Par Vladimir Volkoff.
[Il est conseillé de se reporter à notre présentation de cette série Du Roi si l’on veut connaître les circonstances de sa création].
D’autres régimes que la Royauté ont essayé de réussir dans le sacré. L’exaltation de la patrie adorée comme une idole, d’un individu jouant les hommes providentiels, ou d’une idée représentée par un parti lui-même figuré par un homme, a fait quelques emprunts aux techniques hiératiques. On pourrait citer comme exemple l’admiration des reliques de Lénine, les auto-da-fé de Nuremberg ou cette inquiétante institution du Panthéon français, par laquelle plusieurs grands hommes de la République ont été transformés, à titre posthume, en squatters involontaires de l’église Sainte-Geneviève.
Tout cela reste épisodique. La royauté, si elle renonce au sacré, se renie elle-même.
Cela est évident pour la française, avec son roi thaumaturge touchant les écrouelles, le sacre de Reims appliqué au moyen d’une ampoule apportée par la colombe du Saint-Esprit dans son bec [Image], et, débordant le christianisme, le culte solaire organisé autour de Louis XIV à Versailles.
C’est aussi clair dans d’autres pays. Le roi d’Angleterre également touchait les écrouelles. Le basileus de Byzance portait officiellement les titres de « roi de lumière égal aux apôtres » et d’ « incarnation du Logos », il goûtait le vin nouveau avec Dionysos et le bénissait avec le Christ, ses familiers étaient des eunuques sous prétexte que les eunuques ressemblent aux anges, et il devait veiller « à ce que l’ordre et le rythme que le Démiurge a introduit dans l’univers gouvernent également la vie des humains ».
Les rois de Rome consultaient les nymphes dans les bois sacrés, les rois de la Grèce et ceux de Troie se confondaient avec leurs demi-dieux, l’on sait à quel point la magie et la royauté s’entremêlent en Afrique. Quant aux empereurs, les romains accédaient à l’apothéose, et il a fallu deux explosions atomiques pour que le souverain du Japon abdiquât non la couronne mais la divinité.
Dans l’ancienne Egypte, dieux et rois appartenaient à la même famille. C’est l’Egypte – elle qui nous a tant appris dans les domaines de l’esprit – qui a crée l’archétype de la trinité royale, dont le mystère fondamental est celui-ci : Osiris, déjà mort, féconde sa soeur-femme Isis et engendre son héritier Horus, montrant par là que le roi, en tant que roi, ne peut pas mourir.
L’astronomie égyptienne transporta ce symbole dans le ciel, où il lui servit à prédire la crue vivifiante du Nil. Cette crue correspondait au lever héliaque de l’étoile Sirius, la plus brillante de toutes, qui appartient à la constellation Canis Major. Or, par l’effet de sa conjonction avec le soleil, cette étoile n’était plus visible pendant soixante-dix jours avant sa réapparition. On voit poindre déjà le thème « mort et résurrection ».
Pour prévoir la date du retour de Sirius – donc de la crue – il aurait, semble-t-il, suffi de savoir compter jusqu’à soixante-dix. Cependant, pour une raison qui nous échappe, c’est avec vingt-et-un jours d’avance seulement que les prêtres égyptiens prédisaient la crue. En même temps, ils indiquaient à quel endroit précis du ciel Sirius réapparaîtrait. On pense maintenant qu’ils procédaient par triangulation, en se basant sur le lever héliaque de deux étoiles appartenant à la constellation d’Orion, Rigel et Betelgeuse, qui précédaient Sirius dans le ciel. A partir de leur position, celle du sommet du triangle, Sirius, pouvait être déterminée.
Jusque là, rien de bien ésotérique. Mais il faut savoir qu’Orion était assimilé au roi Osiris, Canis Major à Isis sa reine, et Sirius, qui est alpha de Canis Major, à Horus, dont le père annonçait-déclenchait l’avènement. Dans les textes des pyramides, on trouve un passage adressé à Osiris, que l’on peut paraphraser comme ceci :
Ta soeur Isis vient à toi d’amour rayonnante ;
Tu la places sur ta pointe, qui répand ta semence en elle.
C’est Horus qui jaillit de toi, lui qui est en Isis.
Ainsi les astres mimaient dans le ciel l’engendrement royal qui répandait la vie sur la terre. On entrevoit l’aspect cosmique de la royauté.
Une des traditions royales les plus nourrissantes est la juive, de laquelle la nôtre est inséparable. Vers l’an mil avant Jésus-Christ, les Juifs réclament un roi à leur vieux juge Samuel, parce qu’ils veulent être « comme les autres peuples ». Samuel les met en garde : ils seront exploités par le maître qu’ils se donneront. Les Juifs insistent et l’Eternel lui-même dit à Samuel : « Donne-leur un roi ». Ce sera Saül. Samuel répand de l’huile sur sa tête : « Par cette onction, le Seigneur te sacre chef d’Israël ». Le roi apparaît dès lors comme un vassal de Dieu, qui « change sa nature profonde », si bien que « l’esprit divin s’empare de lui ».
