1416 : Fondation de l’Archiconfrérie de la Sanch
C’est Saint Vincent Ferrier (Vicent Ferrer, de son nom catalan) qui fonde, en l’église Saint-Jacques de Perpignan, l’Archiconfrérie des Pénitents de la Sanch (« Précieux Sang du Seigneur »).
Il lui assigne deux missions : assister les condamnés à mort et leur donner une sépulture chrétienne; mais aussi commémorer la Passion du Christ par des processions, durant la Semaine sainte.
Depuis 6 siècles, pour ces processions, trajet et rituel sont immuables : revêtus d’un sac de pénitence noir (ou rouge) et d’une cagoule (les « caparutxes »), les pénitents de la Sanch, défilent dans les rues de la vieille ville, portant sur leurs épaules des groupes statuaires, les « mistèris », représentant les mystères douloureux du Christ. La procession se déplace durant trois heures, avec des stations devant des reposoirs.
A partir du XVIIIe siècle, les « Vierges de Douleur », portant une robe noire, et un cœur d’argent traversé de glaives, intègrent le cortège, ainsi que la « Soledat » (Vierge seule au pied de la Croix), ainsi que la « Mater Dolorosa » qui tient Jésus mort dans ses bras.
Le Regidor, caparutxa (pénitent) rouge, porteur d’une cloche de fer, ouvre la marche du cortège ; viennent ensuite les tambours, voilés de crêpe noir, qui sont suivis par les mistèris, parés de fleurs, représentant les différentes scènes de la Passion, portés par des pénitents noirs ou rouges et par des femmes en mantille.
La Procession de la Sanch une tradition séculaire
Depuis 1416, dans Perpignan la catalane : Procession de la Sanch organisée par l’Archiconfrérie du même nom (2017 – 3’38)
1443 : Création du Parlement de Toulouse
Il s’agit du premier Parlement créé en province : c’est Charles VII qui l’a établi, en signant à Saumur l’Edit Royal créant un Parlement à Toulouse.
Cour de justice repris sur le modèle de celui de Paris, créé par saint Louis pour juger en appel au nom du roi, il était réclamé par les États du Languedoc au nom de l’éloignement du Parlement de Paris mais aussi en raison de la spécificité du droit méridional.
Le 4 juin 1444, le nouveau Parlement de Toulouse s’installe dans une salle du château narbonnais (dont il ne reste que de rares vestiges, ci dessous), mais sa rentrée solennelle n’a lieu que le 11 novembre suivant.
Le parlement de Toulouse était le deuxième de France après Paris, par l’ancienneté et l’étendue de son ressort : de l’Armagnac au Rhône et de l’Auvergne aux Pyrénées et à la Méditerranée, il couvrait 15 % du royaume ! En gros, il correspondrait aujourd’hui aux deux régions de Midi-Pyrénées et du Languedoc.
Traitant des affaires civiles, criminelles et ecclésiastiques, le procès le plus célèbre qu’il ait tenu est celui de l’affaire Calas, qu’il condamnera à mort le 9 mars 1762.
Il disparaîtra comme tous les autres Parlements lors de la Révolution.
Ses archives renferment des trésors, tels le testament olographe de Pierre de Fermat, du 4 mars 1660 (ci dessous).
Il était Premier Architecte du Roi.
Après avoir construit le château de Vaux-le-Vicomte pour Nicolas Fouquet, il a collaboré avec Le Brun, le peintre et le décorateur, et Le Notre, qui a dessiné les jardins.
Il a rénové Vincennes, et construit le Collège des Quatre Nations (qui abrite aujourd’hui l’Institut de France).
Il a également édifié la colonnade de Perrault au Louvre (ci dessous), son projet ayant été préféré à plusieurs autres, dont celui du Bernin.
Il a surtout travaillé à Versailles de 1661 jusqu’à sa mort.
