Par Antoine de Lacoste.
« Au fond, c’est tout l’axe chiite est-ouest du Moyen-Orient qui est en ébullition.»
La République islamiste iranienne a franchi un nouveau pas dans l’interminable répression qu’elle inflige à la population.
Tirs à balles réelles, manifestants violemment interpellés et passés à tabac, forces de l’ordre massivement présentes dans toutes les villes du pays, le tout sur fond d’internet coupé. Pendant une semaine, du 15 au 22 novembre, le régime a frappé sans discontinuer les dizaines de milliers de manifestants (peut-être plus) qui ont pris tous les risques pour dire non au pouvoir et à son guide suprême, Ali Khamenei.
C’est la hausse du prix de l’essence qui a mis le feu aux poudres : 50% de hausse pour les 60 premiers litres mensuels, 300% au-delà. Dans un contexte d’inflation galopante (plus de 40% en rythme annuel) et d’appauvrissement généralisé, la réaction populaire était prévisible. On peut d’ailleurs s’interroger sur le niveau d’anticipation du régime : a-t-il été surpris par l’ampleur des manifestations ou au contraire les a-t-il sciemment provoquées pour mieux réprimer et terroriser ?
Depuis qu’internet a été rouvert, ce qui signifie que les dirigeants iraniens se sentent à nouveau sûrs d’eux, témoignages et images affluent et en disent long sur la dureté de la répression. Amnesty international a parlé de « plus de 100 morts » puis de « de près de 200 », mais sans plus de précisions. Il faut donc recourir aux témoignages individuels, tel ce médecin anonyme cité par Le Monde qui dit avoir reçu 6 corps sans vie dans son hôpital. Avec une nouveauté de taille : parmi ces 6 morts, un milicien du régime et un responsable des gardiens de la révolution, la force de frappe de la République islamiste. L’un tué par balle, l’autre au couteau. Les manifestants aussi semblent avoir franchi un nouveau pas…
Certaines scènes sont à cet égard assez étonnantes : des commandos masqués et parfois armés ont à plusieurs reprises attaqué des banques ou des stations-services, n’hésitant pas à y mettre le feu. Provocations du pouvoir ou militarisation des contestataires les plus déterminés ? Il est évidemment impossible de trancher mais ces scènes sont tout à fait nouvelles.
Pour bien comprendre ce qui se passe en Iran, il faut relier les évènements récents à ceux d’Irak et du Liban. Là aussi, des manifestants ont remis en cause le régime : pacifiquement au Liban, plus violemment en Irak où la répression est très dure : plus de 350 morts en quelques semaines. Le point commun avec l’Iran, c’est le rejet par les chiites eux-mêmes de la mainmise des milices chiites pro-Téhéran sur l’Irak. Au Liban, la contestation est plus globale : c’est l’incurie de l’Etat qui est d’abord visée. Mais là-aussi ce sont les milices chiites (Hezbollah et Amal) qui ont attaqué les manifestants et ne veulent rien changer.
Au fond, c’est tout l’axe chiite est-ouest du Moyen-Orient qui est en ébullition.
Tout cela doit réjouir Donald Trump qui peut penser que sa stratégie de « pression maximale » commence à payer. Rien n’est moins sûr : le régime des mollahs dispose d’un appareil policier redoutable et c’est la population iranienne tout entière qui s’enfonce dans la pauvreté et la répression. ■
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Et pendant ce temps, les gauchistes français défilent à l’appel d’une association islamiste et restent impassibles quand une foule termine sa manifestation au cri d’Allak akbar. A ce propos Mr Mélenchon nous communique que son mouvement conserve le même sigle, LFI, mais change de nom et s’appellera désormais » La France islamique »Nous ne pouvons que saluer cette heureuse initiative qui a le mérite de la clarté. (C’est bien sûr un canular, encore que …Quant à la première phrase elle n’est qu’un constat)
Et si le canular de Jean de MAISTRE était une prédiction qui pourrait VITE se réaliser??????????????????????