Ne soyons ni trop simplistes ni trop manichéens. Les deux hommes qui se sont succédé à Matignon et y ont pris la parole hier avec dignité pour la traditionnelle transmission de fonction, conservent sans-doute ce sens de l’Etat, cet attachement au service du Pays, qui animent encore une part importante de la haute fonction publique française. Tels sont apparus hier Edouard Philippe et Jean Castex.
Dans Le Figaro de ce matin, Vincent Trémolet de Villers les dépeint avec assez d’exactitude. (Voir ci-dessous). Cependant sommes-nous en un temps où le service de l’Etat, où le souci de bonne et honnête gestion, à supposer qu’il s’agisse encore de cela, sont suffisants, sont à la hauteur des défis qui menacent la France ? La réponse est non, à l’évidence. Quel soulagement légitime pourrions-nous ressentir sans mensonge ni lâcheté à l’écoute de paroles simplement raisonnables et au spectacle d’hommes qui se veulent voués au service de l’intérêt général ? La situation du pays est d’un autre ordre. Défi de l’autorité, éviter que la France se disloque …. Tel est plutôt le point où nous sommes rendus. Et qui appelle à des réactions politiques excédant largement les limites de la bonne gestion ordinaire. A supposer que cette dernière soit prise en charge par Matignon, lieu du réalisme et du service de l’Etat, la prééminence présidentielle subsistera.
Si un inconnu laborieux habite cet hôtel prestigieux du Paris d’autrefois, l’idéologie que l’on sait continuera selon toute vraisemblance d’habiter l’Elysée. Et elle n’est pas faite, à notre grand regret, pour éviter que la France se disloque. Tout au contraire. Sauf improbable retournement, autre que verbal, le supposé sérieux de Matignon ne contre-balancera pas les nuées idéologiques élyséennes ni le processus subséquent de dislocation de notre pays.
Le défi de l’autorité,
Éviter que la France se disloque
L’inconnu habite à Matignon. Édouard Philippe prenait trop la lumière, Emmanuel Macron, pour le remplacer, a choisi un homme de l’ombre.
Si une pointe d’accent du Sud-Ouest, la généalogie politique (l’un descend de Juppé, l’autre de Sarkozy), une différence de silhouette – boxeur britannique pour l’un, rugbyman des Pyrénées pour l’autre – distinguent les deux hommes, beaucoup de choses les rapprochent : politique locale. Science Po, ENA, droite modérée, sens de l’État… Nombre de Français qui avaient appris à connaitre et à apprécier Édouard Philippe s’interrogent encore sur la nécessité de ce remplacement. Il faut que le premier ministre change pour que rien ne change, a considéré le président de la République. Dont acte.
Sur TF1, des millions de Français ont découvert le nouveau chef du gouvernement. Enracinement, simplicité, rondeur : si la Cour des comptes succède au Conseil d’État, la proximité affable doit l’emporter sur la retenue technocratique. Sur le fond, l’éloge du travail, une relative modération fiscale, le refus du virage à gauche revendiqué par une partie de la majorité comme de l’écologie décroissante sont un premier soulagement.
En temps troublés, pourtant, le bon sens économique ne peut tenir lieu de politique. « Responsabilité, laïcité, autorité », le nouveau premier ministre s’est défini par ce triptyque. C’est engageant. Tout indique depuis quelques semaines – manifestations violentes, scènes de guerre à Dijon, policiers découragés, enragés qui veulent déboulonner l’Histoire, abstention
spectaculaire aux élections municipales, lois bioéthiques (aux conséquences vertigineuses) votées à la sauvette… – que la France se disloque.
L’État est faible, et plus seulement dans certains quartiers : partout, la charpente de la maison commune donne d’inquiétants signes d’effondrement. Plus encore que la décentralisation, la transition énergétique, la crise sanitaire ou la crise sociale, le plus grand défi de Jean Castex sera de restaurer ce, qui s’est dissous dans l’eau tiède des accommodements : une autorité ferme, équitable, constante. ■
Plaisant d’avoir vu les entraîneuses et les maquignons du P.A.F dépités que le Président n’ait choisi un vert comme premier ministre ( E.Macron serait il capable , in extrémis de bon sens ?) .
Mais lorsque , de fureur rentrée , elles ( ils ) se demandaient pourquoi n’ avoir gardé , à ce compte , Monsieur Philippe , brandissant les sondages qui lui étaient favorables et tressant des couronnes au « clown blanc » qui aurait mis en valeur l ‘auguste , alors que ce clown , avec son » 80 à l’heure » excita les passions en début de crise GJ et voulait un confinement renforcé des vieillards lors de la covid , le téléspectateur se souvint que ce clone de Juppé avait savonné , en fait , la planche de celui qu’il aurait dû aider ?
Bon débarras !
JSF vous nous avez donné la réponse par la phrase du Chevalier Chateaubriand. Elle est d’actualité.
» La civilisation est montée à son plus haut point, mais civilisation matérielle inféconde, qui ne peut rien produire; car on ne saurait donner la vie que par la morale, on n’arrive à la création des peuples que par les routes du ciel. »
Les révolutionnaires ont repoussés la morale et la route du ciel et la France ne produit plus rien. Alors deux chemins de l’esprit s’offrent aux Français ,celui de l’union des chrétiens, protestants et catholiques ou celui de l’islam qui gérera la crise à sa manière.
Le reste c’est du bla bla.
Nous approuvons les propos de LCDK, Mais le seul chemin à prendre n’est-il pas celui de la raison ? La raison est universelle et elle est notre outil, le seul que nous ayons avec nos sens , bien entendu , pour chercher et parfois découvrir la vérité. La vérité est une et son essence est Dieu (Dont l’existence est accessible à la raison). Le monde moderne qui a voulu rejeter Dieu a perdu la raison, tout le monde aujourd’hui peux le constater !
Je ne connais pas le nouveau Premier ministre, par contre j’ai retenu de lui , une appellation élogieuse: Monsieur déconfinement . Nous verrons bien comment il se comportera
Marc merci d’être en accord , mais j’ai choisi la raison (ratio) de Saint Thomas, parce qu’ elle est subordonnée à la foi, j’aurai pu prendre celle de Platon ( logos) qui c’est la faculté de connaître et de pouvoir l’exprimer. Mais ai je raison…quant un pays, la France, accepte qu’un ouvrier touche moins de quarante fois (40) le montant connu de la retraite de chacun de nos trois derniers présidents rejetés. Est ce la raison de Descartes et son bon sens, de Kant et son siège des hautes connaissances, de Rousseau pour qui la raison est seulement un guide, d’Hegel qui la reconnait comme la forme supérieure du connaître et d’Hussert qui pense que la raison est morcelée par les sciences.