Par François Marcilhac.
Troublantes analogies
Les crises ont ceci d’opportun, pour les gouvernements en place, qu’elles permettent d’en appeler à l’unité nationale, voire à l’union sacrée, pour mieux faire oublier les politiques de division qu’ils n’ont cessé de pratiquer.
François Hollande, après la lutte qu’il mena contre les fondements de la société avec le « mariage pour tous » et la répression impitoyable de ses opposants, n’hésita pas à en appeler à l’unité nationale face au terrorisme, instrumentalisant la nécessaire cohésion nationale face au crime pour mieux avaliser son refus de désigner l’ennemi, affaiblissant, du même coup, la défense de la nation, qui continue de réchauffer en son sein le serpent du terrorisme islamiste — et non de ce « terrorisme » hors sol dont il inventa alors le concept. Aujourd’hui, face à l’épidémie de Covid-19, il n’est pas un représentant du pays légal, du chef de l’État au moindre secrétaire d’État en passant par les représentants des partis d’opposition et tout ce que les médias comptent de serviteurs zélés du pouvoir — les voix de leurs maîtres —, pour ne pas fustiger toute critique qui briserait le nécessaire consensus face à l’ennemi commun, alors que l’exécutif n’a cessé, depuis juin 2017, d’opposer les Français les uns aux autres et de saborder la cohésion sociale, n’hésitant pas à employer des méthodes d’une brutalité extrême contre les libertés publiques.
Nous sommes d’autant plus à l’aise sur la question que l’Action française, tout au long de son histoire, a toujours appelé à l’union sacrée face au danger de mort pour la patrie. Dans le cas présent, très particulier, d’une épidémie nouvelle — cette nouveauté ajoutant à l’inquiétude légitime qu’elle suscite —, nous avons aussitôt appelé au respect des consignes gouvernementales, notamment en matière de confinement et de « gestes barrières » ou de « distanciation sociale », démarches dont le jargon technocratique des intitulés ne doit pas dissimuler l’efficacité, du moins dans la situation où nous sommes.
« Dans la situation où nous sommes » — ou encore : « toutes choses étant égales par ailleurs » : c’est là que se joue, précisément, notre refus, que nous avons également annoncé aussitôt, d’un confinement physique s’accompagnant d’un confinement intellectuel, moral et politique, celui qui, aux yeux du gouvernement et de ses acolytes médiatiques, est certainement le plus important. Car nous exigeons d’ores et déjà que des comptes soient rendus aux Français.
Vous avez dit « guerre » ?
Nous n’avons pas été de ceux qui dénient à Emmanuel Macron le droit de recourir au mot de « guerre » : ceux qui le font ont surtout témoigné d’un formalisme un peu niais, ce vieux mot francique ayant toujours été employé à divers degrés, dans différents contextes. D’autant que la comparaison pourrait se retourner contre son auteur… Car nous sommes aussi de ceux qui demandent à ce qu’on use sérieusement des mots, même et surtout au sens métaphorique. Il ne faudrait pas, en effet, que le mot de « guerre » soit employé à géométrie variable ! Il ne faudrait pas qu’il le soit pour justifier le tri des malades, comme on recourt au tri des blessés, face au manque de moyens à l’arrière d’un champ de bataille, c’est-à-dire pour justifier a priori l’incurie gouvernementale et la désorganisation délibérée de notre système de santé pour des motifs de rationalité financière. Il ne faudrait pas que le mot de « guerre » soit employé pour dénier aux Français le droit de poser les bonnes questions, comme l’état-major et le pouvoir politique le font, à juste titre du reste, lorsqu’une armée fait face à l’ennemi, afin de ne pas affaiblir le moral des troupes — cela peut aller jusqu’à la censure. Il ne faudrait pas que le mot de « guerre » soit employé pour restreindre nos libertés fondamentales sur le long terme — le comte de Paris s’en est inquiété récemment dans un communiqué sévère pour le gouvernement [1] —, comme cela se pratique lorsque la priorité est à la défense nationale, voire, une première — l’histoire retiendra que c’est sous Macron —, les libertés religieuses, notre République laïciste privant désormais les mourants de la possibilité de recevoir le secours de la religion : nous relayons en cela la protestation du vicaire général du diocèse de Paris [2] . Non, tout cela ne doit pas être rendu possible et, qu’en même temps, ce gouvernement continue de brader notre économie nationale et de jouer le jeu de la gouvernance internationale.
