Par François Schwerer.
Au début de l’année 2019, le cinéma offrait aux Français un très beau film sur la Marine française, Le Chant du loup, et plus particulièrement sur ces hommes qui s’enferment volontairement pendant plus de soixante-dix jours pour assurer la sécurité du pays.
Coupés du monde par plus de 300 mètres de hauteur d’eau, ils attendent, veillent, guettent… en silence ! Travail interminable, tous leurs sens en éveil, prêts à déclencher le feu nucléaire s’ils en reçoivent l’ordre du chef de l’État ; leur mission est de protéger la paix. C’est la dissuasion.
Ces hommes sont pourtant faits comme nous. Mais, quand ils reviennent dans le monde des vivants, ils n’ont aucun fait d’armes à raconter, aucune tempête à narrer, aucun exploit à expliquer et, pourtant, ils ont « dégusté » l’aventure pure.
C’est cette vie pleine et riche de ces petits riens qui font l’existence que raconte l’amiral Dupont dans son ouvrage sobrement intitulé Commandant de sous-marins.
Ceux qui ont apprécié Le Chant du loup et ont communié à l’angoisse de ces hommes qui n’ont pas le droit à l’erreur découvriront leur quotidien présenté dans toute sa simplicité et toute sa vérité sous la plume de celui qui fut le commandant du « Triomphant ».
Pour assumer ses responsabilités qui sont écrasantes et prendre des décisions qui peuvent être dramatiques, sans jamais avoir pu lever toutes les incertitudes, le commandant ne peut que s’appuyer sur la confiance absolue qu’il partage avec tous les membres de son équipage dont la solidarité ne peut qu’être sans faille.
Plus qu’un livre à lire, une expérience à méditer, avec en particulier ce conseil qui concerne toute personne détenant une responsabilité ultime : « Le bon commandant n’est pas celui qui se précipite dans l’action, mais au contraire celui qui tient, le plus longtemps possible ». ■
C’est peut-être pourquoi notre président tient jusqu’à l’entêtement dans ses erreurs..
La juste définition du bon commandant est celui dont les décisions sont pesées avec les facultés de discernement et de clairvoyance nécessaires ainsi que la faculté de se remettre en question sinon cela tourne à Moby Dick