Il y a décidément beaucoup d’excellents et courageux articles dans Causeur. Ceux – que nous avons découverts il y a déjà quelques temps – de Didier Desrimais en particulier. Dont celui-ci. Nous en conseillons sans hésitation la lecture [Causeur, 20 mai]. Le sujet – au fond, une pure et utopique folie – nous rappelle une suggestion d’Alain Finkielkraut formulée chez Ruquier un soir où, singulièrement, il avait été fort bien traité : Le Monde venait de publier un papier qui était une nette prise de position en faveur de l’écriture inclusive. La suggestion de Finkielkraut fut que Le Monde devrait désormais être composé et paraître en écriture inclusive, ce qui aurait pour avantage, ajouta-t-il, de lui faire perdre ses derniers lecteurs. Le grand quotidien du soir n’a pas retenu l’idée, à notre connaissance. On s’en désole sans-doute dans les modernes chaumières ou ce qui en tient lieu.
Par Didier Desrimais*.
Vous trouviez déjà l’écriture inclusive indéchiffrable? Vous n’avez encore rien vu ! Étoile montante de la galaxie néo-féministe, Typhaine D se lance dans une profonde réforme de notre bonne vieille langue patriarcale.
Elle était une fois en 2020…
Avis aux lecteurs : ne touchez pas aux boutons de vos appareils. En écrivant cet article nous avons respecté l’orthographe féministe proposée par la personne qui en est la promotrice.
Typhaine D est « autrice, metteuse en scène, professeure (ou professoresse, ou professeuse, ça dépend des jours) de théâtre ». Un matin, se levant du pied gauche, elle a décidé qu’il fallait « démasculiniser le langage » et créer une « langue féministe », ce à quoi elle réfléchissait « depuise des années ». Du coup elle a « inventée la concepte de “La Féminine Universelle” », a ajouté des « e » un peu partout, histoire de bien féminiser la langue, et a donc « toute naturellemente » remplacé le « Il était une fois » des contes par « Elle était une fois ». Toute naturellemente mais pas toute intelligemmente, pour écrire comme Typhaine D : le « Il était » de « Il était une fois » ne désigne aucun masculin mâle mais est une locution impersonnelle attendant un complément, ici « une fois », mais qui aurait pu être « un petit navire ».
Hommage Femmage lyrique dans L’Humanité
Typhaine a écrit une tribune dans L’Humanité du 19 mars 2020. C’est involontairement drôle et désolant à la fois. Avec le sérieux des grands malades ou des “docteurs graves”, elle y explique qu’en « retirant ce “Il” » (celui de « Il était une fois »), elle a fait des « trouvailles insoupçonnées. […] Pour enfin Noues rendre Femmage ! ». « Outillée d’une langue apte à Noues rendre justice, que je nommais à la « Féminine Universelle », ainsi parlante française, je pouvais remettre à l’endroit des contes de fée-ministes… », gribouille encore Typhaine dans un accès de fièvre et avec l’humour d’un panzer.
Savez-vous que j’ai écrite une tribune dans l’Humanité ce lundi ?
Sont bien entendu évoquées la « culture du viol » et la « propagande des violeurs ». Il est conseillé de ne plus lire Nabokov mais Annie Ernaux, et, comme attendu, de ne pas aller voir les films de Polanski. Le thermomètre encore à la bouche, Typhaine marmonne : « Femmes, noues avons été contraintes à penser désirer leurs violences, en hétérocaptivité. »
Symptômes avant-coureurs
Proche de l’encéphalite aigüe, la patiente conclut sa tribune : « Elle était une fois, une brillante Princesse et une puissante Sœurcière, qui s’aimaient de tout cœur… C’est belle ! »
Tout médecin digne de ce nom est en droit de se demander s’il y avait des signes avant-coureurs à cette forme démente de féminisme pathologique. Après avoir consulté le dossier de Typhaine, nous pouvons confirmer que oui, il y avait.
