à cette aune, la seule qui tienne ?
L’intéressé présente tous les signes d’un narcissisme impénitent. Mais que pèse-il pour la France ? Nous serions tentés de dire : à peu près rien. Hilaire de Crémiers a brossé de Christophe Castaner un portrait réaliste et plutôt terrible dans un numéro récent de Politique magazine. Castaner, l’homme qui se flatte et se congratule tous les samedis que Dieu fait, de mobiliser de 60 à 85 000 policiers, gendarmes et militaires, au bord de l’épuisement physique et moral, sans autre succès que d’avoir plus ou moins contenu les manifestants et les casseurs-terroristes infiltrés parmi eux, dans une capitale en proie à la guérilla urbaine, chaque semaine. De la belle ouvrage !
Jusqu’à quand, d’ailleurs, continuera-t-on de la sorte ? Ira-t-on à ce train jusqu’en 2022 ? Jusqu’au terme du quinquennat ? La réflexion et plus encore l’action de Christophe Castaner semblent bien incapables d’aller jusqu’à envisager qu’une telle question puisse seulement être posée. Celle-là même que justement le dernier des Français se pose.
Mobiliser, mettre en ordre de bataille son dispositif de maintien de l’ordre, l’annoncer sur les antennes, puis en rendre compte, content de soi : les fonctions de ministre de l’Intérieur façon Castaner semblent avoir été ainsi redéfinies. C’est à dire réduites à presque rien. Un Secrétaire d’Etat, par exemple Laurent Nuñez, y suffirait. Il y suffit d’ailleurs. Nuñez travaille. Castaner paraît. Il parle aux écrans.
Christophe Castaner à vrai dire pèse pour rien dans le continuum de la vie du pays. Il est le centre de pas grand-chose. Et à terme assez court, il n’est le centre de rien du tout.
Il est pourtant au cœur d’une sorte de bienveillance attentive du microcosme médiatique. Casta dont la vue est courte et le sentiment vulgaire. Attirance des semblables ?
Que faut-il en conclure ? Tout simplement que ces gens-là, perclus jusqu’au bout des ongles d’esprit politicien, ne sont capables d’intérêt et de souci que pour ce qui est de peu d’importance. Ce qui est essentiel les indiffère.
Le mépris populaire instinctif qui les atteint n’a rien qui doive étonner. Gérard POL – JSF ■
* Lire De la lutte intestine à la Guerre civile par Hilaire de Crémiers