Les royalistes actifs ont-ils été trop exclusivement oppositionnels en matière de construction européenne alors qu’ils étaient sans-doute les mieux placés pour proposer une autre Europe qui fût digne, réaliste, respectueuse des peuples, des nations, des Etats, et de ses racines historiques véritables ? En bref, cette autre Europe qui semble se dégager aujourd’hui de ce Pays Réel des nations d’Europe méprisé des élites ? La question mérite d’être posée. Et c’est à ce titre que l’article grand public de Guillaume Roquette nous paraît intéressant. [Figaro Magazine du 3 janvier] JSF
Par Guillaume Roquette
Est-ce la fin d’une époque ? Le triomphe électoral de Boris Johnson et le Brexit qui va s’ensuivre interviennent trente ans exactement après la chute du mur de Berlin.
L’effondrement du bloc communiste avait ouvert une séquence euphorique pour la construction européenne : sa vocation démocratique autant que son emprise géographique s’étaient trouvées formidablement renforcées par l’adhésion des ex-pays de l’Est. Mais l’histoire semble avoir changé de sens : c’est l’une des principales puissances de l’Union qui fait aujourd’hui ses valises. L’Europe a cessé d’être attirante. Et si les Anglais sont les seuls à vouloir quitter le navire, d’autres pays ont entrepris de déconstruire l’édifice de l’intérieur. Le groupe de Visegràd (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) s’oppose frontalement à la politique d’immigration voulue par Bruxelles tandis que, de l’Italie à la France, les partis qualifiés de populistes prospèrent sur le rejet de toute contrainte communautaire.
« L’Europe a perdu le fil de son histoire », constatait justement Emmanuel Macron dans une récente interview. Allons plus loin : elle s’est même, dans une large mesure, édifiée contre sa propre histoire, et c’est bien pour cela qu’elle est aujourd’hui rejetée par beaucoup. Quand des organisations sans légitimité démocratique imposent aux peuples européens leur propre loi, la construction est vécue comme une dépossession. Si l’on veut redonner un élan à l’Europe, il faut commencer par arrêter de vilipender les « égoïsmes nationaux », et respecter les volontés des États membres. Le Brexit est avant tout l’expression d’une nation qui craint de perdre sa souveraineté et ce sursaut n’est pas sans grandeur, surtout quand il s’annonce économiquement douloureux (le Royaume-Uni pourrait entrer en récession en sortant de l’Union).
Quand Viktor Orbàn, qui, avant de gouverner la Hongrie, avait hautement contribué à forcer le rideau de fer en 1989 à Budapest, rejette une Europe obsédée par « l’ordre libéral », il faut tendre l’oreille. Avant d’être un marché, l’Europe est une communauté avec son mode de vie et ses valeurs qu’elle ale droit de défendre, en particulier contre une immigration non désirée. Elle a également le devoir de protéger davantage son économie et ses travailleurs contre les pays qui ne respectent pas les mêmes règles qu’elle. Des projets comme l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union ou la taxation des Gafa doivent être mis en oeuvre sans faiblesse.
La nouvelle présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, semble avoir pris la mesure du défi quand elle promet de placer son action sous le signe de « la promotion du mode de vie européen ». Mais, pour l’instant, cette ambition ne se traduit concrètement que par de nouvelles initiatives dans la lutte contre le réchauffement climatique (le « green deal » en novlangue bruxelloise). La réponse n’est pas à la hauteur de la défiance. ■
Guillaume Roquette
Directeur de la rédaction du Figaro Magazine
Le problème que vous avez bien signalé, est que ce n est rarement l ´AF qui propose de nouvelles idées
On ne fait que reprendre des articles d autres journalistes
On est surtout préoccupé à philosopher sur l œuvre de Maurras alors que le Français est préoccupé par son frigidaire
Démontrons que la Monarchie pourra remplir ce frigo
Merci de votre commentaire avec lequel nous sommes en même temps d’accord et pas d’accord. Ce n’est pas une erreur de s’intéresser à ce que pensent et écrivent d’autres que nous. Au contraire. Ce n’est pas non plus une erreur de « philosopher », comme vous dites, sur l’oeuvre de Maurras. On s’y enrichit toujours si on le fait bien. Dans les 2 cas, ce que nous devons nous demander c’est plutôt si nous le faisons bien ou mal. Si l’on utilisait Maurras à bon escient, l’on saurait qu’il n’était pas opposé à l’Europe en soi et que vers la fin de sa vie alors que l’idée européenne cherchait à s’imposer, son conseil tout simple était : « l’Europe, faites-la mais ne faites pas comme si c’était fait. » Avoir fait comme si c’était fait est bien l’erreur qui a été commise et la cause de l’échec constaté aujourd’hui. Ce que Thibon citant Platon, appelait : faire l’Un trop vite. Erreur subséquente : avoir voulu fonder l’Europe sur l’économique. Quant aux Français, justement, nous ne croyons pas que leur souci se réduise à remplir leur frigo. Ne les rabaissons pas à ce point. Certes, il faut d’abord manger. Mais les Français sont aussi inquiets pour leur pays, leur identité, etc.
L’union Européenne ne peut pas fonctionner , elle a refusée, et elle continue à refuser,l’histoire des peuples de ce continent.
Il faut aussi et c’est nouveau, accepter le changement profond dans les mentalités dites modernes qui construisent des moeurs qui bouleversent totalement le monde patriarcal qui nous gérait il y a à peine cinquante ans.
L’Europe des peuples, c’est l’Europe des cent peuples Celtes qui se réunissaient un fois l’an, pour définir la politique de l’année à venir. Les Celtes c’est une culture proche de celle des Grecs et des Romains , ce n’étaient pas de sauvages que les Romains auraient cultivés. Donc ce fut l’empire Romain et le protectorat signé avec les Celtes; puis ce fut des invasions . Puis Clovis et les Francs et ce sont encore les invasions, les Saxons et les Angles pour l’Angleterre. C’est l’empire de Charlemagne le Germanique, c’est à nouveau des invasions, puis c’est la féodalité et ses seigneurs chevaliers puissants à la pensée unique de Rome. Puis c’est la mise en place des Pays Nations que nous connaissons . L’histoire nous dira que ce sont les guerres de religions qui ont formées les pays , alors que chacun cherchait politiquement à dominer l’autre. Sans Richelieu, Louis XIII aurait peut être fait une autre politique plus prêt d’Henri IV. Mais on ne réécrit pas l’Histoire.
A force de refouler la pensée unique imposée par Rome, la France c’est donnée au terrorisme qui a pris le pouvoir et a fait peur à tous les pays d’Europe.
Comment après deux mille ans de divergence, peut on prétendre construire une Europe qui ne tient pas compte des gens des peuples de cette Europe, de leurs sentiments, de leur philosophie, quant les élites n’en n’ont plus.
L’Europe ne pourra se concrétiser que si tous les peuples ont une pensée unique, convergente..
L’Histoire nous conduirait plutôt à une Europe des Nations construite par deux mille ans d’histoire.
Quoi qu’il en soit, tant que les sois disant élites refusent de prendre en compte l’Histoire et n’écoutent pas le petit peuple , nous n’avancerons pas, pendant que le monde extérieur se modernise et se structure. Il semble que l’Est ait compris notre incapacité à nous unir, dommage pour les petits peuples frontaliers.
En résumé, l’histoire des peuples de l’Europe, nous apprend que seuls les rois savent et pourrait construire l’Europe, parce qu’ils ont le temps pour eux et pour leur peuple.
Excellent ! Intéressant ! Je suis vos commentaires ! Mais, bon sang ! relisez-vous pour l’amour de Zeus !