Plus tard, Saül démérite par désobéissance : en effet, il n’a pas massacré tout le bétail des Amalécites, comme l’Eternel le lui avait commandé, et il a même fait grâce à leur roi Agag. Samuel le condamne et « se retourne pour s’en aller, mais Saül saisit le pan de son manteau qui s’arrache. – C’est ainsi, s’écrie Samuel, qu’aujourd’hui le Seigneur t’arrache la royauté d’Israël pour la donner à meilleur que toi. »
Après avoir égorgé Agag comme il convenait, Samuel ira, sur l’ordre exprès du Seigneur, « donner l’onction » à David, « un beau garçon roux aux yeux clairs ». Alors l’esprit de l’Eternel, qui, s’est retiré de Saül, « s’empare du jeune homme et reste sur lui ». L’onction n’est donc pas un geste symbolique : elle a pour but de conférer véritablement une puissance spirituelle.
Les démêlés de Saül et David durent longtemps. Saül cherche la mort de David, mais David, chaque fois qu’il en a l’occasion, épargne Saül : « Que Dieu me préserve de porter al main sur mon maître, celui qu’il a choisi et consacré par l’onction. » Au lieu de tuer son ennemi, il lui coupe un pan de son manteau et « revient près de ses hommes, le coeur battant d’avoir touché ne fût-ce qu’au manteau du roi ».
Il s’en fallait de vingt-huit générations selon saint Matthieu et de quarante-deux selon saint Luc (biologiquement plus vraisemblable) pour qu’apparût un jeune prince appauvri de la maison de David nommé Jésus. Il n’est pas à la mode, je le sais bien, de rappeler la qualité princière de Jésus, mais il n’y a pas de raison d’avoir plus d’égards pour ceux qu’elle dérange que pour ceux qui n’aiment pas à s’entendre rappeler qu’il était juif.
Bien. Responsables devant Dieu ou eux-mêmes plus ou moins assimilés à des dieux, les rois semblent avoir de tout temps entretenu avec la divinité des relations ambigües mais persistantes.
Pourquoi ?
Sur quoi se fonde cette relation qui unit si constamment le royal et le sacré ?
La Royauté de médiation
Le roi est le médiateur par excellence. Horizontalement : entre les corps constitués, les groupes d’intérêt, les fonctions, les factions, les individus eux-mêmes. Verticalement : entre cette divinité à laquelle toutes les royautés se rattachent et les hommes en tant que sujets. Le roi est à Dieu ce que les sujets sont au roi : tous les peuples ont saisi cette structure, de manière plus ou moins consciente.
Le roi est médiateur par essence. S’il cesse d’être médiateur, il cesse d’être roi pour devenir chef de bande. Le chef d’une bande qui se trouve être au pouvoir.
La royauté est un système à deux pôles, mais le roi n’est pas l’un d’eux. A la différence des autres régimes où ce sont le peuple et l’Etat qui se font face, dans la royauté les deux pôles sont l’homme et Dieu, auquel le roi sert, pour reprendre la terminologie de Simone Weil, de moyenne proportionnelle – pour ce qui regarde la vie politique s’entend.
Etant médiateur dans la pratique, le roi bénéficie du respect religieux qui s’attache à la médiation, non seulement dans le christianisme qui s’y fonde tout entier, mais aussi dans le sentiment des peuples en général. L’hôte, le juge, le messager, le tiers qui propose ses services pour régler une dispute, tous participent de la sainteté de ce qui assure équilibre ou liaison.
Les cultes solaires illustrent un aspect de ce rôle, parce que le soleil, centre du monde, est équidistant de tous les points de sa circonférence. Ainsi le roi est – ou doit être – équidistant de tous ses sujets pour répandre sa justice sur eux. « Le soleil, dit l’évangéliste, se lève sur les méchants comme sur les bons » : c’est que son service est royal.
Le roi médiateur est aussi le lieu géométrique de l’harmonie des contraires sur quoi se fonde en partie la pensée gnostique.
Servant de clef de voûte – l’on conçoit que cette pierre sans laquelle l’édifice s’écroulerait apparaisse comme sacrée – il est maintenu en place par des demi-arcs opposés dont la poussée s’équilibre.
Je ne l’entends pas seulement au sens politique, encore que le roi soit le seul qui puisse réunir les forces contraires de la droite et de la gauche pour en former une résultante. Mais le sacré est ailleurs.
