Par Rémi Hugues.
Réflexions, variations, autour du livre de Pierre de Meuse « Idées et doctrines de la Contre-Révolution ». Suite de 21 articles à paraître les jours prochains, sauf le weekend.
Liberté, dʼabord : to be free en anglais. À rapprocher de franc, synonyme de libre. On retrouve ici la franc-maçonnerie, qui, dans sa version « spéculative » naquit en 1717 à Londres-Westminster. La révolution de 1789 a été son grand fait dʼarmes.
Page 136, Pierre de Meuse écrit : « Dans ses Mémoires, important ouvrage en 5 volumes, lʼabbé Barruel, qui avait combattu les Lumières depuis plusieurs décennies, entend démontrer que la Révolution a été préparée et réalisée par un certain nombre dʼorganismes plus ou moins clandestins, notamment les illuminati, les loges maçonniques, les sociétés de lecture et de pensée, essentiellement antichrétiens et antimonarchistes. »
La franc-maçonnerie est une forme dégradée, une parodie, des ordres médiévaux de maçons et architectes, qui bénéficiaient dʼune liberté de circulation du fait de leurs compétences très recherchées. Les bâtisseurs de Notre-Dame de Paris, qui, bien évidemment, faisaient partie de cet ordre, ont laissé des messages gravés sur la pierre.
Notamment Cybèle, qui est une femme représentant la mère des initiés, lʼéquivalent romain de Gé-Déméter, dont le culte amenait, concernant ses prêtres, à lʼémasculation. Ce qui explique peut-être que lʼÉglise de Rome transforma cette pratique particulièrement atroce et barbare en castration symbolique – le célibat des prêtres –, alors que lʼÉglise orthodoxe est plus souple en la matière.
Cette statue dispose de deux livres : lʼun ouvert, lʼautre fermé. Le premier renvoie à lʼexotérisme, le second à lʼésotérisme.
La Révolution dispose, à ce propos, deux « contre-Églises ». Lʼune est hermétique et lʼautre est ouverte. La première est la franc-maçonnerie, la seconde est de création plus récente : la League of Nations (fondée en 1920) puis lʼO.N.U. (créée en 1945). Ces deux organisations ont pour point commun de fonctionner sur une base universelle. La première est un réseau transnational ayant conduit de façon décisive à la naissance de la seconde.
Parmi les Pères fondateurs des Nations unies, on peut citer René Cassin, dont une loge porte le nom, celle-ci appartenant à Grande Loge de France (G.L.F.)[1]. Même sʼil y a une grande variété dʼobédiences, les coteries maçonniques sont les héritières, depuis quʼelles sont passées de lʼopération à la spéculation, des cultes à mystère de lʼAntiquité. Mais ses enseignements sont des résidus, cʼest-à-dire des connaissances dégradées, une tradition falsifiée en somme.
Le premier cycle de la révolution fut ainsi ouvert, se poursuivant en 1830, 1848 et 1871, avec, progressivement, une dimension de plus en plus socialisante, voire communisante. [À suivre demain mardi] ■
[1] Le vrai pouvoir des francs-maçons
* Un viatique pour les années 2020 [1] [2] [3] [4]
À lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même (Cliquer sur l’image)
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