Par Alexandre Devecchio
Une partie de la gauche, radicale mais pas seulement, a choisi d’apporter sa caution à cette nébuleuse islamiste, explique Alexandre Devecchio. dans cet excellent billet. [FigaroVox, 8.11] Il devrait intéresser les lecteurs de JSF qui ne manqueront pas d’observer avec nous le déroulement de la dite manifestation de ce dimanche. JSF
Les intentions pouvaient sembler louables. Dire « non » à l’extrémisme. Rappeler que l’attaque de la mosquée de Bayonne était aussi une attaque contre la République, que les musulmans doivent être protégés comme tous les citoyens français. Mais de cela, il devrait être à peine question lors de « la marche contre l’islamophobie » ce dimanche. Pour s’en convaincre, il suffit de lire l’appel publié dans Libération le 1er novembre ainsi que la liste des signataires. La rhétorique qui y est utilisée ne souffre d’aucune ambiguïté. C’est celle, désormais familière, de l’islamosphère indigéno-fréro-salafiste.
Le choix du mot « islamophobie » évidemment n’est pas neutre : « Non, vraiment, le terme “islamophobie” est mal choisi s’il doit désigner la haine que certains tarés ont des musulmans. Il n’est pas seulement mal choisi, il est dangereux. […] », écrivait Charb en 2015 dans son livre testament Lettre aux escrocs de l’islamophobie. Sous couvert de lutte contre le racisme, ce terme, popularisé par l’ayatollah Khomeyni, vise, en effet, à interdire toute critique de l’islam et rétablir une forme de délit de blasphème. L’allusion aux « lois liberticides contre les musulmans » ne doit rien non plus au hasard.
Il s’agit d’amalgamer le principe de laïcité, et notamment la loi de 2004 sur le port du voile à l’école et celle de 2010 interdisant le voile intégral, à une forme de « racisme d’État », concept cher aux Indigènes de la République. Ce type de discours vise à raviver la mémoire de la colonisation et alimenter le ressentiment victimaire d’une partie de la jeunesse des banlieues, déjà en voie de sécession, à l’égard de la France. Avec le risque de faire basculer la France vers la partition ?
Marwan Muhammad, Yassine Belattar, l’imam Nader Abou Anas
Sur la liste des signataires, on n’est pas surpris de retrouver Marwan Muhammad, le directeur exécutif du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), organisation « antiraciste » liée aux Frères musulmans. Marwan Muhammad qui compare les « Juifs en Allemagne dans les années 1930 » et les « musulmans dans la France des années 2010 », affirmant qu’on y « mitraille des mosquées ». Pas surpris non plus d’y retrouver l’« humoriste » Yassine Belattar, qui conseillait récemment au ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, d’« éviter de mettre les pieds dans le 93 ». On peut aussi citer l’imam Nader Abou Anas, qui s’est lui-même finalement retiré de la liste des signataires, connu pour ses prêches rétrogrades : « la femme, elle ne sort de chez elle que par la permission de son mari ».
Une partie de la gauche, radicale mais pas seulement, a choisi d’apporter sa caution à cette nébuleuse islamiste. Parmi les 50 personnalités signataires de cette tribune, on trouve, en effet, le patron de Mediapart, Edwy Plenel, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, celui de la CGT, Philippe Martinez, mais aussi l’ancien candidat à la présidentielle, Benoît Hamon, ou encore l’eurodéputé écolo Yannick Jadot… Ce dernier, comme François Ruffin et d’autres cadres de La France insoumise, n’assume plus l’intégralité du texte et ne viendra pas manifester dimanche. Soit. Mais la complaisance à l’égard de l’islamisme d’une certaine gauche, souvent la plus virulente lorsqu’il s’agit de traquer le moindre «dérapage» chez le «mâle blanc occidental», n’est pas nouvelle.
Elle est devenue si banale que l’expression «islamo-gauchiste» fait désormais partie du vocabulaire de la plupart des politologues. Un rapprochement a priori contre-nature qui s’opère en partie pour des raisons de calcul clientéliste, mais aussi pour des raisons idéologiques. Une certaine gauche, inconsciemment essentialiste et paternaliste, voit dans «les musulmans» les nouveaux damnés de la Terre, «une espèce à protéger» (Zineb El Rhazoui), tandis que l’Occident fait, pour eux, figure d’oppresseur éternel. Cette «gauche identitaire» (Mark Lila) s’est enfermée dans le piège de la politique des minorités au point d’abandonner toute notion de bien commun et de participer à la division profonde de la société.