Le Gamelin de l’économie française
Car la guerre, si guerre il y a, implique des moyens exceptionnels, également en matière de liberté économique et financière. Le Gouvernement, pour rassurer ces gogos, voire ces « goujats » de Français que nous sommes [3], évoque ainsi de possibles nationalisations, auxquelles il ne procédera jamais, mais il botte en touche lorsqu’il s’agit d’assurer réellement la souveraineté économique de la France dans des domaines stratégiques, notamment sanitaires. Quid de l’avenir de Famar, la seule usine française à produire de la chloroquine, actuellement en redressement judiciaire ? Bruno Le Maire a encore botté en touche, ce lundi matin, sur BFMTV : prépare-t-il déjà son rachat par les Américains, comme ce fut le cas de Latécoère, fleuron stratégique français ? Alors que le gouvernement n’a que la souveraineté économique française à la bouche, jamais un exécutif n’a organisé la vente à la découpe de notre industrie comme celui-ci. Et Macron n’a pas attendu d’être à l’Élysée pour commencer, vendant Alstom énergie aux Américains sous Hollande ! Même silence radio sur la privatisation d’Aéroports de Paris, à laquelle nos fondés de pouvoir de la finance internationale n’ont que provisoirement renoncé, pour des raisons d’opportunité boursière. Pourquoi, alors que le Parlement a adopté des lois d’exception en matière politique, aucune loi d’exception n’a été adoptée en matière de dividendes ? Toujours ce lundi matin sur BFMTV, Bruno Le Maire s’est contenté de demander aux entreprises de se montrer « exemplaires » ? « J’invite […] toutes les entreprises qui ont accès aujourd’hui au chômage partiel, c’est-à-dire qui ont leurs salariés payés par l’Etat, à faire preuve de la plus grande modération en matière de versement de dividendes. J’irai plus loin : soyez exemplaires. Si vous utilisez le chômage partiel, ne versez pas de dividendes » On ne demande pas aux Français de faire preuve de « modération » et de se montrer « exemplaires » en matière de confinement : on le leur impose et on sanctionne tout manque de « modération ». Mais on sait depuis bientôt trois ans que Bruno Le Maire, avant d’être ministre de l’économie et des finances, est surtout le ministre des coups de menton. La ficelle est désormais un peu grosse. « J’irai plus loin » : Le Maire est le Gamelin de l’économie française.