En 2017, à l’occasion du concours d’éloquence du Collectif Droits Humains pour Tou.te.s (si, si, ça existe), Typhaine D a écrit et interprété un texte intitulé « La Pérille Mortelle » qui commence ainsi : « Messieurs, Mesdamoiseaux, Mesdames ! Mes chères commatriotes ! Oyez Oyez ce « Conte à Rebours » ! Très à rebours même, un conte… à régler ! Ça va donc saigner ! (Régler, saigner : évocation menstruelle, comme on dite, “de la meilleure goûtte” ! Voilà qui apporte un peu de couleur, de matière, de musc, à une introduction digne de ce nom. Je Voues la conseille, en conférence, ça faite toujoures sa petite effête !) » Est-il nécessaire de commenter ?
Fièvre hautement contagieuse
En 2018, Christiane Taubira (oui, la même qui se targue de défendre bec et ongles la langue française) lui a remis le prix Gisèle Halimi. Il faut dire qu’à cette occasion, grâce à son texte d’une « sororité » inouïe, Typhaine a mis un grand de pied aux c… de tous les « princes charmants » imaginaires qui ne servent que la cause des violeurs réels à cause du « continuum des violences masculines » débusqué jusque dans la chanson Un jour mon prince viendra. Tout le monde suit ? [Vous pouvez cliquer sur cette image pour en savoir encore plus …]
Le compte Twitter de Typhaine signale qu’elle est également végane. Le déficit en protéines animales pourrait expliquer bien des choses, en particulier le fait que quand elle parle d’elle, elle écrit « moie ». Elle ajoute le « e » qui lui manque. Celui d’escalope, celui d’entrecôte. Mais pas celui d’andouille.
Ne pas oublier que le trouble dont souffre Typhaine est possiblement contagieux. Sur son compte Twitter, des amies et patientes demandent : « Pourquoi dire “il pleut” alors que “la pluie” ? Pourquoi dire “il neige” alors que “la neige”? » Essayer de leur expliquer qu’ici le pronom « il » est ce qu’on appelle un sujet apparent (qui ne désigne aucune réalité), et que les verbes pleuvoir ou neiger sont ce qu’on appelle des verbes impersonnels, ne servirait pas à grand-chose. Le mal est profond et la recherche scientifique a d’autres chats à fouetter en ce moment. Mince, j’ai failli écrire « d’autres chattes à fouetter ». Simple réflexe de vicelard ou premier symptôme de cette nouvelle pathologie linguistique ? ■
Didier Desrimais
La vidéo qui couronne le tout…
Lire aussi dans JSF du même auteur…
* Amateur de livres et de musique, scrutateur des mouvements du monde.
Bonjour,
on dit toujours que la critique est bonne quand elle est constructive. J’espère que ce sera le cas ici et que mon commentaire ne sera pas censuré. Si on se dit intègre, on l’est jusqu’au bout en n’utilisant jamais la censure.
Madame (?).
Justement, votre commentaire ne sera pas publié. Sauf les premières lignes où vous nous faites une leçon d’intégrité.
La raison de notre rejet est – notamment – que votre commentaire est envoyé sous une fausse adresse électronique. Pour l’intégrité, vous repasserez.
La minuscule mouvance au nom de laquelle vous écrivez est accoutumée des procédés délictueux. Coups de fil nocturnes répétitifs assortis de menaces. Écrits gravement diffamatoires, etc. Sachez qu’une fois certaines bornes franchies, nous n’hésiterons pas à y mettre un terme par voie de justice avec toutes les conséquences légales, y compris financières qui pourront en découler. Quant aux écrits diffamatoires, leur auteur ferait bien d’évaluer son propre cas.
Bien entendu, tout nouveau commentaire de cette trempe sera envoyé à la corbeille.
Notre publication est réalisée par des personnes mentalement équilibrées.
Typhaine est charmante , belle et montre une sourire enjoleuse ; elle semble faire preuve de beaucoup d’espr…, de spiritualitéE exprimée avec une gestuelle envoûtante…d’une briseuse de coeurs masculins: heureusement, je suis trop vieux pour en être victime..Ouffe!