Par François Marcilhac
Les médias officiels n’aiment pas les mauvaises nouvelles : d’où leur silence étourdissant sur la large victoire, ce dimanche, du PiS aux élections polonaises, qui totalise le meilleur score de toute son histoire : plus de 45 % de voix, contre 37,5 % en 2015.
Les conservateurs passent donc haut la main l’épreuve de quatre années de pouvoir, qui les a vus discrédités, voire calomniés par les bien-pensants, Macron en tête, parce qu’ils voulaient conserver, au sein de l’Union européenne, leur spécificité et refuser la dictature de juges inféodés à l’oligarchie européenne, après l’avoir été au soviétisme triomphant. Le parti Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski obtient ainsi la majorité absolue pour un nouveau mandat de quatre ans et pourra poursuivre ses réformes, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles profitent en premier lieu aux classes populaires. S’il n’y a pas de Gilets jaunes en Pologne, c’est que le parti conservateur au pouvoir a peut-être principalement le souci du pays réel, avant de l’avoir d’une superclasse mondiale dénationalisée. Et que personne, là-bas, ne croit à la théorie du ruissellement.
Un résultat d’autant plus significatif, que la participation n’a jamais été aussi importante : 61 %, dix points de plus que lors des dernières élections ! La principale formation d’opposition, la Coalition civique (KO, libéraux et libéraux libertaires), arrive loin derrière avec 26,10 % des voix. La gauche (post-communistes, extrême gauche sociale et gauche LGBT), avec 12,4 % des voix, refait son entrée au Parlement. Le Parti agraire — PSL — totalise plus de 9 % des voix et la Confédération (alliance d’un parti libertarien et des mouvements nationalistes, anti-immigration, monarchistes et catholiques) 6,4 %, soit 13 députés. Cette nouvelle Diète représentera véritablement toute la société polonaise.
Mais surtout, il est possible de tirer, de ces élections, deux leçons principales. Tout d’abord, au plan européen : en dépit de la propagande bruxelloise, relayée par les gouvernements occidentaux, c’est en toute liberté que les peuples d’Europe votent mal, très mal, même, à croire qu’ils aiment ceux qui les priveraient de leurs libertés fondamentales, si on suit la vulgate oligarchique. Ainsi, en Autriche, les conservateurs ont été largement reconduits et l’extrême droite, si elle a reçu une sanction prévisible, n’a pas connu l’effondrement que d’aucuns annonçaient. L’Italie ne doit d’être revenue sous les fourches caudines de Bruxelles qu’en raison de l’imprudence d’un Salvini qui attend son heure, convaincu que la coalition PD-5 Étoiles n’est pas viable.
La seconde leçon est à tirer par la droite française — nous n’y incluons pas Les Républicains, dont les militants, en élisant Christian Jacob, ont prouvé qu’ils ne constituaient plus qu’un parti résiduel de la vie politique française, incapable de rebondir. C’est en effet un parti fort de ses convictions à la fois sociales et conservatrices que les Polonais ont plébiscité : le PiS mobilise le pays réel, notamment les couches les plus défavorisées, tout en étant intraitable sur les valeurs familiales face à l’idéologie LGBT d’une opposition de bobos en voie de dénationalisation, comme en France. Nouvelles allocations familiales, baisse des impôts, exonération fiscale pour les moins de 26 ans, hausse du salaire minimum ; autant de mesures autorisées par une économie polonaise qui n’est pas en berne, comme en France. Comment les Polonais ne verraient-ils dans les pays de l’Europe occidentale, notamment dans la France où les débats sur la PMA ont transformé le Parlement en succursale de l’hôpital Sainte-Anne, un repoussoir ? Comment surtout, la vraie droite française ne comprendrait-elle pas que c’est en étant intraitable sur ses véritables fondements qu’elle aura chance de venir au pouvoir ? Au Rassemblement national, certains le comprennent, étant des personnalités aux fortes convictions, comme Nicolas Bay, dont la prestation, dimanche, sur France Inter, a été remarquable, ou Stéphane Ravier, qui aspire à la mairie de Marseille. Il en est de même d’autres personnalités, en dehors du Rassemblement national, et qui veulent à juste titre conserver leur indépendance. Plus qu’une impossible union des droites, c’est à une confédération des bonnes volontés qu’il faut tendre, en dehors de tout esprit de parti trop étroit pour l’œuvre urgente de redressement national à entreprendre. ■
Les Polonais ayant connu l’enfer soviétique n’ont pas envie de connaître celui mollasson de l’Europe de l’Ouest. Quant à la France, il est temps que les responsables des mouvement nationaux s’entendent, en mettant de côté leur égo.