Le syndrome de 1940
Gamelin… Qui dit « guerre » dit aussi exemples historiques. Or les analogies sont accablantes : c’est au syndrome de 1940 que nous assistons depuis le début de cette crise sanitaire. Comme en 1940, on engage une guerre avec un manque criant d’armements, en l’occurrence de tests, de masques et de lits de réanimation — Macron commettant même le crime d’envoyer en Chine des tonnes de matériels alors qu’il savait fort bien que nous n’en avions déjà pas assez pour nous. La Chine, elle, et personne ne saurait le lui reprocher, a attendu de maîtriser la situation chez elle, avant de recourir à la diplomatie des masques. Mais il fallait à Superman montrer qu’il était à la hauteur de son titre de sauveur du monde que lui avait délivré l’ONU en 2018 ! Comme en 1940, toujours par idéologie, on subit les conséquences des demi-mesures qu’on a prises : en contradiction avec sa doctrine défensive, la IIIe République n’achève pas la ligne Maginot, ce qui permet à Hitler de passer par les Ardennes ; Macron, lui, commence par ne pas fermer les frontières, tout en les fermant sans les fermer… avant que ses voisins ne le rappellent à la réalité. Comme en 1940 aussi, on compte plus sur autrui pour se tirer d’affaire que sur soi : ce n’est plus le Royaume-Uni, dont la défection fut à l’époque quasi-totale, c’est aujourd’hui l’Europe, notamment l’Allemagne dont la solidarité devait assurer le salut de tous et qui, pour toute réponse, a été la première à fermer les frontières et refuse aujourd’hui toute solidarité notamment financière. Macron, il est vrai disciple revendiqué de Julien Benda, en est encore aux illusions multilatérales qui furent celles de la SDN. Face à l’ennemi, ses armes sont les vœux pieux, les illusions idéologiques et la naïveté dans une Europe qui n’existe pas. Que n’a-t-il déclaré, dès février, le Covid-19 illégal comme Aristide Briand l’avait fait de la guerre en 1928 ! Jusqu’au matin du 3 septembre 1939, la IIIe République s’est ainsi crue immunisée contre tout risque d’invasion.
Enfin, qui dit guerre dit aussi responsabilités, trahison, voire haute trahison. Cette dernière ne fait plus partie de notre code pénal, elle ne peut même plus être imputée au chef de l’Etat depuis février 2007 ; mais les responsabilités ? On sait que les responsables de la défaite de juin 1940 ne furent pas punis ; à la libération, certains d’entre eux, toute honte bue, demandèrent même des comptes. Il est vrai que De Gaulle avait décidé, très tôt, pour des raisons d’opportunité politique, de remettre en selle les hommes (et leurs partis) dont l’incurie, sur tous les plans, avaient préparé la défaite. Mal lui en prit : dès 1946, les hommes du passé renvoyèrent pour douze ans l’homme de l’histoire à Colombey. Ne nous faisons aucune illusion : l’annonce d’une commission d’enquête par le groupe LR du Sénat n’est faite que pour « enterrer », comme disait Clemenceau, la recherche des responsabilités. Une incurie se prépare sur de longues années : dès le milieu des années 30, quand il fut flagrant que la France désarmait, alors que l’Allemagne réarmait, Maurras enjoignait, sans illusion, la République de faire preuve de prévoyance au moins une fois dans son histoire. Et on sait qu’il approuvait aussi, à l’époque, les efforts de De Gaulle pour repenser la stratégie. Ce fut naturellement en vain. Il en est de même face au Covid-19 : c’est au moins depuis Sarkozy (UMP = LR), puis sous Hollande (PS), que s’est pensée et poursuivie l’incurie sanitaire actuelle (LREM). Le pays légal ne peut que se serrer les coudes : tous coupables, donc tous innocents ! Car il est une constante : si la République gouverne mal, faute de rien prévoir, elle sait en revanche très bien se défendre. Faire semblant de chercher les responsables est encore le meilleur moyen de n’en pas trouver. Et donc de s’innocenter avec le régime. Comme pour le sang contaminé, vous verrez, ce sera la faute à pas de chance ! ■
J’ai eu beau consulter le Littré, je n’ai pas trouvé que l’on puisse faire la guerre à des microbes ou des virus. On fait la guerre à des ennemis et il n’y a que des États ou des humains qui puissent être ennemis les uns des autres. Microbes et virus sont des organismes biologiques dont la propagation obéit à des lois purement naturelles et ils sont sans but et sans intention. Il est tout de même surprenant que Macron ait adopté une telle pose guerrière à l’égard de cette épidémie alors que dans le même temps il se garde bien de parler de guerre à l’égard du seul ennemi réel qui soit sur notre sol et y vive, je veux dire les terroristes musulmans et tous ces salafistes et autres Frères Musulmans qui vouent notre monde aux gémonies. Il faut dire que parler de guerre à propos d’un virus ne risque pas de heurter la susceptibilité de ce dernier alors que parler de guerre à l’islamisme risque de provoquer des remous ans les » quartiers populaires ‘ pour reprendre un terme de la novlangue politiquement correcte pour désigner les quartiers islamo-mafieux. Les virus ne votent pas alors que les quartiers oui, et il faut se garder de risquer de perdre des voix en désignant l’ennemi.