La cour carrée a été commencée sur l’ordre de Henri II, et achevée sur l’ordre de Louis XIV : avec l’aile de la colonnade il voulut donner à son palais une entrée monumentale en direction de Paris (Colbert voulait même raser l’église historique de Saint-Germain l’Auxerrois, paroisse des rois de France, et « dégager » tout le quartier alentour !…). La façade de Perrault, réalisée entre 1667 et 1670, en complète opposition avec le style renaissance, est un manifeste éblouissant de l’art classique. Héritiers directs de l’art grec et romain, les constructeurs français prolongent leurs intuitions, et, probablement, les dépassent.
La colonnade s’étend sur un soubassement de 183 mètres de long avec un rez-de-chaussée percé de 20 fenêtres bombées, dépourvues de tout ornement; son avant corps central est surmonté d’un fronton triangulaire.
Initialement, Louis XIV, qui tenait en très haute estime Le Bernin – dont la renommée était immense… – avait pensé à lui pour ce projet : mais finalement, Le Bernin vit ses plans refusés; comme fut également refusée une autre statue équestre de Louis XIV (éphéméride du 14 novembre) : cet immense artiste ne réalisa donc qu’une seule oeuvre pour le Roi-Soleil, mais une oeuvre magistrale : son buste, qui trône encore aujourd’hui dans le Palais de Versailles (éphéméride du 2 juin).
1802 : Naissance officielle du parachute
Jeanne Geneviève Labrosse, épouse de Jacques Garnerin, dépose -au nom de son mari – un brevet sur l’ « appareil dit parachute, destiné à ralentir la chute de la nacelle d’un ballon après l’explosion de celui-ci.
Ses organes essentiels sont une calotte d’étoffe supportant la nacelle et un cercle de bois qui se trouve en dessous et à l’extérieur du parachute et servant à le tenir un peu ouvert lors de l’ascension : il doit faciliter son développement au moment de la séparation avec le ballon, en y maintenant une colonne d’air. »
Elle l’utilisera dès le lendemain, devenant ainsi la première femme à avoir sauté en parachute. Son mari l’avait précédé cinq ans auparavant: il s’était élancé le 22 octobre 1797 au dessus du parc Monceau. Parvenu à 915 mètres d’altitude, il avait coupé la corde reliant le ballon à la nacelle, qui descendit, suspendue au parachute.
C’est le physicien Sébastien Lenormand qui a crée le nom « parachute »: il s’était, lui, élancé du premier étage d’une maison, tenant un parasol dans chaque main.
1865 : Fin de « l’Entrevue de Biarritz » entre Bismarck et Napoléon III
Depuis le 4 octobre, le chancelier Bismarck est à Biarritz, où il cherche à s’assurer que Napoléon III soutiendra la politique antiautrichienne de la Prusse.
Napoléon III, comme beaucoup d’Encyclopédistes, comme les Révolutionnaires, les républicains et l’Empire, est favorable au funeste « principe des nationalités« , donc à l’unification allemande, principe qui rompt radicalement avec la sage politique traditionnelle des Rois de France : émietter et diviser l’Allemagne le plus possible – comme on le fit aux Traités de Westphalie… – , afin que la France soit en sécurité et tranquille de ce côté-là de ses frontières.
Napoléon III est trop sûr de lui : il vient, effectivement, de réussir son habile manœuvre avec l’Italie, et de donner à la France Nice et la Savoie (encore que ses négociateurs aient « oublié » le Val d’Aoste, lequel, sans aucun doute, aurait voté également pour son rattachement à la France…). Il pense naïvement qu’il va « rééditer son coup » du côté du Rhin, alors que Bismarck va, en réalité, se jouer de lui et le manipuler.
