Par Rémi Hugues.
Réflexions, variations, autour du livre de Pierre de Meuse « Idées et doctrines de la Contre-Révolution ». Suite de 21 articles à paraître les jours prochains, sauf le weekend.
Notre auteur* clôt son essai par une conclusion fort intéressante sur le rapport entre contre-révolution et modernité.
Ce qui nous lui répondons à ce sujet, cʼest que de notre point de vue la modernité nʼest pas simplement la confrontation entre la Révolution et la Contre-Révolution.
À ce dualisme nous préférons cette thèse : lʼavènement du libéral-progressisme produit une opposition duale, les partisans du retour en arrière (généralement appelés nationalistes, mais parfois aussi conservateurs ou traditionalistes) et les tenants de la fuite en avant (les communistes), qui guerroient contre lui autant quʼils se combattent entre eux.
Quand le pouvoir libéral – ou parti de la Liberté – est installé, tous ses adversaires sont pour son renversement intégral, des insurgés communards de 1871 aux manifestants du 6 février 1934.
Or pendant le Commune le parti de la « réaction » sʼallia avec lʼordre bourgeois.pour le sauver. En cause : lʼathéisme et lʼanticléricalisme proclamé par les Communards.
Tandis quʼen 1934 ce même ordre bourgeois dut son salut au socialo-communisme, lʼaffaire Dreyfus en ayant été la répétition générale.
Malgré les crises quʼil subit régulièrement, le « parti de la Liberté » maintient son hégémonie grâce à la division qui existe parmi ses opposants. Et il se paye le luxe de susciter des adversaires de pacotille pour mieux annihiler son ennemi authentique, la « contre-révolution ».
Malgré les crises quʼil subit régulièrement – en ce moment dʼailleurs il vit sa crise terminale – le parti de la Liberté maintient son hégémonie grâce à la division qui existe parmi ses opposants. Et il se paye le luxe de susciter des adversaires de pacotille pour mieux anéantir son ennemi authentique, qui est donc la Tradition, ou contre-révolution.
Hier les socialistes, aujourd’hui les takfiristes (notamment Al-Qaïda et Daech, mais aussi les Frères musulmans, émanation du réformisme islamique). Dʼoù le discours qui peut parfois être confus dʼun Éric Zemmour : en plus de sʼen prendre au divin marché, il sʼattaque à la fois au désir dʼabolition des différences sexuelles et à lʼislam conquérant.
Mais nʼy a-t-il pas contradiction entre lʼaffirmation des identités masculines et féminines et la critique du port du voile, qui précisément sʼinscrit dans une logique de différenciation, de distinction, de séparation, des deux sexes ?
Il sʼagit de désigner de manière rigoureuse la nature du Pouvoir. Il est une coalition de forces politiques hétérogènes : franc-maçonnerie dʼabord, puis égalitarisme des lobbys antiraciste, indigéniste, pro-migrants, LGBT et féministe, et enfin les Frères musulmans et ses organisations satellites, appelées takfiris. [À suivre demain vendredi] ■
* Un viatique pour les années 2020 [1] [2]
À lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même (Cliquer sur l’image)
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source
Il faut nuancer l’affirmation :
« Or pendant le Commune le parti de la « réaction » sʼallia avec lʼordre bourgeois.pour le sauver. »
En fait le bourgeois Thiers sauva la République par défaillance de la » réaction » qui n’osa pas… réagir. Il n’y a pas eu de connivence mais malheureusement une passivité de la réaction et doit-on le dire, surtout de la réaction légitimiste.
On peut aussi se referer sur le sujet à la position du Bernanos de la Grande peur des bien-pensants. Si l’on ne craint pas le politiquement correct on peut aussi se replonger dans la Fin d’un monde de Drumont et les plus joueurs relirons Maulnier en se souvenant de son escapade au mur des fédérés…
Mais nuançons, nuançons …