Le Figaro cite des noms : Bertrand, Taubira, Royal … Mais il y en aurait bien d’autres à nommer, Pécresse, par exemple. Dérisoire équipage ! Le navire glissant sur les gouffres amers, dirait Baudelaire, le vieil enchanteur qui avait beaucoup lu Maistre et Poe. Des antimodernes …
Est-il utile de rappeler dans quelle situation se trouve le pays ? Tous les domaines où il est fracturé, amoindri, menacé comme jamais, frappé jusqu’au cœur de ses institutions, y compris celles chargées de sa sécurité ? Le souci identitaire qui le hante, les millions de chômeurs, de pauvres, de déclassés, de laissés pour compte de la France périphérique, comme ceux, d’ailleurs des grandes métropoles mondialisées, où seule une minorité « s’en sort » ?
Peu importe aux uns, la mince couche des membres de la caste constitutive du Pays légal, d’être méprisés des autres, la grande majorité des Français qui n’ont plus en eux aucune confiance ! Le Pays réel n’est pas leur affaire.
Sauf lorsque démarre – de plus en plus tôt dans le laps plus ou moins chaotique d’un quinquennat – le train électoral, train ou cirque, comme on voudra, pour briguer le seul pouvoir qui compte, en définitive, fût-il horriblement dégradé, celui de chef de l’Etat. Pierre Boutang nommait ce dernier sembble-Etat, parce qu’à bien des égards il n’est plus qu’une apparence.
Les hommes, les clans, les états-majors, les puissances d’argent qui soutiennent les uns ou les autres, sans lesquels rien ne peut être entrepris, encore moins gagné, les relais médiatiques, tout ce monde va lancer son train dérisoire, sans vrai souci du cher et vieux pays. Cher pour nous seuls, les Français, assez peu pour eux.
On s’est interrogé – des esprits libres – sur la validité d’un tel système de désignation du détenteur du pouvoir le plus haut, le plus essentiel, d’une nation comme la nôtre, vieille de 15 siècles et dont la formation ne s’est pas réalisée – n’aurait pas pu se réaliser – dans des conditions pareilles. Que cela plaise ou non, l’Europe toute entière a été bâtie par des dynasties.
On a même écrit un livre* pour montrer que l’élection présidentielle est bel et bien le poison de la vie politique française. Poison, le terme était dans son titre.
Voilà que se prépare et s’annonce le temps de nous l’inoculer à forte dose. C’est notre rôle et notre devoir, avec qui voudra tenter l’épreuve de la lucidité, que d’en dénoncer les ravages. JSF ■
* Poison présidentiel de Ghislaine Ottenheimer (2015)
© JSF Peut être repris à condition de citer la source
Sans oublier la Mère MICHEL et le Père LUSTUCRU….. et pourquoi pas un tirage au sort parmi les 45 millions de petits souverains que sont les électeurs?????