À quoi sert au Figaro de titrer sa Une de ce matin d’une pseudo information touchant à une réalité, une situation, en quelque sorte une fatalité, dont tout le monde a conscience, connaissance, presque certitude depuis un certain temps déjà ? Entretenir les braises qui s’éteignent d’un européisme bruxellois au pied du mur des réalités nationales, les seules qui tiennent ? Ne pas désespérer le Billancourt qui espère encore, en l’occurrence un Billancourt huppé des beaux quartiers dont le peuplement est fait du mélange accompli par Macron entres bobos de droite et bobos de gauche caviar ? Cette classe mixte espère et est surtout déterminée à lutter pour préserver les avantages que les politiques européistes, en réalité mondialistes, menées depuis trente ou quarante ans, lui ont apportés jusqu’à présent.
Au-delà d’un certain volume d’engagements qui finirait par dépasser celui des avantages que lui procurent l’euro et sa participation au grand marché européen, l’Allemagne, qui sait compter, n’a plus ni intérêt ni volonté de payer ou garantir – ce qui peut un jour ou l’autre revenir au même – les dettes, non pas de l’Europe (?) comme Le Figaro le titre à tort – mais tout bonnement des autres. Autres nations, autres peuples, autres États auxquels l’Allemagne n’a nulle envie de sacrifier son équilibre budgétaire, les excédents cumulés de son commerce extérieur, et, peut-être surtout, les économies de ses nombreux épargnants et retraités. Qui sont aussi une base électorale incontournable.
Il n’est pas impossible, il est même probable, qu’avant qu’expire sous le délais de trois mois, l’ultimatum que la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe a posé à la BCE, la chancelière Merkel ne recherche un de ces compromis d’apparence qui sauvera la face des institutions de l’UE et maintiendra pour quelques temps encore la fiction d’une Europe toujours en construction. Toutefois, la chancelière n’a pas le pouvoir d’outrepasser les conditions qui lui sont fixées par la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe laquelle est en charge de la défense des intérêts du peuple allemand.
Si compromis il devait y avoir au terme des trois mois que fixe l’ultimatum de Karlsruhe, il y a fort à parier qu’il n’engagera plus l’Allemagne que pour des montants symboliques, destinés à faire illusion. Alors, la question des dettes dites de l’Europe, en réalité celles des États sud-européens devrait se poser dans toute sa réalité, et l’on verra bien ce que deviendra, pour ces derniers, leur capacité d’emprunt et les taux qui leur seront assortis. D’autant que les coûts considérables de la crise du Covid-19 devraient entraîner des besoins de financement accrus dans des proportions inégalées.
L’ensemble ressemble fort à une nouvelle étape de la disjonction des désormais 27 États membres de l’Union. Il est vrai que celle-ci négocie en ce moment même l’adhésion de l’Albanie et de la Serbie… La fuite en avant se poursuit.
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Lire surtout sur ces sujets le dernier Lundi de Louis-Joseph Delanglade : Soixante-dix ans et trois mois
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source
Je comprends que l’Allemagne et les pays du Nord ne veulent plus payer pour les pays laxistes, dont la France malheureusement. En Allemagne , un chômeur peut refuser 2 offres, mais il doit accepter la 3ème ou perdre ses droits. Chez nous, on peut faire une carrière sans travailler .De plus en France on entretien des comités THEODULE qui ne rapportent rein de bon.