Samedi dernier, une manif «anti-Zemmour» a eu lieu devant le siège de CNews. Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, on a pu entendre les organisateurs, fichés S, traiter le chroniqueur, mais aussi Caroline Fourest, Pascal Bruckner, Pascal Praud, Nadine Morano, Ivan Rioufol ou encore Gilles Clavreul et Laurent Bouvet de «poignée de sionistes». Zhora Bitan, Lydia Guirous, Zineb El Rhazoui ou Mohamed Sifaoui ont quant à eux été visés en tant que «bougnoules de service» (sic).
«On entendra certainement dans la nouvelle manifestation de dimanche des slogans et des appels à la haine du même type que ceux entendus dans la manif “anti-Zemmour”, prédit Laurent Bouvet. Pour une raison simple: les mêmes qui appellent et participeront à cette manifestation étaient devant CNews samedi dernier.» Mais cette fois, ils auront une partie de la gauche pour compagnons de route. ■
Alexandre Devecchio est journaliste au Figaro, en charge du FigaroVox. Il vient de publier Les Nouveaux enfants du siècle, enquête sur une génération fracturée (éd. du Cerf, 2016) et est coauteur de Bienvenue dans le pire des mondes (éd. Plon, 2016).
Le sociologue Jules Monnerot dit du communisme qu’il est l’«Islam» du XXe siècle. Il retrouve dans le communisme la confusion du politique et du religieux qui caractérise l’Islam, dont le réveil, aujourd’hui aide à comprendre le phénomène. M.Maxime Rodinson, orientaliste et ancien communiste, qui considérait comme « paradoxales, presque hérétiques » les vues de Monnerot, reconnaît aujourd’hui qu’en matière « d’orthodoxie coercitive », « l’Islam et le communisme présentent une ressemblance frappante ». Il n’est guère étonnant donc, qu’une gauche qui a adulé le communisme vole aujourd’hui au secours de l’islam, voire de l’islamisme en ce qui concerne l’extrême-gauche.
DE plus comme tous les votes se valent ( Prix Nobel ou ancien délinquant), Les prétendus Insoumis iront à la pêche aux futurs et bons « zélecteurs », et dans certaines villes, les voix des Islamistes pourraient faire pencher la balance du côté gauche, ultra
Article Céline Pina. FigaroVox. On n’est pas obligé de souscrire à la rituelle invocation de la république mais le sens général du propos est intéressant. Il y a désormais une gauche en France qui a fait le choix de passer du côté de nos ennemis
Paris, 10 novembre 2019, des élus de notre République défilent avec des communautaristes pour fustiger les lois de la République qu’ils désignent comme liberticides…
Paris 10 novembre 2019, des élus de notre République défilent à l’appel d’associations islamistes et d’entrepreneurs identitaires dont le CCIF, antenne des frères musulmans ou Majid Messaoudène, l’homme qui moque les enfants assassinés par Mohamed Merah parce qu’ils étaient juifs.
Paris 10 novembre 2019, des élus de notre République défilent aux côtés d’imams qui expliquent que la femme sans voile n’a pas d’honneur et que l’on peut disposer d’elle ou que les enfants qui écoutent de la musique se transforment en singes ou en porcs.
Paris, 10 novembre 2019, des élus de notre République défilent aux côtés d’enfants affublés d’une étoile jaune pour faire croire que les musulmans sont traités comme les juifs lors de la seconde guerre mondiale. Sauf que là où les enfants juifs ont été séparés de leurs parents, amenés en camp de concentration, battus, maltraités, affamés pour finir gazés, on se demande bien ce que craignent les enfants musulmans sur notre territoire. Sauf que les islamistes et les frères musulmans au premier rang sont, eux, d’authentiques admirateurs d’Hitler. Sauf que le but de la manœuvre, outre la victimisation écoeurante et la volonté de piétiner la spécificité de la shoah, est surtout de faire passer le message de la nazification de l’Etat français pour justifier le refus d’obéir à ses lois, le rejet des principes universels qu’il porte et déshumaniser ceux qui les incarnent.
Paris, 10 novembre 2019, des élus de la République ont baissé les yeux quand ils n’ont pas repris la provocation de Marwan Muhammad faisant hurler allaoua akhbar à 10 000 personnes, dans les mêmes arrondissements où eurent lieu les massacres du Bataclan. Des hurlements qui doivent encore résonner aux oreilles des familles qui pleurent les plus de 260 morts dûs au terrorisme islamique. Ce sont les derniers mots qu’ont entendus ceux de chez Charlie et les enfants martyrs de l’école Ozar Hatorah avant d’être abattus.
Paris, 10 novembre 2019, des élus de la République se sont tus quand les islamistes ont fait scander à la foule le nom de leurs cibles, entre autres, Eric Zemmour, Laurent Bouvet, Zineb El Rhazoui. Des personnes menacées de mort, ont été ainsi désignées sans vergogne à la vindicte publique et à la haine communautariste sans que cela ne dérange une seule seconde nos représentants.