La voie des armes employée de peuple à peuple, de prince à prince, pour vider un différend. Avoir guerre. Avoir la guerre. La guerre, la peste et la famine sont les trois fléaux de Dieu.
Vous portâtes soudain la guerre dans la Perse. [Corneille, Héraclius, empereur d’Orient]
Guerre de mer, guerre maritime, guerre qui se fait sur mer.
Que deviendrait-elle si à la guerre de mer où elle est engagée, une guerre de terre se joignait encore ? [D’alembert, Lett. au roi de Pr. 15 déc. 1780]
Guerre civile, guerre intestine, guerre entre les citoyens d’un même État.
La guerre civile est le règne du crime. [Corneille, Sertorius]
Guerre étrangère, guerre contre une nation étrangère.
Guerre de religion, guerre qui se fait à cause de la religion. Les guerres de religion désolèrent la France sous François II, Charles IX et Henri III.
Fig. Guerres de religion, querelles religieuses sur des points de doctrine.
Plût à Dieu que ces guerres de religion fussent aussi près de leur fin que celle qui divise les princes de l’Europe ! [Maintenon, Lettres]
Guerre sainte, guerre qui se faisait autrefois contre les infidèles pour conquérir la terre sainte.
Guerre sacrée, guerre que les Thébains et leurs alliés firent aux Phocéens qui s’étaient emparés d’une terre appartenant au temple de Delphes.
Fig. et par plaisanterie. Guerre sacrée, querelle entre gens d’Église.
Pendant que tout conspire à la guerre sacrée. [Boileau, Le lutrin]
Guerre à mort, guerre dans laquelle on ne fait aucun quartier.
On dit dans le même sens : guerre d’extermination, guerre à outrance.
Terme de féodalité. Guerre du roi, guerre déclarée par le roi à un prince étranger ; elle suspendait toutes les guerres particulières.
Obtenir les honneurs de la guerre, voir HONNEUR.
Conseil de guerre, assemblée d’officiers généraux d’une armée.
Le lion dans sa tête avait une entreprise : Il tint conseil de guerre, envoya ses prévôts…. [La Fontaine, Fables]
Conseil de guerre, tribunal qui exerce la justice militaire.
Fruit ou fruits de la guerre, les pays désolés, les gens estropiés et tout ce qui est l’effet des désastres de la guerre ; particulièrement les blessures et les maladies que fait contracter l’état militaire, et, par extension plaisante, les maux qui sont la suite d’excès en tout genre, de l’ivrognerie, de la débauche, du jeu, etc.
Poétiquement, un foudre de guerre, grand homme de guerre qui a remporté de grandes victoires et qui est terrible par sa valeur.
Comment ! des animaux qui tremblent devant moi ! Je suis donc un foudre de guerre ! [La Fontaine, Fables]
Faire la guerre à l’oeil, observer attentivement les démarches de l’ennemi. M. de Turenne, très habile et qui savait faire la guerre à l’oeil, n’avait pas manqué d’y jeter un corps, Mém. pour servir à l’hist. univ. de l’Europe, t. I. p. 389.
Fig. Faire la guerre à l’oeil, observer avec soin ce qui se fait afin de profiter des conjonctures.
Dieu sait comme ils firent la guerre, J’entends à l’oeil ; car autrement Je parlerais peu nettement. [Scarron, Virgile travesti]
De guerre lasse, quand on est las de la guerre.