Tel Janus, le roi a deux visages, car il scrute à la fois les frontières et le coeur du pays. Il est successeur et précurseur, tourné en même temps vers l’avenir et vers le passé. Il est le père et l’époux de la nation, de même que Dieu, pour les chrétiens, est le père de l’humanité et l’époux de l’Église. Il vise le bien, mais utilise le mal, faisant travailler les anges et les démons sur le même chantier. Il est hermaphrodite, car il contient à la fois le principe mâle de la création et le principe féminin de la continuité.
La royauté d’exorcisme
Thomas Mann prétend que le mariage chrétien est la plus belle farce que l’Église ait jouée au diable.
En effet, ces forces primitives d’Éros qui bouillonnent en nous visent la dispersion plutôt que le rassemblement et nous conduisent si facilement aux désordres quand ce n’est pas aux crimes, comment les mettre hors d’état de nuire ? Mieux, comment le scandaliser pour les rendre utiles ? Comment non seulement limiter les dégâts mais enrichir les greniers célestes de ce qui était voué à la pourriture ?
La solution, c’est l’exorcisme, un exorcisme allant jusqu’au sacrement. Le procédé avait fait ses preuves dans le cas des sources sacrées, jadis vouées aux nymphes, et que l’Église récupérait en les consacrant à quelque saint qui bénéficiait ainsi d’une vénération déjà acquise. Éros le déchaîné allait servir de support à la société par le truchement de la famille chrétienne.
Qu’un homme et qu’une femme s’unissent indissolublement avec l’intention de procréer et la bénédiction d’une Église qui damne Eros dans tous les autres cas, et voilà – du moins pendant quelques temps et dans quelque mesure – les moeurs assainies, la communauté stabilisée, la démographie en progrès, et même une forme de bonheur favorisée, sinon assurée à tous les coups.
Mais Éros n’est pas le seul primitif, le seul bouillonnant. L’écorce terrestre, si séduisante par ses paysages et ses marines, enserre un noyau incandescent qu’elle maintient avec peine en place, et dont les éruptions sont des cataclysmes. Telle apparaît la violence individuelle que fait le plus fort au plus faible et à quoi – on ne renonce pas à une bonne recette – l’Église a tenté d’appliquer le sacrement de la chevalerie. Telle apparaît aussi la brutalité du plus fort de tous : l’Etat.
Car il est vrai que la puissance de l’Etat sur l’individu peut être une chose atroce, et elle ne commence ni au goulag ni à la Bastille, mais au premier guichet de poste derrière lequel peut siéger un minus imbu d’une supériorité qui n’appartient qu’au guichet. Cette violence-ci, que limitent ou compensent des procédés dits démocratiques, tels l’habeas corpus – l’Église a essayé de la prendre à bras-le-corps pour la sanctifier à défaut de la guérir.
Comment la sellera-t-on, la Grande Bête, comment lui mettra-t-on un mors dans la bouche, comment réduira-t-on sa capacité de nuire et amorcera-t-on son aptitude à faire le bien ?
Par le sacrement, par l’onction.
On se met d’accord sur ceci : premièrement que les hommes forment une société et que, par conséquent, ils ont besoin d’être gouvernés; secondement que c’est à la société à servir l’homme et non le contraire. Conclusion : on mettra à la tête de cette société un homme qui se reconnaîtra responsable devant une autorité à la fois surhumaine et amie des hommes. C’est ainsi qu’on multipliera les bénédictions, les sacres, les trêves de Dieu, les jugements de Dieu, les baisements de croix, les serments sur l’Evangile (qui interdit les serments). On recourra au baptême du cannibale dans l’espoir qu’il en mangera moins de chair humaine. La royauté, sous ce rapport, consiste à convaincre Attila qu’il est le Christ et doit se conduire en conséquence.
Le résultat est double : donnant donnant.
D’une part, toute autorité est considérée comme venant de Dieu, donc toute autorité est sacrée. « Il n’y a pas de pouvoir qui ne vienne de Dieu », écrit tout bonnement saint Paul aux Romains, et Leontiev tançait son cocher pour avoir répliqué grossièrement à un sergent de ville : le sergent de ville, lui expliquait-il, représente le gouverneur, qui représente le tsar, qui représente Dieu. A la limite, le personnage de Dostoïevski a raison de dire : « Si Dieu n’existe pas, je ne suis plus capitaine. »
D’autre part, tout pouvoir qui a accepté d’être légitimé par Dieu doit des comptes à Dieu.
La royauté d’eucharistie
L’homme ressent spontanément de la gratitude pour les bienfaits reçus et, lorsque le bienfait est à la fois élémentaire et grand, c’est à Dieu ou aux dieux qu’il voue sa reconnaissance, quitte à s’adresser, selon la mode, à la Providence, à l’Être Suprême ou au Grand Tout.
