Les deux articles évidemment corrélés publiés hier lundi dans JSF* ont suscité le commentaire de Jean de Maistre que nous reprenons ici. Comme souvent, l’envoi de Jean de Maistre est tout autant un article – remarquable – qu’un commentaire. Il soulève des questions essentielles. La réponse est sans-doute dans le superbe grand texte de Pierre Boutang. Article suivant.
Par Jean de Maistre
L’expression Islam doux me fait un peu penser à ces autres oxymores : « Stalinisme libertaire » ou « Nazisme respectueux des droits de l’homme » ou « République enracinée « .
Un autre article d’aujourd’hui fait référence à Soumission de Houellebecq et j’aimerais citer aussi ce beau livre de l’écrivain russe Elena Tchoudinova La Mosquée Notre Dame de Paris, année 2048 , refusé par la plupart des éditeurs français gardiens sourcilleux du politiquement correct mais qui a malgré tout été publié par les éditions Tatamis, et dans lequel Tchoudinova nous prévient : « Quand on commence à faire des concessions, on ne peut plus s’arrêter » .
La volonté de conquête de l’Occident par l’islam ne se dissimule même plus, l’essayiste Alexandre Del Valle le montre brillamment dans son dernier ouvrage Le Projet: La stratégie de conquête et d’infiltration des frères musulmans en France et dans le monde . Ce projet trouve déjà en France des complices dans la classe politique, comme le montre le soutien du funeste Mélenchon, ce Jacques Doriot de l’islam, à une manifestation organisée par le collectif contre l’islamophobie, proche des Frères Musulmans, mouvement fondé dans les années 20 par un intellectuel admirateur du nazisme et du fascisme.
L’invasion migratoire dont l’Europe est victime ne pourra que conforter les revendications musulmanes qui n’en doutons pas iront bientôt au-delà du halal dans les cantines ou du port du voile à l’école.
Mais la question qui me hante est la suivante : qu’avons-nous à opposer à cette pénétration islamique et qui pourrait donner des raisons d’aimer notre monde ? L’écriture inclusive, la GPA pour toutes, la gay pride, le culte halluciné de la consommation et la religion de la croissance économique et du PIB, l’adoration des objets, avec l’attente impatiente du dernier modèle de smartphone, l’individualisme grégaire qui se traduit par le selfie et le tatouage pour tous, les débats « sociétaux » sur la trottinette électrique et l’aspiration au transhumanisme qui se manifeste chez les plus hébétés de nos contemporains ?
L’installation de l’islam et les conversions de Français d’origine européenne à ce système théologico-politique (et je ne résiste pas au plaisir de citer Lévi-Strauss : Si un corps de garde pouvait être religieux, l’Islam paraîtrait sa religion idéale : stricte observance du règlement (prières cinq fois par jour, chacune exigeant cinquante génuflexions ) ; revues de détail et soins de propreté (les ablutions rituelles) ; promiscuité masculine dans la vie spirituelle comme dans l’accomplissement des fonctions religieuses ; et pas de femmes), ce système donc se nourrit du nihilisme occidental et de son désert spirituel.
Et ce ne sont pas les abstractions creuses comme les « valeurs de la république » qui peuvent remplir ce désert. Cette installation hélas durable de l’islam dans notre société devrait être l’occasion d’un examen de conscience sans complaisance : que sommes-nous devenus, nous les Occidentaux et les Français en particulier ? Regardons-nous, si nous sommes encore capables de nous voir tels que nous sommes et ayons le courage de nous demander si nous sommes si aimables. ■
JSF 24.02.2020
Si j’avais à choisir entre l’islam et la loge, je choisirais l’islam.
Qu’est-ce qui peut attirer, mobiliser la jeunesse de France, et même la jeunesse qui est sur notre sol en général? Ce n’est pas la république, ou même les « valeurs républicaines » que l’on invoque sans les définir, ni même une Europe sans colonne vertébrale, dure aux pauvres et dont le Marché est l’unique horizon; c’est qu’on lui parle de la France de son histoire, de ses héros de tout ce qu’elle a accompli chez elle et chez les autres, y compris auprès des peuples qu’elle a « colonisé »; de ses valeurs françaises qui ont nom amour de la patrie et amour des autres peuples (chez eux comme l’a dit Jeanne) solidarité avec les faibles, honneur, fidélité, sainteté, valeurs que personnifiaient ses rois. La république date de 1791 et même après interruption de 1871, soit cent cinquante ans, la France date du baptême de Clovis , elle a plus de mille cinq cents ans. Si la France reste fidèle à ce qu’elle est , ce qu’elle fût, nation catholique qui a su faire place à toutes les croyances et même à leur absence, qui a su éduquer les peuples, quel futur sera le sien! Sa jeunesse ira de nouveau vers les autres peuples, comme elle l’a fait en Afrique, en Asie et en Amérique, et elle rayonnera de nouveau, avec, si Dieu le veut à sa tête celui qui s’identifie à elle.