Quand toutes les intrigues, les finesses italiennes sont épuisées et déconcertées, les partis, assez forts pour combattre et trop faibles pour vaincre, font la paix de guerre lasse. [Duclos, Voir Ital. Oeuv. t. VII, p. 56, dans POUGENS]
Fig. Faire quelque chose de guerre lasse, le faire après avoir longtemps résisté. Je lui ai cédé de guerre lasse.
Faire la guerre à ses dépens, voir DÉPENS.
2De bonne guerre, se dit de ce qui se fait selon les lois et usages de la guerre.
Le comte de Pas m’avait obligé en me renvoyant pour rien tout le bétail de Commercy qui était à lui de bonne guerre. [Retz, IV, 19]
Fig. De bonne guerre, de bonne prise, légitimement.
Persuadé qu’en amour on gagne toujours de bonne guerre ce qu’on peut obtenir par adresse, on ne voit pas qu’il ait jamais témoigné le moindre repentir de cette supercherie. [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]
Faire bonne guerre, user de toute l’humanité, de tous les ménagements que les lois de la guerre permettent.
Je n’ai pour ennemis que ceux du bien commun, Je leur fais bonne guerre et n’en proscris pas un. [Corneille, Sertorius]
Fig. Faire bonne guerre, en user honnêtement dans une discussion d’intérêts ; prendre ses avantages sans blesser aucune des bienséances et des règles de l’honnêteté.
Ils [Luther et Carlostad] touchèrent en la main l’un de l’autre, en se promettant de se faire bonne guerre. [Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes]
3On personnifie quelquefois la guerre dans le langage mythologique et poétique.
Bientôt ils défendront…. De figurer aux yeux la Guerre au front d’airain. [Boileau, L’art poétique]
4Expédition, campagne.
Dans les premières guerres, il n’avait qu’une seule vie à offrir ; maintenant il en a une autre [son fils] qui lui est plus chère que la sienne. [Bossuet, Oraisons funèbres]
Faire la guerre avec quelqu’un, servir avec lui dans le même corps.
En guerre, durant le temps de guerre.
Vous devez en guerre être habillés de fer. [La Bruyère, XII]
S’en aller en guerre, partir pour une expédition.
Le lion s’en allant en guerre. [La Fontaine, Fables]
Ruse de guerre, stratagème employé dans la guerre.
Fig. Tour de vieille guerre, ruses, adresses qui sont à la disposition d’un vieux chasseur, d’un homme expérimenté.
Nous en savons plus d’un, dit-il, en les gobant ; C’est tour de vieille guerre…. [La Fontaine, Fables]
5L’art militaire. la connaissance des moyens employés pour faire la guerre.
Non content de lui enseigner la guerre [à son fils], comme il a fait jusqu’à la fin par ses discours, le prince le mène aux leçons vivantes et à la pratique. [Bossuet, Oraisons funèbres]
Homme de guerre, homme qui sait la guerre.
Je dois craindre Licine, il est homme de guerre. [Tristan, La Mort de Chrispe ou Les Malheurs domestiques du Grand Constantin]
Gens de guerre, militaires, soldats.
J’ai vu des gens de guerre épandus par la ville. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes]
6Ensemble d’attaques, de défenses, d’opérations.
Ainsi la guerre était partout, devant, sur nos flancs, derrière nous ; l’armée s’affaiblissait ; l’ennemi devenait chaque jour plus entreprenant. [Ségur, Histoire de Napoléon et de la Grande-Armée pendant l’année 1812]
Petite guerre, celle qui se fait par détachements ou par partis, dans le dessein d’incommoder, de harceler l’ennemi dans sa marche.
Petite guerre, simulacre de combat pour faire manoeuvrer et exercer les troupes.
Anciennement. La petite guerre, la maraude, la picorée.
Une poule et un oison, qui avaient bien la mine d’avoir été pris à la petite guerre. [Scarron, Le Roman comique]
7Absolument. Le département de la guerre, le ministère, les bureaux de ce département. Ministre de la guerre. Il travaille à la guerre. Chef de bureau à la guerre.