Napoléon III, en effet, n’est pas – ou mal… – renseigné sur la réalité de la puissance allemande que la Prusse est en train de construire – avec notre aide !… – depuis le suicidaire préjugé favorable des Encyclopédistes à son encontre , et depuis que la Révolution, la République et l’Empire ont commencé – en favorisant l’unification allemande – à ouvrir la boite de Pandore, déchaînant, tels des apprentis sorciers, des forces qu’elles seraient incapables de contrôler et qui, finalement et bientôt, allaient se retourner contre nous et nous faire tant de mal (1870, 1914, 1939…).
Bismarck, lui, n’a pas, comme Napoléon III et son funeste « principe des nationalités », l’esprit embrumé par les « nuées »; pour lui, tout est simple, clair et, surtout, concret, non idéologique : « …L’intérêt de la Prusse est le seul poids normal qui doive entrer dans la balance de notre politique… » (et les problèmes doivent être résolus) « par le sang et par le feu… Je ne doutais pas qu’il fallût faire une guerre franco-allemande avant que l’organisation générale de l’Allemagne eût pu être réalisée…«
De plus, il est bien mieux renseigné sur l’état réel des forces du Second Empire : « De loin, c’est quelque chose; mais de près, ce n’est rien… »
Déjà, la simple neutralité française dans les « affaires allemandes », en fait dans la guerre austro-prussienne qui s’annonçait (Sadowa, 1866…) était une folie pour la France. Mais, en plus, pour obtenir cette neutralité suicidaire pour nous, Bismarck ne propose à Napoléon III, qui accepte, que « du vent » : une entente italo-prussienne qui stipulerait, en cas de défaite de François-Joseph 1er d’Autriche, le transfert de la Vénétie au royaume d’Italie.
Napoléon III ne demandera qu’après, donc trop tard, des « pourboires » du côté de la rive gauche du Rhin au lieu de s’être assuré, avant de « laisser faire » la Prusse, de solide contreparties territoriales.
Révolution, Républiques, Empires – pour ce qui est des « affaires allemandes » – ont toujours agi contre l’intérêt national, par germanophilie, et méritent le reproche d’ « intelligence avec l’ennemi » : dès le « Recès de 1803 » – première folie, aggravée par une seconde : la médiatisation de 1806... – Napoléon 1er avait ouvert la boîte de Pandore de l’unité allemande; son neveu suivit la même politique folle, directement contraire à celle des rois de France, qui était de diviser l’Allemagne, et qui trouva son apogée dans les Traités de Westphalie, qui nous assuraient la prépondérance européenne et mondiale.
1885 : Naissance de François Mauriac
On saura gré à celui qui ne fut jamais un « ami » de l’Action française et de sa doctrine d’avoir été , au moins par deux fois, d’une honnêteté intellectuelle rare, et qui doit être saluée. La première ce fut lorsque, après l’inique condamnation de Maurras en 1945 il ironisa sur cette « intelligence avec l’ennemi » pour laquelle on le condamna, et qui était bien, disait-il, la seule forme d’intelligence qu’il n’ait jamais eue… La seconde concerne Gustave Thibon et son amitié avec Simone Weil. Gustave Thibon le raconte lui-même : « …Quand bien plus tard, en 1964, je reçus le Grand prix de Littérature de l’Académie Française, François Mauriac, qui ne m’aimait guère, déclara : Je voterai pour l’homme qui nous a révélé Simone Weil.«
1944 : Retour définitif des moines à Saint-Benoît sur Loire
Fondée vers 630, l’Abbaye recueillit presque dès ses débuts les reliques de Saint Benoît. Ses moines furent dispersés à la Révolution, mais le lieu ne fut pas – comme tant et tant d’autres… – démoli : les moines ont clôturé un grand cycle de rupture, ce onze octobre 1944, en rendant l’Abbaye à sa vocation naturelle.
1960 : Le prince François d’Orléans tué au combat en Algérie
Deuxième fils du Comte et de la Comtesse de Paris, le prince François intègre l’Ecole d’officiers de Cherchell, en Algérie, après avoir obtenu son baccalauréat puis son diplôme de l’Institut agricole de Beauvais. Il devient sous-lieutenant au 7e bataillon de chasseurs alpins, corps fondé par le duc d’Orléans, fils aîné du roi Louis Philippe.
