Par Antoine de Lacoste.
L’accord était loin d’être acquis. Mais en six heures de tête à tête Poutine et Erdogan se sont mis d’accord sur plusieurs points importants à Sotchi, sur les bords de la Mer Noire.
Le plus urgent était de régler le problème kurde, bête noire des Turcs. Sans retrait de leurs milices armés, Erdogan avait affirmé qu’il reprendrait son offensive, appuyée par les milices islamistes venues d’Idleb qui ont d’ailleurs multiplié les exactions depuis le début des hostilités.
Poutine, sachant que rien n’était possible sans ce préalable et ne devant rien aux Kurdes, s’est engagé au retrait des combattants kurdes à au moins 30 kilomètres de la frontière syro-turque.
Des forces russes et syriennes quadrillent d’ailleurs déjà une partie des territoires concernés. Afin de rassurer l’ombrageux turc, Poutine a accepté que des patrouilles communes (russes et turques) soient effectuées à partir du 29 octobre jusqu’à 10 kilomètres à l’intérieur de la Syrie, afin de vérifier que plus aucun combattant kurde ne s’y trouve.
Erdogan s’est montré enthousiaste déclarant même : « Nous avons signé un accord historique avec Poutine sur l’intégralité territoriale et politique de la Syrie et le retour des réfugiés. »
Cette mention d’« intégralité territoriale de la Syrie » est une concession nouvelle et fondamentale de la part d’Erdogan. C’est en effet la première fois depuis le début de la guerre (2011 !) qu’il reconnaît à la Syrie le droit de reconquérir son territoire.
Poussant son avantage, Poutine a suggéré à son interlocuteur de reprendre le plus rapidement possible des contacts directs avec le Président syrien, Bachar el-Assad. Erdogan n’a pas exclu cette hypothèse, qu’il avait d’ailleurs lui-même évoquée plusieurs fois ces derniers jours. Cette fois, c’est plutôt du côté d’Assad que des réticences sont apparues. En visite auprès de son armée près de la ligne de front d’Idleb où 20 000 islamistes d’al-Nosra l’attendent de pied ferme, il a traité Erdogan de « voleur de territoires » et l’a enjoint de quitter totalement la Syrie. La route est donc encore longue avant que les deux frères ennemis ne se parlent, mais les avancées de l’accord de Sotchi sont tout de même considérables.
Le point le plus délicat va concerner ensuite le sort des réfugiés syriens installés en Turquie (plus de 3 millions !), dont Erdogan aimerait bien se débarrasser. Il a annoncé vouloir en installer 2 millions dans le nord de la Syrie dès que possible. Poutine ne s’est pas engagé et l’accord reste très vague sur le sujet. Il faut dire que les Syriens ne sont guère pressés de récupérer ces réfugiés dont la plupart sont des sunnites et, pour beaucoup, proches des islamistes.
Selon l’agence de presse syrienne Sana, Poutine et Bachar ont eu une conversation téléphonique peu après l’entretien entre Poutine et Erdogan. Nul doute que tout cela ne peut que satisfaire le dirigeant syrien.
Quant aux Kurdes, l’histoire ne dit pas ce qu’ils pensent de cet accord mais, lâchés par les Américains, ils n’ont plus guère le choix. D’ailleurs, des milliers de Kurdes ont commencé à quitter la Syrie pour rejoindre l’Irak. La plupart en viennent et récemment pour beaucoup. Ce sont surtout des civils pour l’instant, et le comportement des combattants kurdes des milices PYD restent une inconnue. Assad leur a proposé d’intégrer son armée pour lutter contre les islamistes mais rien ne dit qu’ils accepteront.
Dans ce cas, la plupart rejoindront l’Irak où l’anarchie régnante leur permettra peut-être de se tailler un nouveau fief autonome.
En tout état de cause, en Syrie, personne ne les regrettera. ■
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POUTINE, le nouveau Tsar de Russie , a pour lui, la durée, tandis que les Occidentaux sont paralysés par la prochaine élection,; quand même voir les 2 ennemis héréditaires trouver un accord de paix; voilà qui est nouveau et prouve que les alliances peuvent être brisées lorsque l’intérêt supérieur l’exige.
Bonjour!
Savez-vous que le prince Jean est le descendant du régicide et franc-maçon Philippe-Egalité, qui a voté la mort de son cousin Louis XVI et a donc participé à la Révolution et a donc été un fossoyeur de la monarchie? Cela à mes yeux de royaliste le condamne à ne jamais être prétendant ni redevenir roi de France!
Que répondez-vous à cela?
Je répondrai que si vous avez parmi vos ancêtres plus ou moins lointains un quelconque criminel, et vous en avez obligatoirement au moins un, si ce n’est plusieurs, vous devriez vous aussi être condamné à votre tour au titre de sa faute et subir la même peine que ce lointain connu ou inconnu. Nous serions nombreux dans les prétoires et les cellules de prison si une telle règle venait à s’appliquer. Mais Philippe Egalité est mort le 6 novembre 1793, il y a tout de même 226 ans et il a payé ses fautes autant qu’il lui était possible de le faire puisqu’on l’a guillotiné. Soyons sérieux.