Cet article [FigaroVox, 2 mars], factuel et réfléchi, est instructif. Instructif d’une réalité et de ses immanquables conséquences, sur lesquelles nous aussi avons réfléchi et publié [Lire Sous le régime de l’immigration et du gauchisme accepté, l’on ne coupera pas à la violence] Article(s) à lire, assurément.
Par Yves Mamou
Il va falloir s’y habituer. La population d’un pays qui accueille des «réfugiés» par centaines de milliers chaque année, doit s’accoutumer (aussi) à voir se déployer sur son sol les guerres et conflits que ces mêmes réfugiés ont fui dans leur pays d’origine.
Les Parisiens qui déambulaient dans le quartier de la gare de Lyon, vendredi 28 février en fin d’après-midi, ont dû se demander, ébaubis, à quoi rimait ce déchaînement de violence – incendies de voitures, de scooters et de poubelles – sur le sol français. C’est ainsi que des Congolais, opposants au régime du président Tchisekedy du Congo, ont jugé bon d’exprimer leur hostilité à la star congolaise Fally Ipupa, jugée trop proche du régime actuel, et qui se produisait au palais omnisports de Bercy. Les violences ont été si importantes que les forces de l’ordre ont annoncé avoir procédé à 37 interpellations et 54 verbalisations.
Ces violences incompréhensibles aux non-Congolais qui vivent en France sont des conflits importés. Ces violences importées sont le fait de populations fraîchement immigrées. Ces violences se produisent quand un pays se déclare lieu d’immigration, qu’il ne sélectionne pas les «réfugiés» qu’il accueille sur son sol et renonce même à tout effort d’intégration. Willy Dendebe, un opposant, s’est indigné ainsi auprès de l’AFP, de la tenue du concert. «Ça fait 30 ans que je suis ici à cause d’eux! 30 ans et on les laisse se produire ici en France comme si de rien n’était. Alors oui on est en colère!».
Mais ces violences intra-ethniques importées peuvent prendre la forme de conflits interethniques comme cette bagarre à l’arme blanche entre une cinquantaine de migrants qui a eu lieu, à Ouistreham, au moment même où les Congolais se déchaînaient à Paris.
L’«antisionisme» d’origine musulmane qui a émergé en France à l’orée des années 2000 qui pousse aujourd’hui des manifestants musulmans à crier «mort aux Juifs» chaque fois qu’ils manifestent pour la Palestine, est aussi un conflit importé. L’assassinat à coups de poing et la défenestration de Sarah Halimi par Kobili Traoré a tout du conflit importé: c’est ainsi que les djihadistes de l’État islamique ont réglé leurs conflits avec les chrétiens, les Yazidis et tous les non-musulmans en Syrie et en Irak.
Les milliers d’habitantes de Cologne qui ont été agressées sexuellement le 31 décembre 2015 par des migrants fraîchement arrivés n’ont pas immédiatement compris qu’elles vivaient elles aussi, un «conflit importé». Elles n’ont pas immédiatement compris que le million et demi de migrants, en provenance d’Asie, d’Afrique et du Moyen Orient, presque tous des hommes, n’entendaient pas renoncer au rapport qu’ils avaient avec les femmes dans leur pays d’origine. Comme l’a écrit l’écrivain algérien Kamel Daoud, début 2016, «le réfugié ou l’immigré sauvera son corps mais ne va pas négocier sa culture avec autant de facilité, et cela, on l’oublie avec dédain. Sa culture est ce qui lui reste face au déracinement et au choc des nouvelles terres. Le rapport à la femme, fondamental pour la modernité de l’Occident, lui restera parfois incompréhensible pendant longtemps lorsqu’on parle de l’homme lambda». Le sexisme qui sévit dans les pays musulmans sera donc transposé avec la même violence sur le sol européen.
Les personnes qui ont regardé la soirée des César à la télévision n’ont peut-être pas compris les propos tenus par la comédienne noire Aïssa Maïga: «À chaque fois que je me retrouve comme ça, dans une grande réunion du métier, je ne peux pas m’empêcher de compter le nombre de noirs dans la salle.» Sauf qu’Aïssa Maïga n’était pas «dans une grande réunion du métier», mais à la télévision, devant toute la population française. Comme les Congolais de la gare de Lyon ou les migrants d’Ouistreham, elle a réglé en public un conflit racial, le sien. Aïssa Maïga a tenu à dénoncer la société française et le milieu du cinéma comme outrageusement racistes. Elle n’a pas dit combien de noirs il aurait dû y en avoir dans la salle pour que le secteur professionnel qui est le sien et qui l’emploie et la fait tourner sans discontinuer ne soit pas considéré comme raciste. Il s’est trouvé des gens dans la salle pour applaudir Aïssa Maïga. Les mêmes sans doute qui se sont levés et sont partis quand le film du juif Roman Polanski, J’accuse, a été primé.
Bienvenue dans la société multiculturelle. ■