Paris 10 novembre 2019, le jour où des élus ont choisi leur camp: celui du fascisme islamique contre la démocratie et la République.
La gauche dévoyée, alliée objective des islamistes
Sauf que ce ne sont pas tous les élus qui ont choisi cette honteuse collaboration, que la fracture ici ne concerne pas toutes les parties de l’échiquier politique. Ceux qui, toute honte bue, ont cautionné cette sinistre marche appartiennent à un seul camp: la gauche. Hormis le PS et le PRG, toute la gauche était là. Ils ont tous choisi de répondre à l’appel des islamistes: Jean-Luc Mélenchon, qui pousse l’indécence après avoir mis en scène sa douleur à l’enterrement de son «ami» Charb, jusqu’à venir défilé en compagnie de ceux qui défendent une idéologie contre laquelle Charb a combattu jusqu’à le payer de sa vie. La LFI, donc était là en nombre, mais aussi le PCF, LO, EELV, Génération-s (le parti de Benoît Hamon), la CGT. Ils étaient tous là, les Clémentine Autain, Esther Benbassa, Eric Cocquerel, Ian Brossat, Olivier Besancenot, Philippe Martinez… Mais on a aussi eu droit aux hypocrites, à ceux qui signent et qui ensuite ne viennent pas, sans pour autant retirer leur signature. Ceux-là sont les pires: ils évitent la photo embarrassante à assumer mais pourront arguer de leur signature quand le temps de l’élection et de la retape communautariste viendra, il s’agit notamment de Yannick Jadot, de François Ruffin, de Fabien Roussel.
Toute cette gauche a donc défilé avec des gens qui refusent l’égalité aux femmes à raison de leur sexe, qui font passer la foi avant la loi, veulent installer la charia et ne répandent que la haine et la violence sur leur passage.
Certes de Staline à Mao en passant par Pol Pot, la gauche a été souvent la meilleure alliée des pires régimes pourvu qu’ils maquillent leur violence intrinsèque en révolte contre l’injustice. Mais là c’est un cap dans l’abjection qui est franchi. Car ces élus, pour sauver la face, prétendent qu’ils agissent ainsi au nom de l’antiracisme. Ils expliquent donc leur soutien aux islamistes par leur dévouement envers les musulmans. Vous imaginez des élus qui voudraient réhabiliter le nazisme en invoquant leur amour de l’Allemagne? Ce serait grotesque. Et bien quand il s’agit d’amalgamer fascistes islamistes et musulmans, la plus grande partie de la gauche trouve cela très bien et se soucie comme d’une guigne que cela exacerbe les tensions et mette en danger ces musulmans qu’ils disent vouloir protéger.
Ces élus-là voudraient installer chez tout le monde l’idée de la guerre civile qui vient qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. En attendant ils cautionnent la victimisation des islamistes et donc leur discours qui veut que s’il y ait victime, il y ait agresseur. Ici ce sont les Français, désignés comme racistes et l’Etat, vu comme «liberticide». Or l’histoire montre que les pires régimes ont toujours prétendu exercer un droit de légitime défense lorsqu’ils désignaient leurs cibles. C’est aussi la technique de l’islam politique. Force est de constater qu’elle fonctionne.
Une victimisation bâtie sur un mensonge
Mais pire encore tout cela est bâti sur une énorme escroquerie: l’islam n’est pas la religion la plus attaquée en France et de loin. Les plus attaqués sont les chrétiens (1064 actes recensés) puis les juifs (540 actes recensés alors qu’ils ne représentant que 1% de la population) et enfin les musulmans (100 actes recensés) . (Source ministère de l’intérieur)
Car même la partie de la gauche qui a su résister à la séduction du totalitarisme islamique reste très ambigue quand il s’agit d’ouvrir les yeux sur la stratégie de victimisation de l’islam politique. Comme si elle regrettait que les Français sachent se tenir, elle a refusé l’instrumentalisation des islamistes, mais reprend malgré tout une de leur antienne, celle de la haine anti-musulman. Une haine largement fantasmée mais que les islamistes font tout pour alimenter.
Ce qui est vrai c’est que le rejet de l’islam monte en France, mais pour le coup il y a des raisons objectives: Plus de 260 personnes sont mortes dans ce pays et les 4 dernières victimes d’un islamiste ont été abattues au coeur de la préfecture de police de Paris. Or tout a été fait pour qu’elles n’impriment pas nos mémoires, leurs noms, leurs visages ont été vite effacées, comme s’il fallait très vite oublier, passer à autre chose. Le deuil collectif a été refusé puis piétiné: très vite, ce drame a été éclipsé par la victimisation sans tact ni mesure d’une proche des frères musulmans (ce que l’on a su après) qui est allée se promener au sein d’un conseil régional, avec ce que l’on peut porter en France légalement qui se rapproche le plus de l’uniforme des femmes de daesh. Elle y a trouvé ce qu’elle était venue chercher: une réaction outrée, d’autant plus soigneusement montée en épingle, qu’à la fin la dame ne risquait rien et a été plutôt soutenue au-delà des rangs de la mouvance intégriste à laquelle elle appartient.
