Nos colonnes sont largement occupées ces-jours-ci par la commémoration de la mort de Louis XVI le 21 janvier.
Nous avons voulu rendre compte de tout ce qui sera fait en France et à l’étranger en souvenir de ce jour funeste. Nous avons voulu aussi accompagner ces manifestations de notre mémoire commune de quelques réflexions de très grands auteurs qui leur donnent sens et substance. Dostoïevski, Camus et Raspail qui, lui, replace l’idée royale au cœur de notre actualité anxiogène.
La puissance des symboles dans la conscience collective semble parfois effacée par les diverses formes de déracinement qu’inflige la modernité. Elle demeure immense, latente, prêtre à se retrouver dans les épreuves nationales. Parfois aussi dans les heures joyeuses. On l’a vu au moment de l’incendie de Notre-Dame chère à tous les Français qu’ils croient ou non. Deux mille ans d’histoire et de civilisation grandioses ne s’effacent pas en un ou deux siècles.
La rupture historique irréparée que fut l’assassinat de Louis XVI est un symbole de destruction et d’affrontements nationaux. Cette circonstance tragique revient sans cesse dans le débat public. De Macron à Onfray. C’est un symbole mortifère et de plus en plus reconnu pour tel.
D’autres grands symboles de notre histoire immémoriale sont positifs. Ils attestent des voies et moyens des renaissances, des sursauts héroïques, toujours possibles. C’est le cas de la grande figure de Jeanne d’Arc, soudainement ravivée au XIXe siècle et qui mobilisa encore toute une jeunesse patriote au début du siècle passé, le XXe. Pierre Boutang a dit un jour dans une conférence à Marseille, que ce qu’il pensait que ses camarades d’Action française et lui avaient fait de mieux dans les années 1930, c’était tous comptes faits d’avoir ravivé et maintenu le culte de Jeanne d’Arc. Singulière humilité de ce grand intellectuel… C’est pourquoi nous nous sommes réjouis de lire dans les vœux de Nouvel An du Prince Jean qu’il attacherait une attention particulière aux 100 ans de la canonisation de Jeanne d’Arc, événement marquant de notre année 2020.
En commémorant la mort tragique de Louis XVI ou la geste de Jeanne d’Arc, nous ne sacrifions pas au culte du passé. Reconnaître ses racines, c’est une condition sine qua non de toute action sérieuse axée sur l’avenir. JSF ■
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