8Guerre ouverte, hostilité déclarée. Le mauvais vouloir de cette puissance finit par se changer en guerre ouverte.
Fig. Inimitié, agression, qui ne se cache pas.
Mais sans discrétion tu vas à guerre ouverte. [Régnier, Élégies]
9Nom de guerre, nom que chaque soldat prenait autrefois en s’enrôlant ; par exemple : la Tulipe, Sans-Quartier.
Louis [le dauphin fils de Louis XIV] le bien nommé, c’est Louis le Hardi ; D’un pareil nom de guerre on traitait les neuf preux. [La Fontaine, Poésies mêlées, LXIV (ballade sur le nom de Louis le Hardi)]
Fig. Sobriquet donné par plaisanterie.
Le Magnifique était un nom de guerre. [La Fontaine, Magn.]
Prendre un nom de guerre, changer son nom véritable, prendre un nom de fantaisie.
10Il se dit en parlant des animaux qui en attaquent d’autres pour en faire leur proie. Le loup fait la guerre aux brebis.
Les lions ne font point la guerre aux lions. [Fénelon, Télémaque]
État de guerre, état d’hostilité de tous contre tous.
Hobbes…. voulant prouver que les hommes naissent tous en état de guerre, et que la première loi naturelle est la guerre de tous contre tous. [Montesquieu, Défense de l’Esprit des lois, I, 1]
Poétiquement. Faire la guerre aux habitants de l’air, aux habitants des forêts, chasser.
Je vais faire la guerre aux habitants de l’air. [Boileau, Epîtres]
11Fig. Toute espèce de débat, de démêlé, de lutte. Cet homme est toujours en guerre avec ses voisins.
Cela [saisir l’occasion] s’entend principalement à la guerre et des actions militaires ; mais il y a de la guerre, qui le croira ? même dans les actions paisibles et désarmées ; il faut combattre partout de façon ou d’autre. [Guez de Balzac, Ariste, ou De la cour]
Familièrement. Faire la guerre à quelqu’un, lui faire souvent des réprimandes, lui chercher querelle.
Ne lui faites point la guerre sur tout ceci. [Sévigné, 453]
Faire la guerre à quelque chose, s’en prendre à cette chose, l’attaquer, la détruire.
Elle fait la guerre à ses beaux cheveux. [Sévigné, 55]
Faire la guerre au pain, en manger beaucoup.
Faire la guerre à, combattre, lutter contre.
Notre société [les jésuites] a pour but de travailler à établir les vertus, de faire la guerre aux vices, et de servir un grand nombre d’âmes. [Pascal, Les provinciales]
Faire la guerre à ses passions, combattre, réprimer ses passions.
Faire la guerre aux mots, critiquer minutieusement le style.
12Guerre de plume, discussion, dispute par des écrits entre des hommes de différents partis.
Je m’intéresse plus à la guerre des Russes contre les Ottomans qu’à la guerre de plume du parlement. [Voltaire, Correspondance]
13Fig. Guerre se dit des choses qui combattent, qui attaquent, qui sont en lutte. Les éléments en guerre.
Dont l’air intempéré fait guerre aux animaux. [Régnier, Satires]
14Nom d’un jeu qui se joue sur un billard.
PROVERBES
À la guerre comme à la guerre, c’est-à-dire il faut souffrir la fatigue ou prendre du bon temps selon les occasions.
La guerre nourrit la guerre, une armée subsiste aux dépens du pays où elle se trouve.
Guerre et pitié ne s’accordent pas ensemble, à la guerre on a peu de pitié et il serait dangereux d’en avoir.
Qui terre a guerre a, celui qui possède de la terre est sujet à avoir des procès. Par allusion à ce proverbe Voltaire a dit (Lett. d’Argental, 4 oct. 1748) : » Je ne m’attendais pas à ce nouveau trait de calomnie ; mais qui plume a guerre a « , c’est-à-dire les gens de lettres sont exposés à être attaqués.
