Les lecteurs de JSF connaissent bien Alexandre del Valle. Péroncel-Hugoz lui a consacré une série de six articles riches d’analyses, de récits et d’informations, parus dans nos colonnes courant juin 2018. (Voir ci-dessous).
On apprend que la Turquie va expulser des djihadistes français qu’elle détenait jusque- là. Faut-il s’en inquiéter ? Réponse d’Alexandre del Valle au micro de Boulevard Voltaire.
Il livre son analyse de la manifestation qui s’est déroulée, dimanche dernier, contre l’islamophobie dans les rues de Paris.
La Turquie va expulser des djihadistes. Des Français seront notamment remis à la France. Que cela révèle-t-il des relations franco-turques ?
Avant la crise du nord de la Syrie, le lâchage des Kurdes par les Occidentaux et l’accord avec Trump, il y avait un protocole d’accord avec la Turquie depuis des années. Beaucoup de djihadistes allaient en Turquie rejoindre l’État islamique, voire Al-Qaïda, en passant par le territoire turc. La Turquie étant officiellement un allié de l’OTAN et des Occidentaux, il y avait un accord de réexpédition, d’extradition et de renvoi des djihadistes dès qu’ils étaient identifiés. Rien n’est spécialement choquant ou nouveau là-dessus.
En revanche, la façon dont les Turcs vont utiliser les djihadistes qu’ils auraient pu récupérer des mains des Kurdes comme une sorte de monnaie d’échange est beaucoup plus problématique. C’est de notre faute, puisque nous n’avons pas voulu reconnaître l’État syrien. Nous avons voulu rompre avec l’État syrien. Nous avons été obligés de négocier avec d’autres forces que l’État légal. Le véritable État légal, dans cette région, est le régime de Damas. C’est avec lui que l’on devrait négocier le retour, la gestion, le jugement et l’extradition de terroristes éventuellement français.
À chaque fois, on veut passer par des forces qui ne sont pas des forces légitimes. On préfère déléguer notre sécurité aux séparatistes kurdes, aux Turcs et aux Irakiens alors qu’ils ont un jeu trouble avec les islamistes. Ils sont bien gentils, mais ce n’est pas à eux de juger les terroristes en Syrie.
L’Occident souhaite mélanger intérêts nationaux et moraux. Or, nous aurions intérêt à négocier avec les Syriens et à les aider à retrouver le contrôle de leur territoire. Au lieu de cela, on préfère des forces extérieures, voire ennemies, à l’État en place reconnu internationalement. Jusqu’à preuve du contraire, le régime de Damas est le seul régime légitime sur le territoire syrien. On oublie cette évidence.
Au lieu de privilégier la menace principale, l’islamisme, nous avons voulu mettre au même niveau, depuis le début du printemps arabe, le régime syrien et la menace islamiste. C’est une confusion stratégique que nous payons très cher.
La faute à notre vision des droits de l’homme ou aux intérêts géopolitiques ?
Ce n’est pas uniquement notre vision des droits de l’homme. L’Occident est pris au piège de ses droits de l’homme et de son moralisme hypocrite. L’Occident n’est plus capable de définir ses intérêts de manière cynique, stratégique et froide. Il mélange la moralisation, le néo-impérialisme sous couvert de moralisation et les intérêts. Or, défendre ses intérêts, je le dis dans tous mes livres depuis des années, ce n’est pas exporter ses valeurs ou les imposer. Ce n’est pas, non plus, étendre les droits de l’homme. C’est essayer de les défendre chez soi.
Plutôt que de défendre leurs valeurs dans leurs cités de plus en plus contrôlées par des islamistes et des forces hors de tout contrôle, l’Occident veut exporter à l’extérieur des valeurs qu’il n’est plus capable de faire respecter chez lui, dans les territoires infestés par des milieux islamistes.
L’Occident veut exporter de belles valeurs des droits de l’homme, d’égalité des hommes et des femmes, mais il laisse l’islamisme totalitaire progresser chez lui. C’est le résultat d’une politique incohérente qui mélange le moralisme, le néo-impérialisme hypocrite et une mauvaise qualification des intérêts. Les intérêts ne résident pas dans le jugement moral. Un ennemi n’est pas celui qui fait des choses répréhensibles chez lui, mais celui qui vient vous agresser chez vous, sur votre territoire. Ce fut le cas du régime syrien, mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas.
Qu’avez-vous pensé de la manifestation contre l’islamophobie ?
La manifestation contre l’islamophobie était une véritable offensive de stratégie du test. Le test des réactions visant à voir comment nous réagissons à des mouvements qui, au lieu de se remettre en question après chaque attentat, sont au contraire de plus en plus fiers d’être pour la charia et pour le voile. C’est une véritable provocation. Cela a marché ! ■
A lire aussi la série d’articles (6) de Peroncel-Hugoz consacrés à Alexandre del Valle, parus du 18 au 23 juin 2018
« Méfiez vous de l’eau qui dort. »disait ma mère.
Méfions nous de la France, que certains voudraient endormie au fond des territoires, qui peut exploser un jour ou l’autre? On ne devrait pas le souhaiter mais à Paris, politiques et médias ignorent cette France du terroir, c’est une erreur grotesque d’incompétents. C’est bien là qu’il manque la sagesse et le savoir du guide moral du souverain héréditaire. Ce ne sont plus les politiques mondialistes imposées depuis la capitale qui guident les gens de la campagne, généralement souverainistes; ils se cherchent, ils vont se trouver, le temps agit pour.
Tout au fond des chaumières de France, il se dit que tout individu qui passe à l’ennemi n’est plus Français, quel que soit sa génétique. Alors pour quoi se poser des questions qui ne sont pas! Ne pas reconnaître un pays est une grave erreur. Nos politiques renouvellent les travers de De Gaule. Leur politique des droits de l’homme exacerbés, enfin les droits qu’ils considèrent comme, n’a pas donné la liberté et le bonheur aux Algériens , la preuve , ils sont dans la rue, esclaves du système.
La vision mondialiste de nos gestionnaires politiques les poussent à refuser de désigner l’ennemie du pays qu’ils prétendent gérer. Cette équipe politique qui poursuit la politique du flou, veut changer fondamentalement notre mode de vie ancestral, en favorisant l’arrivée de populations étrangères et des fous islamiques, met à mal notre culture et notre protection sociétale. Le flou est tel que nombre de journalistes ne si retrouvent plus, alors qui va reprendre le contrôle de notre vie collective?
Dernières informations, le giratoire du Cannet à Aix en Provence est tout jaune, serais je dans la vérité historique?
« Plutôt que de défendre leurs valeurs dans leurs cités de plus en plus contrôlées par des islamistes et des forces hors de tout contrôle, l’Occident veut exporter à l’extérieur des valeurs qu’il n’est plus capable de faire respecter chez lui, dans les territoires infestés par des milieux islamistes » . Je suis bien content de n’être pas le seul à dire dans toute la roycosphère que nous ‘avons rien à faire dans des aventures extérieures, que ce soit au Proche-Orient ou en Afrique…
Les soldats qui tombent là-bas sont sacrifiés pour des causes qui ne sont pas les nôtres. Recentrons-nous sur notre pays, qui en a bien besoin. Si un jour nous retrouvons notre puissance, nous pourrons retourner sous les cieux exotiques… Sinon, repli ! Quittons les territoires que nous protégeons pour les intérêts des multinationales, quittons Mayotte et la Guyane qui sont des portes d’entrée infermables allons plutôt en Seine Saint-Denis, qu’il nous faut libérer…