À la suite de notre article paru hier dimanche, Jean Raspail n’est plus et ceux qui sont de sa « famille » en garderont aussi longtemps qu’ils le pourront le souvenir vivant, nous avons reçu les premiers témoignages repris ici. Avec nos remerciements cordiaux !
Bravo pour ce texte. Demain à Toulouse nous ferons une évocation de celui qui, plus que tout autre, contribua à réveiller ceux de ma génération. Grâce à lui nous avons osé jeter un regard lucide sur le monde qui nous entoure, sans pour autant rejeter par cynisme l’idéal de notre jeunesse.
Jean Raspail comme Volkoff manquera cruellement ..tant par sa personnalité que son œuvre et sa formidable prévision du monde qui nous entoure…sauf qu’il ne s’agit pas vraiment de « camp des saints » mais de gens organisée obéissant a une idéologie.
Les victimes d’hier seront les bourreaux de demain .
C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès du cher Jean Raspail mais sa présence, à travers ses romans continuera à nous accompagner et nous continuerons à cheminer avec lui sur les traces de ce rêveur que fut Antoine de Tounens, à la recherche d’un monde meilleur que cet âge de fer dans lequel nous vivons. Nous n’oublierons pas la profonde compassion dont il fit preuve à l’égard de ces peuples disparus, Alakalufs, Yamanas qui vécurent une vie dure et fière dans les confins de la Patagonie et de la Terre de Feu. RIP cher Jean Raspail.
Encore un grand Monsieur qui s’en va rejoindre au Paradis d’autres Grands Hommes, qui furent ses amis. Mes condoléances attristées à sa famille
Qu’on me permette de relater trois souvenirs personnels de mes rencontres avec Jean Raspail, rencontres diverses et fécondes dont la variété montre aussi qui était notre ami.
* pour le mensuel « Je suis Français », nous avons engagé une série de rencontres avec des personnalités littéraires ou politiques. Jean Dutourd a été le premier interviewé. Jean Raspail a tout de suite répondu à notre demande de le rencontrer et François Davin et moi sommes allés chez lui, rue Henri Rochefort, dans le 17ème arrondissement en fin de matinée. Accueil chaleureux, très amical pour les (encore) jeunes gens que nous étions. L’entretien est paru dans le n°7 de JSF, en février 1978.
* la « Paulée » de Meursault est la troisième des « Trois Glorieuses » de Bourgogne, succédant le lundi à un grand Chapitre du Tastevin au Clos de Vougeot (le samedi) et à la Vente traditionnelle des Hospices de Beaune (le dimanche). Les vignerons de Meursault ont eu l’excellente idée de décerner un prix littéraire annuel qui, en 1988, est attribué à Jean Raspail. J’ai été quelques mois plus tôt nommé sous-préfet de l’arrondissement et j’assiste naturellement à cet immense banquet de plusieurs centaines de personnes où les vignerons et négociants se disputent le plaisir d’apporter et de faire déguster leurs meilleures et plus anciennes bouteilles. Assis à côté de Jean Raspail, je me fais reconnaître de lui, lui rappelle notre rencontre de 1977 et nous passons plusieurs heures à deviser sur vingt sujets…
* le 20 janvier 1993, je suis parmi les milliers de Français qui affluent à Saint Denis pour participer à la messe d’expiation, à la veille du deux centième anniversaire de l’assassinat. Sortant du métro, je tombe sur Jean Raspail… qui me reconnaît et m’entraîne au bistro – car nous sommes en avance – avant de prendre place au premier rang de la basilique, puisqu’il co-préside avec le duc de Beaufremont, le comité de commémoration…
Souvenirs d’un grand écrivain, donc, mais aussi d’un homme d’une amabilité, d’une simplicité de manières et d’une classe exceptionnelles.
J’apprends avec tristesse le décès de Jean Raspail que j’ai eu l’honneur de rencontrer, la dernière fois aux 20 ans du prix Bergot dont nous avons été membres du jury tous les deux. J’appréciais particulièrement son engagement et ses livres. Il m’avait dédicacé deux de ses livres qui me touchaient particulièrement: » Secouons le cocotier » que j’avais lu avec délices quand j’étais lieutenant à Fort-de-France et « En canot sur les chemins d’eau du roi » où sont impliqués mes ancêtres québécois et louisianais mais aussi le livre écrit avec Alain Sanders sur mon compatriote « Armand de la Rouërie ».