Certains croyants éprouvent devant une musique ou un paysage une émotion si sublime qu’ils y vioient une preuve de l’existence de Dieu : c’est de la reconnaissance. Certains athées ressentent de la frustration à voir leurs élans de gratitude naturelle s’en aller en fumée, faute de destinataire : c’est encore de la reconnaissance. L’ambigüité, mille fois relevée, du mot reconnaissance est heureuse : nous reconnaissons d’un même mouvement que nous avons reçu un bienfait et qu’il vient d’une origine à laquelle va notre gratitude.
C’est cette attitude qu’exprime le rite du sacrifice dans toutes les religions et en particulier dans la chrétienne, qui l’appelle eucharistie, c’est-à-dire remerciement.
Dans la liturgie grecque, le prêtre élève les saints dons vers Dieu et lui demande de les transfigurer par son esprit. Ces dons viennent-ils des hommes ? Non. Originellement, ils viennent de Dieu. Ils sont simplement passés par les hommes qui, n’ayant rien qui soit proprement à eux, choisissent humblement d’offrir à Dieu ce qui, en réalité, est déjà à lui : nous t’apportons des choses qui sont à toi, prélevées sur ce qui est à toi. Donation d’autant plus émouvante que dérisoire : les enfants qui ne possèdent rien font aussi à leurs parents des cadeaux qu’ils leur empruntent : « S’il te plaît, donne-moi des sous pour que je t’achète quelque chose. »
Cette eucharistie consiste à dire à peu près ceci : « Merci, mon Dieu, de nous avoir donné du pain et du vin. C’est si bon, le pain et le vin ! C’est si bon que nous voulons vous en rendre un peu pour que vous l’assimiliez à votre propre substance. »
Or, rien n’étant en vérité meilleur que l’amour, rien ne mérite autant de gratitude, et c’est pourquoi, dans les sociétés humaines, l’oblation de l’amour se pare des rites de l’offertoire. Le mariage n’est pas que le harnachement des passions, l’attelage, pour ainsi dire, d’une mustang à une noria, c’est aussi une façon de dire : « Merci, mon Dieu, de nous avoir créés hommes et femmes; merci d’avoir permis que cet homme-ci et cette femme-ci s’aiment; merci de vous être arrangé pour que cela puisse se faire dans l’ordre. »
Un sentiment comparable s’empare des sujets devant le spectacle ordonné et nourrissant de la royauté. Non pas que d’autres régimes ne cherchent aussi à éliminer l’anarchie et l’arbitraire, l’injustice et la licence, mais, franchement, pour une Suisse, que de tyrannies et de pétaudières ! La royauté, elle, est eucharistique par définition, puisque son essence consiste à se reconnaître comme un bienfait de la divinité.
Alors les sujets du roi se tournent vers cette divinité, quelle qu’elle soit, et lui disent :
« Nous autres, hommes, nous avons ce besoin collectif d’être organisés, administrés, policés, quelquefois même un peu bâtonnés : merci d’y avoir pourvu. Il nous fallait quelqu’un pour diriger notre défense contre l’étranger : vous nous l’avez donné. Il nous fallait quelqu’un pour nous protéger les uns des autres : vous nous l’avez donné. Et c’est si beau que ce ne soit pas un soudard ni un argousin, mais un chevalier et un justicier. C’est si beau qu’à l’exercice du pouvoir vous avez joint la fête : la pourpre et l’hermine, les trompettes et les orgues. C’est si beau que vous ayez ajouté à la crainte utile une chance donnée à l’amour.
« C’est si beau que vous nous ayez donné un seigneur indépendnat des partis qui nous écartèlent et des idées qui nous grisent. C’est si beau que vous l’ayez superbement mis là non pour quelques années ni pour la médiocre durée d’une vie humaine, mais pour plusieurs siècles, un fragment d’éternité. C’est si beau que vous en ayez fait une pierre d’angle inamovible, qui demeurera telle quelle alors même que les moeurs et les lois auront changé. Et surtout c’est si doux que, pour obtenir un résultat aussi prodigieux, vous ayez recouru à l’humble, au primitif mécanisme de la reproduction humaine.
« Merci encore pour ceci, qui est un peu inavouable. Le gouvernement des hommes n’est pas une profession libérale : c’est un labeur de boue et de sang. Qui le fera ? Des sanglants et des boueux ? Ils en remettraient. Des purs ? Ils sont stériles. En revanche, un homme que vous aurez délibérément sacré et pour ainsi dire sacrifié pourra descendre dans notre bauge et y faire le sale travail que nous attendons de lui : du sang jusqu’au coude, il sera à peine souillé. Et cela aussi est très beau.
« Envoyez-nous donc votre élu. Nous l’appellerons par son prénom et nous vous ferons eucharistie de lui. » ■ (FIN de cette série Du Roi).
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Dernière publication le 7 juin 2021.
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