Ces rubriques de JSF (Dans la presse et Sur la toile) sont destinées à sortir de l’entre-soi. A connaître les analyses et la pensée de ceux qui nous entourent, parfois très proches, parfois adversaires. Nous nous y enrichissons et souvent nous créons par là des relations qui portent leurs fruits. Car nos idées, nos articles, aussi séduisent, bien au-delà de nos cercles. Ainsi, d’ailleurs de Zemmour, à l’évidence. Parfois plus – ou mieux – Action Française que nous ! Il ne s’agit pas ici de principes, doctrine ou idéologie mais de tactique. Des conditions d’un succès. Le Figaro résume bien son propos cette fois-ci : « Pour notre chroniqueur, les opposants à la PMA qui ont manifesté dimanche sont trop bien élevés pour faire reculer (seuls) le gouvernement.» Et nous trouvons cela tout à fait juste. Par exemple avec de Benoist et Buisson. Sujet à suivre. [Figaro magazine du 11.10). JSF
Ils étaient nombreux. Plus nombreux que ne le disent les chiffres minorés de la Préfecture. Plus nombreux qu’on s’y attendait. Plus nombreux qu’ils s’y attendaient.
La manifestation de dimanche dernier contre la PMA pour toutes est un succès par cela même que tout le monde attendait un échec, y compris certains de ses soutiens eux-mêmes.
Des manifestants dont la sociologie n’avait pas changé depuis les Manifs pour tous depuis 2013. Toujours ces familles catholiques, plutôt bourgeoises, avec leurs nombreux enfants, justement. Bienveillantes, réfléchies, légitimement inquiètes. La manif de 2019 est la fille de celle de 2013, comme la PMA pour toutes est la fille du Mariage pour tous. Qui sera la grand-mère de la GPA pour tous, quoi qu’en disent les menteurs professionnels.
Des manifestants qui ne vont pas brûler le Fouquet’s ou piller l’Arc de triomphe. Des manifestants qui laissent plus propres après leur passage les rues qu’ils traversent. Des manifestants modèles qui rendent les CRS inutiles. Des représentants d’une France bien élevée et courtoise, qui met le débat démocratique avant la violence. Des manifestants qui n’ont pas«la haine». C’est leur force. Et leur faiblesse.
Leur force, car leurs arguments sont intelligents, fondés: les drames des enfants sans père sont devant nous ; la phrase terrible d’Agnès Buzyn, «Une femme peut être un père», dit tout de la confusion des esprits ; celle de la députée Aurore Bergé «nous n’interdirons pas par la loi la reproduction charnelle des couples hétérosexuels»montre par sa bêtise même, les fantasmes eugénistes des partisans de la PMA.
Mais leur faiblesse aussi, car nos institutions sont si solides que le pouvoir n’a peur que de la violence, et ne cède que devant la violence. C’est le paradoxe de la Ve que de Gaulle n’avait pas prévu, lui qui faisait parler le peuple par des référendums où il mettait son destin en jeu. Quand il n’y a plus cette soupape, ne reste que la violence. Mais elle n’est pas dans les gènes de ces manifestants-là. L’éducation l’explique avant tout. Mais la sociologie aussi: comme on l’avait remarqué en 2013, ces manifestants ne sont pas dans le camp des vaincus de la mondialisation, mais dans celui des vainqueurs. Ils sont issus des classes sociales favorisées, sans être dans celle des riches. Ils ne sont pas hostiles à la mondialisation, encore moins à l’économie de marché. Ils ne sont pas des victimes du« système ».
Ils sont simplement victimes d’un rapport des forces au sein de ce système où la balance penche toujours en faveur des libéraux-libertaires qui veulent imposer l’individualisme et la loi du marché à tous les domaines, y compris la famille, le sexe, la culture, l’identité même. Ce rapport de force est inscrit dans le marbre des métropoles mondialisées où ils habitent souvent. Les«conservateurs» sont condamnés à perdre tous leurs combats face aux «progressistes» dans le cadre d’un combat entre seuls vainqueurs de la mondialisation. Leur seule chance de renverser la table est de s’allier aux vaincus de la mondialisation, aux «gilets jaunes», aux populistes, bref aux classes populaires. Sans cette alliance, sans ce «compromis historique», toutes les manifestations du monde ne serviront à rien. ■
Le projet de fabriquer un homme nouveau, lancé par les terroristes jacobins, puis le nazisme et le bolchevisme est repris par les tenants de l’ordre libéral-libertaire. GPA, achat de bébés zéro défaut sur catalogue, transhumanisme, homme augmenté, bienvenue dans le meilleur des mondes promis par le progressisme libéral. À ce propos je ne peux m’empêcher de citer un article du Figaro d’hier, parlant de ce qu’est l’accomplissement de soi pour le bobo urbain euphorique et hébété toujours en quête de nouvelles avancées sociétales.
»Attelez-vous, avant de vous engager dans la lecture de cette chronique, à un exercice d’introspection. Votre smartphone en main, vérifiez le niveau de sa batterie. Selon que vous serez plus proche des 100 % ou de la panne sèche, les mêmes pensées ne vous viendront pas à l’esprit. Vous pourriez éprouver une sensation d’angoisse ou d’accomplissement. D’après une recherche menée par la Cass Business School, une école de commerce rattachée à la City University of London, la perception de notre environnement diffère en fonction du niveau de batterie de notre téléphone et de la possibilité de le recharger rapidement. Un utilisateur de smartphone n’a pas la même notion des possibles à 5 % qu’à 95 % d’autonomie. Ainsi, les trajets en métro ne se mesureraient plus en distance et en durée, mais en pourcentage de batterie perdu, décrivent les auteurs de cette étude publiée en septembre dans la revue Marketing Theory, sur la base d’interviews avec des habitants de la métropole londonienne. »
Il fut un temps où l’accomplissement résidait dans la vertu, l’honnêteté, la culture , l’amour du prochain, il est aujourd’hui dans une batterie chargée au maximum.
