Par Péroncel-Hugoz.
Notre confrère et collaborateur de Je Suis Français a réalisé ce reportage en cinq parties il y a tout juste deux ans. Nous sommes convenus de le republier en ce début d’été propice aux visites et aux voyages. Grand-reporter, membre de la société des rédacteurs du Monde, tous les lecteurs de Je Suis Français ont lu et aimé ses multiples articles dans notre quotidien.
Dimanche 10 juin 2018
150 km d’autoroute tôt le matin, le jour du Seigneur, de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume à Nîmes, ce n’est rien ; notre époque a parfois des avantages.
Les gladiateurs en gloire
Donc, entrons dans le musée proprement dit : beaucoup d’escaliers, de planchers et parois en verre, de lumières électriques mais on oublie vite tout cela devant la splendeur, la rareté, la variété des pièces exposées : mosaïques, marbres, statues, bijoux, armes, tout y est. Et les armes, sujet pourtant peu « correct » chez nous, par les temps qui courent, bénéficient même jusqu’au 24 septembre [2018] d’une foisonnante expo temporaire sur « les gladiateurs au Colisée ». Bravo !
Parmi les raretés des collections permanentes, relevons une tête de l’empereur Tibère, contemporain de Jésus Christ ; et surtout deux têtes de ces princesses syriennes, dites les « Julia » qui furent très influentes sous les Sévères, autre dynastie romaine glorieuse, après les Antonins. Ces femmes d’Orient, qui furent femme ou mère d’empereurs, jouèrent donc un rôle de premier plan à l’époque sévérienne. On peut s’étonner que nos féministes , toujours à l’affut de figures « émancipées » ’dans les siècles écoulés, ne se soient pas emparées des cinq ou six Julia qui gouvernèrent l’Empire romain en concertation non conflictuelle avec les césars. Il est vrai que ces Syriennes étaient monarchistes dans l’âme ce qui a dû heurter nos actives féministes, féminardes et autres fémens…
En sortant du temple moderne de la Romanité, grand tour de ville, de la Maison Carrée à la Fontaine au Crocodile, des jardins XVIIIe de la Fontaine à la caserne Montcalm (1695) où Jean Bousquet, alors député- maire, fit placer en 1993 une plaque célébrant la brillante intervention de la Division française Daguet deux ans auparavant en Irak.
Les mahométanes en voile sont apparemment moins nombreuses à Nîmes qu’en Arles, sauf aux feux rouges où d’ailleurs ce ne sont pas des Nord-Africaines mais des Syriennes qui réclament l’aumône au lieu de rentrer dans leur pays où plus de 80% du territoire a été libéré et pacifié sous l’étendard du tenace dictateur christianophile Bachar El Assad, appuyé sur ses solides alliés russes et persans. ■ (A suivre demain dimanche)
Nîmes, les jardins XVIIIe de la Fontaine