Nous ne savons que peu de choses sur Critique de la Raison Européenne qui réalise ici un entretien passionnant, un entretien vraiment de haute volée de 55′ avec Marcel Gauchet. Nous savons néanmoins ceci qui de prime abord nous intéresse : « Critique de la Raison Européenne est une association estudiantine politique transpartisane née à Sciences Po Paris en 2013. Elle a pour but de promouvoir une vision critique sur l’Union européenne, et de penser intellectuellement et politiquement une alternative à l’Union européenne et à l’idéologie qui anime les élites l’ayant construite depuis une trentaine d’années. »
Etienne Campion, vice-président de Critique de la raison européenne, reçoit le philosophe Marcel Gauchet pour un entretien d’actualité. Parmi les sujets abordés : l’anniversaire et le bilan du mouvement des Gilets jaunes, l’état actuel du macronisme, la lutte des classes en France, les débats récents sur la laïcité ou comment refonder notre modèle civilisationnel…
Bien-sûr, ce long entretien peut donner lieu à débat sur tel ou tel point. On n’est pas nécessairement d’accord sur tout ce que dit ici Marcel Gauchet. Mais nous ne classerions pas cet entretien parmi nos vidéos en vrac ! Nous mettons en valeur celles dont le contenu comporte une réelle capacité de réflexion et d’enrichissement politiques. C’est le cas en l’occurrence. JSF ■
A un moment donné, dit Marcel Gauchet, il faut dire les choses clairement. Eh bien il faut dire notamment ceci :
L’homme quelqu’il soit est doté d’une intelligence (raison) et d’une volonté ( cœur) . La 1 ère se nourrit de vérité , la seconde de Bien. Tout le problème est que tout le monde n’est pas d’accord sur la vérité et le bien.
Il faut donc en débattre . Ce qui est possible puisque l’un et l’autre existent. ( On ne peut pas nier l’existence de la vérité – meme si on ne la connaît pas toujours – sans se contredire. On ne peut pas nier l’existence du bien, car si le bien n’existe pas (Simone Weil) de quoi le mal nous prive-t-il ?)
Donc au travail ! Et les sophistes doivent être convertis, amicalement, à la manière de Socrate s’entretenant avec Protagoras, rhéteur, et le convaincant que son mantra ( « L’homme est la mesure de toute chose » ) est faux .
Au travail dans le respect de chacun.
« Je chéris ta personne et je hais ton erreur »