Par Bernard Monot.
L’Union européenne actuelle survivra-t-elle politiquement au pire krach financier occidental et à l’exode migratoire programmé vers l’Europe ?
En 2019, nul besoin d’être un expert financier ou politique pour ressentir que notre système ne marche plus comme avant. Effectivement, le contexte économique occidental est de plus en plus incertain et anxiogène, avec notamment une guerre économique des États-Unis contre le monde entier, le risque très élevé de récession mondiale en commençant par les USA, en l’absence d’investissements significatifs dans l’économie réelle, l’inflation officielle faible, en moyenne à 1 % depuis trop longtemps, voire un risque de déflation (inflation négative), les flux de migrants économiques extra-européens permanents qui menacent l’emploi et pèsent sur les finances publiques des pays d’Europe, et un dérèglement écologique dû en partie aux excès du mondialisme économique et du libre-échange forcené.
Tout cela se traduit par une confusion générale chez les citoyens et surtout par cette aberration économique : les taux d’intérêt négatifs sur le crédit. Ces taux négatifs sont causés par les banques centrales et leur politique monétaire de taux zéro et de création monétaire illimitée pour masquer l’insolvabilité du système bancaire de la zone euro. Malgré les annonces des pseudo-bonnes nouvelles du plein-emploi et du taux de chômage historiquement bas, cet argent fictif des banques centrales ne produit qu’une économie fictive !
Vers la servitude financière
De plus, les taux zéro et les taux d’intérêt négatifs sur le marché obligataire sont fatals pour la marge de rentabilité des banques, menant à un resserrement du crédit du secteur privé et, à terme, à une récession économique. Aux États-Unis, il y a même une inversion de la courbe des taux d’intérêt (les taux longs rapportent moins que les taux courts). Et l’inversion de la courbe des taux d’intérêt est annonciatrice de chaque récession majeure.
Le problème crucial est que cette révolution des taux d’intérêt négatifs dans une économie de marché est la négation même du régime capitaliste. Du jamais vu dans toute l’histoire du capitalisme ! Le cocktail explosif des taux négatifs et de la planche à billets de la BCE, c’est le choc systémique assuré. La crise mondiale 2008 était un coup de semonce par rapport au prochain grand krach financier en Occident. Le système financier et bancaire est en réalité devenu un château de cartes. La classe politique au pouvoir sera responsable et coupable du désastre social. L’élite française et européenne disqualifiée en est bien consciente puisqu’elle a créé, dans le dos des Européens, un véritable arsenal légal de « répression financière » :
• L’union bancaire » européenne, en place depuis 2016 en France, est le futur hold-up légal de votre argent pour renflouer le capital de votre banque en faillite, par la prise de contrôle, par des eurofonctionnaires de la BCE à Francfort, de vos dépôts et de votre épargne sur votre compte bancaire. Pour éviter la fuite des capitaux des banques, vos comptes seront gelés puis vous ne pourrez retirer qu’une quantité très limitée d’espèces (argent liquide). Les paiements et virements à l’étranger deviendront impossibles.
• De la même manière pour les contrats d’assurance vie-capitalisation, avec la loi Sapin 2 en France : les retraits seront bloqués.
• Et ne comptez pas sur la prétendue garantie de votre argent jusqu’à 100 000 € par compte bancaire. C’est un mensonge institutionnel car l’Allemagne ne veut pas son application et les sommes sur les fonds de garantie des dépôts sont insignifiants au regard de l’imprtance des montants de dépôts à sauvegarder dans la zone euro.
Avec la politique de l’UE et des gouvernements actuels, nous sommes en marche vers un monde de surveillance, de contrôle, de répression et de servitude : c’est un régime de « totalitarisme financier » sur les citoyens. Mais les solutions institutionnelles ne fonctionneront pas, il est trop tard. On n’évitera pas le grand krach économique et financier.
L’immigration, salut financier désespéré
Cependant, avec le Pacte de Marrakech « pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », signé le 10 décembre 2018 sous l’égide de l’ONU et de la Commission européenne, une autre menace se profile. Le risque d’un exode migratoire de masse vers l’UE devient une réalité. Justifié par le prétexte du réchauffement climatique, l’immigration illégale va devenir légale grâce au nouveau statut de « réfugié climatique » et aux « visas humanitaires » octroyés par la Commission, rendra ainsi les migrants économiques inexpulsables. Dans les 25 prochaines années, l’ambition de l’Europe fédérale et des euromondialistes avec le pacte de Marrakech est de remplacer progressivement les Européens par une population de 159 millions de nouveaux citoyens de papiers, dépendants et soumis à leur modèle de société, plus facile à gouverner.
Le lien entre économie mondialiste, immigration et démographie est donc consubstantiel. Depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui, la population mondiale est passée de 1 milliard à 7,6 milliards d’habitants. Nous sommes à un pic démographique jamais atteint de toute l’histoire de l’Humanité. Et au vu du rythme accéléré des immigrations constatées en France et ailleurs, ce phénomène de flux migratoire mondial vers l’Europe et la France en particulier est devenu, pour la survie de notre civilisation, le défi vital du XXIe siècle.
Mais la fausse élite des dirigeants préfère le nomadisme des populations aux peuples enracinés. Les eurofédéralistes sont prêts à tout, même à opter pour une immigration économique de masse avec des travailleurs immigrés extra-européens, réduits au semi-esclavage, qui accepteront, eux, d’être sous-payés à un euro de l’heure, contrairement aux citoyens européens. Le modèle économique ultralibéral de l’hyperclasse mondiale en a besoin pour maintenir ses super-profits financiers mondiaux.
Au-delà du coût direct sur nos finances publiques, l’immigration massive planifiée par la Commission européenne représentera la fin de notre système de protection sociale, déjà mis à mal par toute les mesures d’austérité censées nous prémunir contre le krach qui s’annonce. La politique migratoire suicidaire de l’Union européenne est une offensive délibérée contre la culture et l’identité ancestrale des peuples d’Europe. L’immigration massive et permanente constitue un péril mortel contre notre identité nationale et notre civilisation européenne, de 520 millions d’Européens.
Mais paradoxalement la méga-crise financière qui s’annonce, et qui surviendra, aura une vertu, celle de l’espoir d’un avenir meilleur. Ce krach financier salvateur est une formidable opportunité de reprise de contrôle du pays par le peuple face aux élites mondiales et une formidable opportunité de suprématie de la politique sur l’économie et la finance.
L’antidote au poison du mondialisme ultralibéral est un État-nation indépendant avec un modèle de patriotisme économique et social. Nous vivrons une transition historique d’un système économique zombie, vers un autre futur système plus attentif à l’Homme. ■
Bernard Monot, économiste, ancien député européen.