Les Lundis.
Par Louis-Joseph Delanglade*.
La question migratoire est souvent abordée par les militants immigrationnistes sous un angle compassionnel et moralisateur destiné à masquer un parti-pris idéologique ou religieux. Moraline, donc, du gauchiste Cédric Herrou, complice objectif des passeurs et trafiquants de chair humaine, mais aussi du pape François, qui instrumentalise le message évangélique contre la souveraineté des Etats européens.
Autre registre, fin novembre 2019, lorsque celui qui est encore haut-commissaire à la Réforme des retraites, M. Delevoye, affirme à Créteil que « si on veut garder le même nombre d’actifs dans la machine économique […], il faudra cinquante millions de population “étrangère” pour équilibrer la population active en 2050 en Europe ». La démographe Michèle Tribalat démontre aussitôt dans son blog que M. Delevoye se fonde par erreur sur un rapport des Nations Unies vieux de 24 ans, dont il interprète par ailleurs certaines données de façon erronée. Les chiffres, si effrayants soient-ils, comptent cependant moins ici que l’idée vicieuse qui sous-tend le discours de M. Delevoye : l’approche, purement comptable, légitime selon lui une immigration de masse censée nous rendre service à terme et conforte ainsi la pensée dominante selon laquelle cette immigration de masse serait « une chance pour la France ».
La semaine dernière (21 janvier 2020), remise à la présidence de la République d’un rapport sur l’immigration, signé par « un collège de onze experts ». Le parcours immigrationniste avéré des signataires, notamment MM. Brice (ancien président de l’Ofpra) et Weil (directeur de recherche au C.N.R.S.), constitue déjà un mauvais signe. De fait, ils font vingt-cinq propositions pour une simplification, une « refonte complète du droit » pour ce qui concerne les étrangers. Il faudrait mieux aider, soigner, accompagner les immigrés, bref s’inscrire dans le respect « des valeurs de la France ». Cette dernière expression, aux relents de bonnes intentions, est franchement suspecte.
On aimerait croire M. Weil [Photo] quand il assure vouloir « rendre la situation de ceux qui sont en situation légale, sécurisée, stable [et] libérer l’administration de tâches inutiles et lui faire faire le travail qu’elle fait très mal… ». Mais son rapport propose en fait une ouverture du droit des étrangers via des critères de régularisation plus favorables, ce qui aurait pour conséquence évidente l’augmentation des titres de séjour, un maximum d’étrangers indésirables (car en situation irrégulière, ceux que l’on nomme « sans-papiers » ou « clandestins ») devenant éligibles à la régularisation.
MM. Brice, [Photo] Weil et consorts veulent donc instaurer pour les étrangers un véritable « droit au séjour » (sic) en France.
Les éditorialistes de la bien-pensance (comme M. Legrand, dans sa chronique matinale de France Inter, 22 janvier) ne s’y sont pas trompés qui ont compris avec satisfaction qu’il s’agirait en fait essentiellement de faciliter la régularisation des sans-papiers, quitte à ce qu’il y ait quelques inévitables laissés-pour-compte (le moins possible, bien entendu) : ainsi se conjugueraient dans le meilleur des mondes républicain « humanité et fermeté » si chères à M. Macron, humanité à tout-va et fermeté toute théorique, bien entendu.
Après les directeurs de conscience et les comptables, voici donc les gestionnaires. Pour eux, l’immigration de masse est un fait accompli et irréversible, une donnée de notre existence nationale. Elle ne s’impose pas seulement comme une exigence morale ou économique mais aussi et surtout parce qu’elle est et continuera d’être. On ne se pose aucune question ni sur le consentement des autochtones, dont les plus nombreux sont sans doute des Gaulois réfractaires, ni sur l’intérêt pour la France d’ « accueillir » des centaines de milliers de personnes dont beaucoup trop viennent pour survivre dans les meilleures conditions. Ce rapport propose de gérer l’immigration de masse au mieux des intérêts des migrants, alors que le bon sens et l’intérêt national demandent de la remplacer par une immigration choisie, modérée et régulée, au mieux des intérêts de la France. ■
* Agrégé de Lettres Modernes.
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Oui, c’est bien cela. La doxa, la bien-pensance ne cesse de présenter l’immigration que comme quelque chose d’aussi inéluctable que le retour des saisons et le vieillissement des artères. Quiconque formule une opinion divergente n’est ni écouté, ni même entendu…
Les Indiens d’Amérique ( aujourd’hui amers Indiens???)ont accueilli les premiers européens et les ont aidé à survivre, en remerciement ils vinrent de plus en plus nombreux et exterminèrent les autochtones. Les Indiens ou Peaux Rouges, EUX ne savaient pas, NOUS, nous savons.
Nos descendants vont-ils connaître le même sort, ou au minimum être dominés chez EUX.