Les Lundis.
Par Louis-Joseph Delanglade*.
La Hongrie est peut-être un « petit pays » (moins de cent mille km2 et de dix millions d’habitants) mais c’est un pays à la forte personnalité, un pays marqué par les vicissitudes d’une histoire plus que millénaire et souvent tragique.
Une histoire plus que millénaire et souvent tragique.
Mille années caractérisées par une aspiration toujours contrariée à la souveraineté pleine et entière : un siècle et demi d’occupation ottomane partielle, deux siècles d’une tutelle habsbourgeoise qui reconnaissait cependant la spécificité des lois et coutumes hongroises, quatre décennies d’un régime communiste totalement inféodé à Moscou. Sans oublier ce qui constitue toujours une tragédie nationale, le traité de Trianon de 1920 qui, ayant amputé la Hongrie de 70% de son territoire et de 30% de sa population magyare, porte – c’est indubitable – la responsabilité de l’avoir ainsi poussée vingt ans plus tard dans les bras de l’Allemagne nazie. [Photo : Budapest insurgée – 1956 – écrasée par l’Armée rouge].
l’Union européenne, successeur des Turcs et des communistes
Aujourd’hui, c’est l’Union européenne, en quelque sorte successeur des Turcs et des communistes, qui, via sa Commission et sa Cour de justice, prétend priver ce pays d’une partie de cette souveraineté enfin recouvrée. Déjà condamnée pour son attitude courageuse et intransigeante dans la question migratoire, la Hongrie se voit maintenant reprocher sa loi sur les universités étrangères.
Ce jugement du 6 octobre arbitre en faveur de M. Soros, multimilliardaire, hongrois de naissance devenu américain, dont l’Université d’Europe centrale (dite d’« Open Society » : tout un programme…) jugée indésirable a dû quitter Budapest suite aux mesures du gouvernement de M. Orban. Cette « expulsion » a été jugée incompatible avec le droit de l’Union européenne. [Photo : « L’université Soros » à l’épreuve de Victor Orban]
M. Orban a pensé pour sa part qu’elle était compatible avec l’intérêt national hongrois et l’illibéralisme affiché de Budapest : l’université « open society » de M. Soros se fixait en effet comme objectif de « former une nouvelle génération de dirigeants attachés aux valeurs démocratiques libérales». Comprendre : mondialisme, libéral-libertarisme, multiculturalisme, immigrationnisme, etc. M. Soros est présenté comme un philanthrope. Mieux vaudrait dire que son immense fortune lui permet de s’offrir, sous couvert de philanthropie, le pouvoir de s’immiscer dans les affaires intérieures de pays étrangers pour y promouvoir ses idées et intérêts. De 1979 (financement d’étudiants, noirs bien évidemment, de l’Université du Cap en Afrique du Sud) à 2018 (dénonciation de « l’ingérence arbitraire » [sic] du gouvernement hongrois dans son université de Budapest), la liste de ses ingérences est interminable (deux milliards de dollars pour ses seules « foundations » dans une trentaine de pays !). Concernant la seule France, il finance en 2009 une étude sur le contrôle au faciès, en 2011 une étude sur les discriminations dont seraient victimes les musulmans de Marseille, en 2012 un don de 35 000 euros au Collectif contre l’islamophobie en France, etc. Eloquent.
George Soros avatar de la très haute finance internationale
Ce M. Soros que toute la bien-pensance européiste considère avec les yeux de Chimène est avant tout un avatar de la très haute finance internationale. Un nuisible. Pis : son empire et son emprise tiennent en partie à quelques manoeuvres et opérations pour le moins indélicates et frisant la malhonnêteté. Il sera ainsi suspecté et parfois condamné (par exemple, pour délit d’initié dans l’affaire dite « de la Société Générale »). A son actif, si on peut dire : spéculations contre le SME (système monétaire européen), la livre sterling, les monnaies asiatiques et même contre l’euro (!) ; domiciliation de son fonds d’investissement Quantum Fund à Curaçao, paradis fiscal et haut lieu du blanchiment d’argent sale issu du narcotrafic. De mauvaises langues le soupçonnent même d’avoir dans un passé récent provoqué des tensions financières en Europe pour mieux y placer ses fonds. On ne prête qu’aux riches.
L’UE pèse les milliards et les turpitudes de M. Soros. La Hongrie pèse mille années d’une histoire européenne qu’anime la farouche volonté de survivre à toute forme de prédation et de menace extérieure. Nous lui souhaitons longue vie. ■
* Agrégé de Lettres Modernes.
Retrouvez les Lundis précédents de Louis-Joseph Delanglade.
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source
Quand la planète sera t-elle enfin débarrassée de ce vieux débris malfaisant, arrivé sans argent aux e. U , il est maintenant multi milliardaire, sans avoir créé quoique ce soit.
Illustration musicale (et touristico-culturelle) de ce très bon ‘lundi’:
https://www.youtube.com/watch?v=YepRFe65uno
Le titre de la chanson, lui-même répété sans cesse est ‘Magyarország’ qui signifie le pays, la nation, la patrie hongroise, ou même, Hongrie, tout court (je laisse le choix aux experts). Plus qu’une chanson, un hymne de la jeunesse et du renouveau hongrois. Pour nous c’est aussi l’occasion d’apprendre à prononcer correctement au moins un mot de hongrois. Comme on l’entendra, Magyar se dit plus ou moins MOdior, car les ‘a’ (distincts des ‘à’ qui sont comme les nôtres) sont fermés jusqu’à sonner presque comme des ‘o’ et la seconde syllabe est carrément avalée !
Les Français sont connus pour leur ignorance crasse des prononciations étrangères. Sur ce plan là, il y a mieux à faire que d’être Français.