La guerre est bien forte quand les loups se mangent l’un l’autre, se dit quand on voit deux personnes de même profession avoir querelle.
On ne fait la guerre que pour faire enfin la paix, c’est-à-dire il faut toujours finir par s’accorder.
REMARQUE
La locution de guerre lasse a été trouvée par plusieurs grammaticalement inexplicable ; faire quelque chose de guerre lasse, étant faire une chose las de la guerre ; aussi des grammairiens ont-ils voulu la corriger et dire : de guerre las. D’autres ont dit qu’il fallait écrire de guerre las quand il s’agissait d’un homme, et de guerre lasse quand il s’agissait d’une femme ; et que l’erreur était née de la prononciation de l’s dans las, comme plusieurs la font sentir dans hélas (hé-las’). Il nous semble qu’il n’y a rien à changer, que lasse se rapporte bien à guerre, et que la locution représente une figure hardie où la lassitude est transportée de la personne à la guerre : de guerre lasse, la guerre étant lasse, c’est-à-dire les gens qui font la guerre étant las de la faire.
C ‘était curieux , en effet , pour une maladie infectieuse fut elle épidémique d’employer et à plusieurs reprises ce mot de » guerre » dans un même discours ; cela sonnait faux . Le mot combat serait mieux passé mais , le plus surprenant , ce fut de voir reprendre par journalistes , commentateurs et même sommités médicales ce mot devenu » viral » . Avait on besoin de cela ?
Guerre, non fléau, épidémie, pandémie eut été plus à propos.
Est ce le détail qui soulèverait le fond de la pensée de ceux qui gouvernent. La défaite de Mai – Juin 1940 a sonné le glas de la France , mais aussi de l’empire colonial et détruit notre économie par une dette colossale envers « nos libérateurs » Américains. De nouveaux états puissants sont nés ou ont profité de notre disparition totale sur la scène mondiale.
Depuis nos élus ont poursuivi la dématérialisation du pays commencé dans l’entre deux guerres. Nous avons nos Pétain, Daladier et Gamelin dans nos actuels élus. En 1932 ces personnages prétendaient devant le Sénat: » que les Allemands , n’étaient doté que que cent mille soldats , puisque l’armistice le leur avait imposé, et que les bois des Ardennes étaient infranchissables ». De nos jours le virus ne pouvait pas arriver en France, alors ils ont ouvert les frontières, et dit: »restez chez vous et allez travailler ». Certaines usines non indispensables sont ouvertes et les ouvriers y travaillent! On a conditionné les premiers arrivants de l’étranger à Carry le Rouet et puis on a oublié de s’occuper de autres. Cherchez l’erreur? ( En même temps)
Et, puisque nous sommes confinés, prenons le temps de penser à l’après.
Si nous revenions sur la vache folle, les canards gras , le Sida, Etala, Scrs et maintenant Covid 19. Faire manger de la viande aux vaches? L’homme a voulu tricher avec mère nature, il a produit la tempête céleste. Après ce dernier et sérieux avertissement, le voudra t-il à nouveau, pour rendre les riches de la planète, plus riches encore. Or, il n’y a aucun doute, dans ce combat, la nature reste et restera gagnante. Donc s’il y a la guerre , elle doit être déclarée contre notre orgueil sur développé d’homo Sapiens.. Serons nous capables de remettre les pendules à l’heure, j’en doute après les blas-blas de nos dirigeants. Inutile de faire un procès, en politique personne ne perd, tout le monde gagne et pensez vous vraiment que notre président actuel puisse être souverainiste!
Notre Prince a bien vu, que les quatre ou cinq états puissants allaient sortir de ce fléau mondialisé plus puissants que jamais;
Pendant ce temps les soldats de la santé sont dans les tranchées, ne les oublions pas, nous gens de peu.