Par Jean de Maistre*
J’ai la conviction comme le dit un article d’aujourd’hui**, que les sociétés multiculturelles sont inévitablement des sociétés multi-conflictuelles.
Tout simplement parce que je pense que la France n’est pas un simple territoire géographique mais une histoire, une culture et une civilisation, qui possède une identité que l’on tente de détruire, comme le font les libéraux et les gauchistes, et une identité incompatible avec d’autres, à la nature si lointaine de la nôtre qu’elles ne peuvent sans doute pas cohabiter pacifiquement.
Autrement dit, je suis, horresco referens, un identitaire, qui pense que l’identité de notre pays est ethnique et civilisationnelle et que je suis convaincu qu’elle doit être défendue, tout simplement parce que c’est la nôtre, et non parce que je voudrais la voir adoptée par l’humanité entière.
Autrement dit, ce qui me choque, ce n’est pas que des musulmans veuillent défendre leur identité, religieuse ou culturelle, mais qu’ils le fassent chez nous.
Je ne souhaite pas que les sociétés musulmanes ou chinoises ou iraniennes deviennent des clones des sociétés occidentales, et trouve louable qu’elles affirment leur propre nature, d’autant plus que celle-ci est malmenée par une modernisation qui lamine les cultures et les civilisations.
La richesse du monde humain, comme n’a cessé de le rappeler Lévi-Strauss, est dans la diversité des manières d’être et des cultures.
Samuel Huntington, dans son grand livre sur le choc des civilisations, ouvrage souvent dénoncé sans avoir été lu, montre par exemple que le retour du religieux à travers le monde est « une réaction à la laïcisation, au relativisme moral et à l’individualisme et une réaffirmation des valeurs d’ordre, de discipline, de travail et d’entraide et de solidarité humaine » , autrement dit, une réaction au nihilisme impliqué par une certaine tendance des sociétés occidentales.
Ce retour des identités, Huntington le montre partout à travers le monde, en Russie, avec le renouveau de l’orthodoxie, en Chine et dans d’autres pays asiatiques et bien entendu à travers le monde musulman. Il s’agit très souvent d’un refus de l’occidentalisation plus que de la modernisation.
Un commentateur des évolutions des pays d’Europe centrale, comme la Pologne et la Hongrie, rappelait les paroles d’un homme politique polonais disant « Nous ne voulons pas devenir comme en France un pays de cyclistes végétariens » .
Et si nous assistions à un retour du goût des différences contre un cosmopolitisme et un universalisme qui n’est peut-être que le masque d’une arrogance occidentale ? Et si l’avenir résidait en la renaissance de l’affirmation de notre identité européenne, fondée sur une histoire, une religion, des mœurs qui sont nôtres, contre l’idéologie du vivre-ensemble, de la tolérance généralisée et de l’ouverture perpétuelle à l’autre ?
Il est fort louable que des Africains se pensent comme africains, des musulmans comme membres de l’oumma, contre la tendance au grand métissage et à l’indistinction prônée par l’idéologie libérale et mondialiste, mais qu’ils le fassent chez eux, et non chez nous, de la même façon que nous européens devons abandonner l’idée de vouloir exporter nos valeurs, comme ces Américains pensant sans doute que la démocratie libérale (et pourquoi pas le mariage pour tous et la parité ?) pouvaient s’exporter en Afghanistan comme on exporte des boîtes de conserve et des bouteilles de Coca-Cola.
Il y a un adage populaire anglais qui dit que les bonnes clôtures font les bons voisins. Et si nous commencions à l’appliquer ? Ce qui ‘a jamais empêché de dialoguer, d’échanger et de se respecter. ■
* Commentaire du 5 mars, sur JSF
** Éric Zemmour : L’immigration, la grande peur des penseurs libres
Parfaitement d’aaccord avec cette analyse.
L’ on peut être ouverts sur le monde sans vouloir pour autant faire de son pays une auberge espagnole. !!!
Les mondialistes veulent faire culpabiliser les peuples en leur faisant accroire que la defense de leurs identités et de leurs frontières serait synonyme de repliement sur soi , voire d’egoisme !!
En vérité c’ est tout le contraire, car pour pouvoir s’ouvrir à l’autte et entamer un dialogue profond et constructif avec lui il faut préalablement savoir qui l’ on est soi-même ,d’où l’on vient pour savoir où alller .En conclusion parler de ce qui identifie avant de parler de ce qui différencie.
Nous devenons les colonisés de nos anciennes colonies , si nous ne voulons pas mourir il va falloir réagir et vite. La mollesse et la lâcheté ne sont pas des facteurs de paix bien au contraire. Pour se faire respecter il faut être respectable et cesser de trouver des excuses à ceux qui nous insultent.