Il est mortellement blessé près de Michelet, en Grande Kabylie, le 11 octobre 1960 alors qu’il cherche à porter secours à l’un de ses harkis. « Mort pour la France », il est décoré de la Légion d’honneur à titre posthume par le général de Gaulle, président de la République, qui écrit :
« Le sacrifice du jeune prince François, mort glorieusement pour la France, ajoute un service exemplaire à tous ceux que sa race a rendus à la patrie et qui sont la trame de notre histoire ».
Une messe de requiem est célébrée le 13 octobre en la cathédrale d’Alger en présence de tout le bataillon du prince. Le comte de Paris a aussi titré son fils, duc d’Orléans à titre posthume le même jour. Les obsèques ont été célébrées à Dreux, le 17 octobre, en présence du général Ollier, représentant du Président de la république, du Garde des Sceaux Edmond Michelet et des officiers du 7e BCA.
Le 8 février 1961, la Promotion 101 de l’école militaire d’infanterie de Cherchell a été baptisée sur la Place d’Armes Vercors « Promotion Sous-lieutenant François d’Orléans ».
A gauche, le Prince, Chasseur au 7ème BCA
Citation à l’Ordre de l’Armée :
« Jeune officier animé du plus haut idéal et accomplissant avec simplicité les missions les plus difficiles. A remarquablement réussi comme chef de poste dans les villages kabyles qu’il a grandement contribué à pacifier par le rayonnement de sa personnalité. Toujours volontaire pour les actions de commando de chasse, s’est particulièrement distingué le 16 juin 1960, dans les Aït-Ouabane, où sa section a mis hors de combat 7 rebelles armés. Le 11 octobre 1960, a trouvé une mort glorieuse près du village de Taourirt Ali Ounasseur (Grande Kabylie) en conduisant une manœuvre hardie pour dégager un de ses harkis blessé. »
1971 : Parution de L’âge d’or du maurrasisme, de Jacques Paugam
Lorsque Jacques Paugam a publié sa brillante étude consacrée aux débuts du maurrassisme – cet Âge d’or qu’il situe entre 1899, date de la création de la revue de l’Action française, et 1908, année où fut lancé le quotidien –, il s’agissait de mettre en lumière les complexités d’une pensée qui a nourri des hommes aussi différents que Bernanos, Montherlant, de Gaulle… et qui fut admiré par Proust, Apollinaire, Péguy, Malraux, Gide, Maritain, Althusser, Lacan, Dumézil.
Partant des textes et s’y tenant toujours, l’auteur s’attache à montrer comment, en neuf ans, l’Action française va élaborer sa doctrine, établir ses choix et construire une véritable philosophie de l’État qui, dans beaucoup de ses aspects, rend un son très actuel.
L’on voit alors combien il est pernicieux de réduire le maurrassisme à ses facettes contestées – l’antisémitisme – et de ne retenir qu’elles. Mais comment ne pas les dissimuler sans étouffer ce que cette pensée compte par ailleurs de richesses ?
Maurras est-il un mal-compris ? Ses conceptions de l’État, de la Nation, ont-elles été déformées par les luttes partisanes et les passions politiques ? Ces questions demeurent d’actualité. Dépassant les controverses, Jacques Paugam contribue à réintroduire Maurras dans le passé et le présent de la France.
Et à faire entendre l’apport spécifique de l’Action française à l’histoire des idées – au-delà des vaines et stériles polémiques.
2009 : Canonisation de Jeanne Jugan
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Les Confréries de PÉNITENTS ( comme
Perpignan), sont une spécificité du midi de la
France ( pays de langue d’Oc et catalan ).
Beaucoup perdurent et la plus ancienne est
la Confrérie des Pénitents gris d’AVIGNON
fondée en 1226 par le Roi LOUIS VIII .