Ce qui est vrai c’est qu’à force de provocation, il y a bien eu une réaction et que l’on a frôlé le drame. L’attentat de Bayonne montre ce qui pourrait se passer si nos élus ne se décident pas à affronter les islamistes et à défendre nos lois. Or pour l’instant, le gros des troupes préfère, soit se taire quand ils sont au pouvoir, soit devenir les alliés objectifs de fascistes quand ils appartiennent à la gauche dévoyée. Les élus responsables qui dénoncent ce qui se passent sont rares et appartiennent en général à la droite.
Un positionnement des élus qui nous met collectivement en danger
Ce positionnement est intenable et nous met tous en danger car il est un des artisans de la peur qui monte et que les identitaires de tous poils, verts comme bruns, savent utiliser à leur profit. Or ce qui fait basculer un pays comme le nôtre, ce n’est pas tant le fait d’être attaqué, mais qu’il se trouve à l’intérieur des inconscients et des collaborateurs pour tenir la porte au pire. Quand ce sont des élus qui le font, alors oui, l’heure peut être considérée comme grave. La gauche ne se sauvera pas en trahissant la République pour la théocratie juste pour conserver à quelques élus leurs privilèges. Elle mérite même de disparaître dans les poubelles de l’histoire où la plus grande partie de ses représentants viennent de l’y jeter.
C’est d’autant plus troublant qu’à la fin, entre la gauche dévoyée, les naïfs manipulés, persuadés d’agir pour lutter contre le racisme, et les authentiques islamistes, il y avait à peine 13 000 personnes à cette manifestation. C’est dire s’il est encore possible de combattre les islamistes à condition de le vouloir. Mais visiblement la gauche, elle, a choisi l’alliance au pire, l’aveuglement au mieux. LREM ( à l’exception de Marlène Schiappa sur… twitter) se tait car pour ce parti qui n’a qu’un chef et pas de ligne, la France ne semble pas exister, ni posséder son génie propre ; c’est une carte, un territoire sur laquelle on peut installer n’importe quel régime. Son projet ne parait pas consister à faire vivre la République, à faire de ses habitants un peuple uni et de ses institutions, notre patrimoine commun mais à y installer la rivalité identitaire et la concurrence communautariste, autrement dit le multiculturalisme. C’est pour cela que les islamistes bénéficient de toutes les indulgences et de tous les silences. A la fin, seul la droite réagit parmi les partis républicains et paraît conserver une certaine idée de la France.
Certes remettre de l’ordre dans un pays à la dérive ne se fera pas sans mal et je comprends qu’un pouvoir déconsidéré, dont le socle est extrêmement réduit ne l’envisage pas sans crainte. Les islamistes sont minoritaires mais déterminés et avec le retour des jihadistes de Syrie, leur capacité de nuisance, de menace voire d’incitation au passage à l’acte terroriste ne peut qu’être augmentée. Cependant on a vu notre président être sans état d’âme s’agissant de faire rentrer dans le rang, des pompiers, des praticiens hospitaliers ou les gilets jaunes, on l’a vu tenir des discours enflammés sur le retour d’une peste brune qui peine à se concrétiser, on aimerait la même détermination quand il a en face d’authentiques fascistes qu’ils soient islamistes ou militants de la race.
Remarquable texte. Mais à quoi bon ? Les Islamistes sont prêts à mourir mais nous ne sommes pas prêts à les tuer…
Lorsque les musulmans assassinent nos compatriotes, tout ce que les français savent faire, c’est pleurnicher, allumer des bougies et mettre des nounours en peluche sur les lieux de l’attentat en demandant » mais pourquoi nous haïssent-ils, nous, nous aimons tout le monde ? » Quelques décennies à se vautrer dans l’abondance, le confort matériel, la consommation, les droits de l’homme ont produit un peuple dévirilisé.
Remarquable texte de Jean de Maistre. On ne perd jamais son temps à prendre ses responsabilités ou à inciter à la faire. Il y a « les constructeurs » et » les destructeurs, » merci à lui de tracer la ligne. A nous de jouer avec ce que nous sommes, ce que nous représentons là où nous pouvons concrètement agir et en mettant nos interlocuteurs face à leur conscience les encourager aussi dans cette voie.