PAR RÉMI HUGUES.
« Un constat terrible pour la République ».
Pour les élections municipales de 2020, ce que le gouvernement semble craindre nʼest pas la menace habituellement identifiée par le pouvoir, à savoir « lʼextrême-droite ».
Lʼhydre fasciste a trouvé, visiblement, un remplaçant : l’ « hydre islamiste » ; selon lʼexpression présidentielle consacrée. Jupiter Ier est décidément un grand amateur des références hellènes.
Car lors de ce scrutin qui approche à grands pas il se pourrait que lʼUnion des démocrates musulmans de France (U.D.M.F.) remporte en mars prochain des sièges de conseillers municipaux, voire des mairies. En étudiant les résultats des européennes de mai 2019 il apparaît clairement que lʼU.D.M.F. est implantée dans nos territoires, notamment en région parisienne et dans les Hauts-de-France.
Au niveau global ce parti islamiste, revendique, à la manière du parti du dirigeant turc Erdogan, correspondre dans lʼaire musulmane aux piliers des systèmes politiques occidentaux que sont les mouvements chrétiens-démocrates. Le dit parti islamiste a réuni 28 469 voix, soit 0,13 % des suffrages exprimés, avec des percées à Maubeuge, Villeneuve-dʼAscq, ou en Seine-Saint-Denis, à Montereau ou La Courneuve.
Des « fronts républicains locaux » contre les islamistes
Le 19 septembre sur France 2 Xavier Bertrand sʼen est alarmé, insistant sur le fait « que lʼislam politique est en train de vouloir sʼimplanter. » Bien avant, en juin 2019, le ministre Gérald Darmanin avait déjà estimé que cette réalité « est un constat terrible pour la République ».
Plus récemment, un autre membre du gouvernement, le ministre des collectivités territoriales Sébastien Lecornu a appelé à la formation de « fronts républicains locaux dans les villes où le problème se posera ».
Interviewé par le Parisien le jeudi 17 octobre, le ministre a tenu un propos qui est passé inaperçu ou presque mais qui en dit long sur la métamorphose en cours au sein du système politique de la France, ou plutôt de lʼarchipel français. Jadis le front républicain se constituait pour éviter une victoire de lʼopposition nationale, comme en 2015 quand Marine Le Pen et sa nièce Marion Maréchal étaient à deux doigts de conquérir une région.
Est-ce un signe de la normalisation de ce que les médias du système appellent lʼ « extrême-droite » ? Et donc, si en mars prochain, deux « fronts républicains », avaient à sʼaffronter, en cas de qualification au second tour dʼune liste U.D.M.F. face à une liste R.N., comment réagirait la bien-pensance ? Un grave dilemme se poserait à elle. Resterait-elle neutre, arguant quʼentre la peste et le choléra il nʼy a pas à choisir ? Mais au risque dʼêtre accusée dʼêtre complice de lʼhorreur, soit du « fascisme islamique » pour les uns et, pour les autres, du « fascisme nationaliste ». De quoi provoquer chez elle des nœuds dans les cerveaux !
Il faut sans doute se méfier de la lutte contre les partis désignés comme « communautaristes ». Effectivement, ceux qui la mènent pourraient feindre de vouloir interdire un épouvantail tel que lʼU.D.M.F. en vue de prohiber plus aisément des candidatures émanant de la communauté nationale, ou de la communauté catholique. Ce serait là une redoutable illusion, un piège implacable dans lequel risquent de tomber nombre de patriotes sincères. ■