Général (2S) Patrick Jardin
Salut à Jean Raspail !
Merci cher G. P. du bel hommage à notre ami Jean Raspail.
Je l’avais connu alors que j’étais un jeune étudiant durant les années 1970, un an après la parution de son prophétique Camp des saints. Il avait accepté de collaborer à la revue La Pensée nationale que j’éditais à l’époque, puis il nous avait reçus à Boulouris à plusieurs reprises.
Nous nous sommes revus régulièrement pour constater que nous étions chaque année un peu plus monarchistes. C’était notre vraie complicité.
Vive le Roi donc !
Charles Saint-Prot ■
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source.
Même si notre nostalgie d’un monde ancien trouvait en Jean Raspail un de ses hérauts, c’est comme inspirateur de la jeunesse française que je veux m’en souvenir, la fidélité, l’honneur, l’aventure et le panache. En canot sur les chemins d’eau du roi, notre jeunesse découvrira la possibilité de l’aventure et c’est cette jeunesse inspirée par notre grand ami qui empêchera que le peuple français connaisse le sort des Alakalufs. D’en Haut, qu’il intercède avec nos rois pour que Dieu protège la France
L’institut Iliade invite ses auditeurs, et tous ceux qui sont attachés à la défense de la civilisation française et européenne, à rendre hommage à Jean Raspail, éveilleur de peuple, mercredi 17 juin à 10 heures, en l’église Saint Roch au 296, rue Saint Honoré, Paris 1er.
Faisons claquer les bannières des provinces de France et d’Europe en son honneur !
Jean Raspail est devenu écrivain après s’être éprouvé au feu de l’aventure qui trempe les caractères et affûte les âmes, En canot sur les chemins du roi ou sur les pistes de Terre de Feu – Alaska, sur la trace des Terres et Peuples Incas ou du Vent des pins japonais.
De cette confrontation au monde, il est revenu acquis à la cause des peuples, déclarant un attachement viscéral à leur longue mémoire dans Qui se souvient des hommes, Pêcheurs de lunes ou Les royaumes de Borée.
Également créateur de mythe avec Le jeu du roi ou Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, Jean Raspail a su tirer des brumes l’éphémère royaume patagon pour en faire une réalité onirique et romantique, à laquelle se raccrochent comme à la bouée de sauvetage d’une grandeur passée quelques milliers de sujets européens.
Ce visionnaire politique exceptionnel, prophétisant la submersion migratoire et la lâcheté de nos élites dans Le Camp des Saints, ce royaliste mystique appelant à la réouverture des écluses du ciel dans Sire, L’anneau du pêcheur ou Le roi au-delà de la mer, assumant dans Septentrion ou Les Sept cavaliers toute la gloire d’être aux arrière-gardes d’un monde fini, ne s’est pourtant jamais réfugié dans la nostalgie d’époques révolues pour s’y terrer mais au contraire pour « sonner de la trompette, sauter sur son cheval et tenter la dernière sortie, faute de quoi l’on meurt de vieillesse triste au fond de la forteresse oubliée que personne n’assiège plus parce que la vie s’en est allée ailleurs ».
Soutien du collectif « Non à la guerre » opposé à l’agression de la Serbie par l’Otan en 1999, auteur en 2004 d’une tribune au vitriol contre les destructeurs de la France, qui l’a envoyé devant les tribunaux pour un procès dont il est sorti vainqueur, Jean Raspail a adressé en 2016 aux auditeurs du colloque de l’Institut Iliade consacré à l’assaut migratoire et au réveil de la conscience européenne, un message à la fois lucide et revigorant.
La mort de Jean Raspail laisse un vide terrible. Mais aussi, comme ce fut le cas pour Dominique Venner, la claire conscience pour nous, Français, Européens, d’être placés face à une alternative qui ne nous permet plus d’exister médiocrement, sous peine de connaître la tragique destinée des Alakalufs de Terre de Feu ou des petits hommes de Borée.
Je ne vois aucun rapport avec le narcissique Venner qui est allé essayer de profaner Notre-Dame de Paris.
Ne confondons pas torchons et serviettes !