Par Michel MICHEL.
La référence habituelle des Papes récents aux « droits de l’homme » ne s’inscrit-pas dans la Tradition de l’Église ?
Toute référence aux « droits de l’homme » me fait grincer des dents ; et je ne vois pas la nécessité de faire allégeance à la révolution américaine ou à la révolution française pour proclamer les bienfaits d’un état de droit voire de coutumes.
Un état de droit présuppose une Cité, une organisation politique localisée, fruits d’une histoire particulière, dont on puisse déterminer le « Bien Commun ». Un état de droits et devoirs, sous une forme écrite ou coutumière est un élément de ce Bien Commun mais pas le seul. Ce n’est donc pas un absolu.
Ensuite parce que l’Homme des « droits de l’homme » est une abstraction coupée de toutes ses racines culturelles. « Il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu dans ma vie des Français, des Italiens, des Russes ; je sais même, grâce à Montesquieu, qu’on peut être Persan ; mais quant à l’homme, je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie, s’il existe, c’est bien à mon insu » ironise Joseph de Maistre (« Considération sur la France » 1789).
Les « Droits de l’Homme » sont devenus une idole qui sert à justifier « la révolte de l’individu contre l’espèce » (Ch. Maurras),
Ils facilitent non seulement les errances libertaires mais aussi le triomphe de l’arbitraire et du contrat contre les mœurs et les coutumes du pays réel. On comprend pourquoi les totalitarismes (dont le libéralisme) se rallient à ces « Droits de l’Homme ».
Combien d’enfants se révoltent contre les exigences des parents au nom du « J’y ai droit ? » ?
Dans les sociétés traditionnelles, « holistes », les droits et devoirs découlent de la « transcendance » par l’enseignement des religions. Des droits de l’homme purement contractuels sont des droits de l’Individu sans Dieu, sans Tradition et sans communautés. L’idéal républicain quoi ! ■