Hier soir à Rome, seul place Saint-Pierre, le pape a béni Rome et le monde.
Ce fut une méditation pluvieuse, sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, suivie d’une bénédiction spéciale Urbi et Orbi, à la ville de Rome et au monde. Le tout devant un grand « crucifix miraculeux » qu aurait sauvé la capitale italienne de la grande peste au XVIe siècle.
Méditant sur l’Évangile de la tempête apaisée, relatée par Marc, où l’un des disciples lance au Christ : « Maître, nous sommes perdus », François a constaté : « Nous nous retrouvons apeurés et perdus. Comme les disciples de l’Évangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement.»
Et le pape jésuite d’analyser alors : « La tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorité s» avec « le maquillage des stéréotypes avec lequel nous cachions nos “ego” toujours préoccupés de leur image ». Le pape a poursuivi ainsi cet examen critique : «Nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous ne nous sommes pas réveillés face à des guerres et à des injustices planétaires, nous n’avons pas écouté le cri des pauvres et de notre planète gravement malade. Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade. »
Le pape s’est aussi adressé à la société, remerciant chaleureusement tous les héros inconnus de cette crise, ces « personnes ordinaires souvent oubliées » mais qui, « sans aucun doute, sont en train d’écrire les événements décisifs de notre histoire : médecins, infirmiers et infirmières, employés de supermarchés, agents d’entretien, fournisseurs de soins à domicile, transporteurs, forces de l’ordre, volontaires, prêtres, religieuses et tant et tant d’autres qui ont compris que personne ne se sauve tout seul. »
Nulle société, on le sait bien, ne peut se passer de transcendance. La nôtre a été façonnée par divers héritages dont elle reste au moins culturellement imprégnée. Et à un titre particulier, en France, par le catholicisme romain. Mais un catholicisme dont l’expression moderne nous apparaît, en des matières d’importance majeure, gravement contraire aux simples impératifs de survie des peuples français, européens et occidentaux, si la notion d’Occident garde quelque validité.
Nous avons cru utile d’y réfléchir en ce samedi de crise. Et, sans prétendre épuiser le sujet, nous le ferons sous forme de deux conférences enregistrées et de deux textes : une intervention d’Hilaire de Crémiers définissant ce que devrait être la politique religieuse de la France en royauté, une conférence de Laurent Dandrieu pour Politique magazine sur la politique du pape François en matière migratoire, un (grand) texte de Charles Maurras en préface à son ouvrage La Démocratie religieuse. [Mais quelles sont les limites de son analyse face au catholicisme sous sa forme actuelle ? La question est posée.] Enfin un article qui vient de paraître de Mathieu Bock-Côté traitant de « la foi au milieu du désastre »
Le confinement nous laisse le temps d’écouter et de lire. Bonne lecture ! Bonne écoute !
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Nous devrions donner la parole à notre amie Annie Laurent, auteur de divers ouvrages dont « L’Islam », qui vit à Marseille et anime le réseau et la revue « Clarifier ».
Mais oui, bien-sûr. Nous sommes en contact régulier avec Annie Laurent. En colonne gauche de JSF, il y a une annonce permanente de « L’Islam ». Elle a assisté à la conférence de Pierre de Meuse sur la contre-révolution, en novembre. Nous reprenons assez souvent ses articles parus dans CLARIFIER. Pas assez souvent sans doute. C’est une amie de longue date de l’Union Royaliste Provençale.