Cet article est paru dans FigaroVox le 18 septembre. Tout compte fait, Éric Zemmour, une fois de plus, a probablement raison : les gilets jaunes, en tout cas à Paris et dans les métropoles, ont été phagocytés et discrédités par l’ultragauche. La leçon servira-t-elle ? La colère légitime de ce qui subsiste du Pays réel contre le Système, existe, n’a pas diminué. Au contraire. Trouvera-t-elle un nouveau mode d’expression et d’action ? C’est une possibilité. Ajoutons, par ailleurs, qu’on est heureux de retrouver Zemmour dans la presse et l’audiovisuel après un été sans-doute studieux puisqu’un nouveau livre est annoncé.
Pour les «gilets jaunes», l’automne 2020 ressemble à une fin de partie. Au fameux match de trop des boxeurs vieillissants. La mobilisation n’est plus au rendez-vous, l’enthousiasme non plus ; l’approbation tacite de tout le pays encore moins.
Revenons à l’origine : le mouvement des « gilets jaunes » fut d’abord une révolte fiscale. On l’a oublié, mais c’est une augmentation de la taxe sur les produits pétroliers qui suscite les premières réactions outragées. Cela rapproche les «gilets jaunes» des poujadistes des années 1950 ou des « émotions » d’Ancien Régime contre les fermiers généraux. On pourrait dire que c’est un mouvement de droite, en tout cas pas un mouvement de gauche. D’ailleurs, la gauche regarde d’abord avec méfiance les « gilets jaunes» quand elle ne les insulte pas. Alors qu’ils n’ont pas encore ouvert la bouche, La France insoumise les traite de beaufs, racistes, misogynes, antisémites même.
Les travaux de Christophe Guilluy nous permettent de tout comprendre. C’est sa fameuse «France périphérique» qui se rebelle, celle des ouvriers et employés de souche française ou d’immigration européenne, que la hausse des loyers dans les métropoles et l’immigration arabo-musulmane dans les banlieues ont reléguée au loin. D’ailleurs, les manifs des « gilets jaunes » chaque samedi à Paris et dans les grandes villes de province sonnaient comme une réappropriation symbolique de ces lieux d’où ils avaient été chassés.
Mais voilà, Guilluy ne pouvait pas prévoir qu’à côté des « gilets jaunes » s’affaireraient les black blocs, antifas d’extrême gauche et petits voyous de banlieues. Les premiers casseraient et les seconds pilleraient, le tout avec un curieux attentisme de la police. Après le saccage de l’Arc de triomphe par les voyous de banlieue, la police se réorganise et frappe… sur les « gilets jaunes ». Surtout, Guilluy ne pouvait pas prévoir le génie manipulateur de l’extrême gauche, qui est entrée comme dans du beurre parmi les « gilets jaunes ». Ceux-ci se sont avérés sans leaders, sans ligne politique, sans structure idéologique. Encadrés par les militants de La France insoumise, les « gilets jaunes » n’ont plus parlé d’impôts et n’ont pas osé évoquer l’immigration. Ils ont réclamé une nouvelle Constitution et un «RIC ». Rééduqués comme à Pékin au temps de la Révolution culturelle, ils se sont mis à parler tels des militants CGT. Certains ont accepté la « convergence des luttes » avec les Traoré. Tout est rentré dans l’ordre de la gauche. Les médias bien-pensants, qui les insultaient et les méprisaient, se sont mis à les aduler et à les vénérer, tandis que, par un effet de vases communicants, leurs effectifs se vidaient.
Emmanuel Macron, qui avait eu très peur, en ce jour où un hélicoptère tournait autour de l’Élysée pour l’exfiltrer, pouvait respirer. Ce n’était pas son « grand débat » qui avait vaincu les « gilets jaunes », mais les black blocs et les antifas, les racailles de banlieue et l’extrême gauche. Les braves gens. ■
Comme d’habitude Zemmour mélange tout dans son analyse. Le mouvement des Gilets jaunes s’est essoufflé, est retombé faute d’unité et d’accepter un chef comme fédérateur de leur lutte qu’ils ne voulaient pas politiser alors que leur lutte est politique.
Zemmour serait donc GJ pour se permettre d’en parler si bien ? Ce guignol caricature les black block qui ont été sciemment et systématiquement infiltrés par des flics casseurs – les vrais casseurs. Aussi, les GJ ne sont d’aucun bord politique.
Si Zemmour était GJ, il connaîtrait la vérité et ils n’écrirait pas de telles conneries de gratte papier polémiste nanti parisien qui rase les murs pour faire ses courses.
Je trouve, moi, que Zemmour a parfaitement raison !
Au demeurant, je me suis toujours étonné de l’adulation éperdue que notre mouvance politique a manifesté pour les « Gilets jaunes » jusqu’à l’aveuglement. J’ai écrit bien des fois ici et là qu’à ne pas nommer les trois mots qui définissaient leurs malheurs, ces braves gens périphériques se casseraient la figure.
Ces trois mots étaient Européisme, Immigrationnisme, Écologisme.
Une nouvelle jacquerie inutile.
Quel chef aurait pu s’imposer comme fédérateur ? Le général de Villiers, baderne grognonne ? Le Prince Jean ?
Vous rigolez ?
Il faut bien faire une sorte de bilan : l’étincelle qui alluma le brasier , ce fut la taxe écologique sur l’ essence ; elle a fini par être supprimée . L’initiateur de cette taxe , initiateur aussi de la hausse de cotisation CSG pour les retraités (également revue pour les plus modestes ) s’est trouvé remercié .
Donc , réussite sur le plan matériel et c’est ce qui préoccupait des personnes auxquelles on avait voulu « ôter le pain de la bouche » !
Bien entendu , aucun bénéfice politique , aucun chef pour un mouvement qui n’ en demandait pas . Du reste , tout est bloqué .
Que les black block et les antifa soient infiltrés par la police n’est pas une nouveauté. Pour s’en persuader il suffit de relire Léon Daudet. C’était exactement la même chose avec le GUD et d’ailleurs Pasqua s’en vantait. Il n’y a donc pas là matière à remettre en cause la pertinence de l’analyse de Zemmour.
Tous ceux qui ont suivi de près le mouvement GJ on pu constater l’opération de récupération réalisée par la France Insoumise. Elle n’a d’ailleurs pas franchement réussi lorsque l’on constate la peau de chagrin d’un mouvement GJ « récupéré »; pitoyable.
Ce mouvement contestataire a mué en une attitude de rejet électoral. Abstention aux dernières élections = 70 %. Le RN a d’ailleurs du souci à se faire. Une chose est certaine, entre les bonnets rouges, la Manif Pour Tous et les GJ, la preuve est faite que le pays réel est certes totalement désorganisé ( nous le savons depuis Pierre Debray !) mais existe toujours et est capable de se rebeller…. ce qui est l’élément nouveau ! Quelle forme prendra la nouvelle contestation ? Pour le moment c’est l’abstention record, revelatrice d’un rejet , au moins de la classe politique. A suivre..
Je crains bien que la prochaine Présidentielle oppose les mêmes concurrents qu’en 2017, avec la seule différence que Marine sera plus près des 40% que des 33 de 2017. Mais avec 45% d’abstention ou peut-être davantage, que se passera-t-il ensuite ?
Zemmour a , une fois de plus , entièrement raison , n’en déplaise aux petits marquis poudrés que l’odeur de la sueur des GJ aurait incommodés …