Lors des prochaines manifs anti-PMA, revêtons nos gilets jaunes…
Cher Michel, il faudrait que tu m’expliques pourquoi tu as tant de sympathie pour ces « Gilets jaunes » qui ont empuanti Paris pendant des semaines, ont saccagé l’Arc de triomphe, ont ruiné des tas de commerçants, détruit les radars sauveurs de vie, exigé de ceux qui payent des impôts qu’ils en payent plus encore, exigé cette aberration de « Référendum d’Initiative citoyenne » et surtout, surtout n’ont jamais nommé les trois maux qui sapent notre France déjà mal en point : immigration, Europe, écologie…
« Détruit les radars sauveurs de vie »!!! Je sursaute en lisant cette ridicule assertion. Quant au référendum d’initiative citoyenne, il est justement une voie pour en finir avec ces trois maux que Builly dénonce avec raison, et que la classe politique se refuse à remettre en cause.
Les radars ne sont pas sauveur de vie mais pourvoyeurs de « pognon » comme dirait Macron et, de plus, moins il y en a moins il y a d’accidents. J’ai fait une longue lettre à la Sécurité routière en insistant sur la vitesse qui serait mieux à 100 Km/h sur les routes à deux voies, 120 Km/h sur les quatre voies et 140 sur les autoroutes. Voyez les pays où la circulation est plus rapide, et où on observe bien moins d’accidents. Reste la question des panneaux mis au premier étage ou derrière les arbres et qui sont invisibles, tous ces ralentisseurs dangereux , les stop mis sur les mauvais emplacements augmentant la dangerosité, te c … cette liste n’est pas exhaustive, à constater qu’on a augmenté la dangerosité pour faire croire à une diminution des accidents par une diminution de la vitesse
Mais oui, les radars ont sauvé et continuent – quand on ne les a pas abattus – à en sauver bien d’autres… Les chiffres sont là, même s’ils nous agacent… On peut déplorer qu’il faille des mesures si contraignantes, mais la politique de sécurité routière est une des rares, très rares politiques publiques à avoir fait preuve d’efficacité. 17000 (dix-sept mille !) morts sur la route en 1972, 3259 l’an dernier. Causes multifactorielles, certes (amélioration des réseaux et des voitures bien sûr, lutte – insuffisante – contre l’alcoolisme), mais aussi limitation des vitesses et surtout MOYENS DE CONTRÔLER CES LIMITATIONS de façon massive…
Pensée iconoclaste : je me demande s’il faut sauver des vies à tout prix. S’il n’est pas plus important encore de sauver LA vie avec ses instincts premiers, ses risques assumés. Ainsi la sensibilité contemporaine occidentale préfère sauver des vies que d’en mettre au monde. Sauf par caprice et artifice. Mais d’une minorité infime avec technique et finance. Sauver des vies ou sauver LA vie ? Sans-doute faut-il trouver un équilibre entre l’un et l’autre . Mais qu’est-ce qui est le plus important ? Sauver des vies à coup de limitations, de règles, de lois, etc. Ou l’instinct vital des peuples européens déclinants. La vie risquée, foisonnante, exubérante, violente, est à sauver elle aussi. Elle surtout. Mais allez rendre acceptables des idées pareilles !
Votre propos, Aurore, est d’une grande subtilité et d’une parfaite intelligence ; sans doute le mien, pour exact qu’il est, manquait-il un peu de cette flamme bienvenue….
C’est que je parlais en spécialiste de la question, en parfait technocrate…
« Radars sauveurs de vie »? Vite dit . Franchement en roulant à 93 km sur une portion d ‘autoroute dégagée je n’ai mais aucune vie en danger. ni en roulant à 65 km sur un route à 4 voies à bonne visibilité. Regardons plutôt l’hécatombe des jeunes se tuant en province ( avec bouquets de fleurs pour le signaler ) parce qu’on a supprimé les trains et qu’ils se croient propriétaires des routes secondaires et ont supprimé toutes leurs marges. Suivant cette logique purement technocratique rouler à 10 km sauverait des vies sur la route mais pas sur les bas cotés, les altercations et peut être des morts vu l’état d’exaspération actuelle. . Personne ne conteste des limitations de vitesses raisonnable,mais leur application tatillonne, ruineuse, folle comme ce 80 km ( en Allemagne je n’ai payé que10 euros pour avoir sous un tunnel à quatre voix roulé à plus de 50 km) technocratique a de quoi enflammer un colère légitime que j’approuve Surout que les victimes sont des personnes peu riche pour lesquelles ces amendes font très mal alors tentent despérement se survivre par des petits boulots dans des zones laissées à l’abandon. Provocation technocratique cher Pierre Builly? .
Je connais trop les questions de sécurité routière (j’y ai consacré ma vie professionnelle de 1998 à 2005) pour engager un débat inopportun sur ce site et sur ce fil là-dessus. Vous me pardonnerez de ne pas vous répondre sur tous les points que comporte votre message et de vous renvoyer aux chiffres : 17000/3259.
On peut dire tout ce qu’on veut, sauf nier cela.
J’ai consacré ma vie à rouler et je ne vois pas pourquoi des simples remarques de bons sens sur le prix exorbitant des amendes pour des personnes en fragilité économiques par exemple sont écrasés par les chiffres. Là un problème humain , là une volonté technocratique très sûre d’elle Maintenant en roulant à 70 km et à 50 on va vers un avenir radieux . Nous sommes ici aussi infantilisés .