Par François Marcilhac
Macron termine l’année aussi mal qu’il l’a commencée et ce n’est pas le seizième départ de son gouvernement – un record sous la Ve –, en un peu plus de deux ans, avec l’éviction de son M. Retraite, qui a dû le consoler.
Sourd aux attentes des Français, qu’il méprise, entouréd’une caste de politiciens sans conviction pour lesquels la République est synonyme de prébendes, il ne peut même plus espérer trouver dans ses gesticulations diplomatiques l’aura qu’il n’a plus en France. Car Macron a également perdu tout crédit à l’étranger, singulièrement en Europe, où il a réussi à se mettre à dos tant les pays du noyau historique que ceux de l’ancien bloc de l’est.
L’année 2019, qui a commencé et s’est poursuivie avec les manifestations des Gilets jaunes et se finit avec les grèves contre la réforme des retraites, aura donc été marquée, en France, par l’aggravation de la coupure entre le pays réel et le pays légal, une aggravation que l’année 2020 devrait encore confirmer. Car l’essentiel est là : dans la prise de conscience progressive par nos concitoyens de la sécession du pays légal et de la faillite, subséquente, de nos institutions à assurer le bien commun.
Tout peut arriver parce que, la magie ayant fini d’opérer, le macronisme apparaît désormais aux yeux des Français pour ce qu’il est : non pas la promesse d’un nouveau monde mais le dernier avatar de l’ancien, sa dernière manifestation, la plus arrogante, la plus cynique, celle qui a permis à une élite totalement décomplexée de jeter bas les masques en fondant un syndicat commun, La République en marche, à partir de ce qu’il restait des forces politiques historiques. L’édifice est vermoulu : une telle prise de conscience par les Français ne pourra évidemment que provoquer une crise systémique, comme notre histoire en a le secret.
C’est ce que l’oligarchie a compris et craint. Il y a bien, d’un côté, le pays légal, qui se sait méprisé, voire haï des Français, et ces derniers qui, quelles que soient leurs divisions politiques, par exemple aujourd’hui sur la réforme des retraites, savent que, de toute façon, la solution n’est plus du côté d’une oligarchie discréditée.
Cet édifice vermoulu ne tient plus, d’un côté, que par la volonté farouche de défendre leurs petits intérêts financiers, qui agite les soutiens naturels du pays légal, et, de l’autre, par la peur de l’inconnu qui inhibe encore cette partie du pays réel – les classes moyennes surtout et les petits indépendants – soumise à une incertitude structurelle et qui sait pouvoir basculer du jour au lendemain dans la précarité –, ces actifs qui triment dur mais qui sont ignorés des syndicats, ce qui fait l’affaire d’un pouvoir qui joue ainsi sur la division du pays réel.
Rien ne dit toutefois que la peur du lendemain et les ressentiments envers les privilégiés de la fonction publique, quand l’oligarchie se goinfre au grand jour, continueront encore longtemps de protéger une élite dénationalisée coupée des réalités des Français. La convergence des luttes ne peut être que le fruit de la convergence des inquiétudes : économiques, sociales, identitaires. Plus exactement même, c’est la convergence de ces inquiétudes qui permet aux citoyens de comprendre que la défense de leurs intérêts catégoriels passe d’abord par celle du bien commun directement menacé.
Il faut être prêt, alors, pour l’événement qui n’exprime lui-même, dans l’ampleur de ses conséquences, que la crise qui couvait depuis longtemps et qui décidera de tout. Aussi serait-il imprudent de croire que nous travaillons, nous, les royalistes, pour dans quelques générations. Nous devons être prêts pour l’instant à venir, parce que personne ne connaît ni la date ni l’heure, et que le retour du Roi peut arriver plus tôt qu’on ne croit. Qui pensait à la république en 1789 ? Ce serait un crime contre les Français de ne pas être prêts.
Au début de cette nouvelle année, c’est avec une détermination redoublée que nous adressons à Mgr le comte de Paris, au dauphin Gaston et à Madame tous nos voeux les plus sincères : la famille de France est, pour tous les Français, synonyme d’espérance. ■
Source : Le Bien Commun, janvier 2020.
D’accord avec François MARCILHAC, mais il faudra quand même penser à combler l’abime de la dette, or ni les Français, ni les syndicats n’abordent ce problème.
Il n’y a rien à ajouter merci, avant les sous, pour répondre Setadire, il faudrait unir les pensées de tous les Français.
Un mot amusant parce qu’il s’accorde parfaitement à nos gestionnaires qui devaient être la troisième voie politique, les uns à droite , les autres à gauche et eux au milieu, (comme dans le film).
Des élites cyniques dites vous, le mot est parfaitement approprié; Cynique, vient des philosophes Grecs antiques, qui prétendaient s’opposer radicalement aux conventions sociales. En 2020, en France, nous avons une ribambelle de Diogène, doit on en être fier et poser le gilet jaune, une fois de encore.
Que peut on souhaiter comme voeux dans cette année qui commence mal.