Cet article est paru dans FigaroVox le 9 octobre. Comme le dit Éric Zemmour, tout cela mériterait d’être nuancé et supporte des exceptions individuelles. Mais les lignes de fond demeurent. Et la défense de notre nation historique est plus que jamais notre devoir. Notre intérêt aussi si nous ne voulons pas finir dhimmis.
Cela n’aura pas duré longtemps. Quelques jours seulement après le discours martial d’Emmanuel Macron sur le séparatisme islamiste, on apprenait que le mot séparatisme ne figurerait pas dans l’intitulé du projet de loi. Et que l’islamisme n’était pas la seule forme de séparatisme.
On pourrait accuser le cynisme tacticien d’un président qui cherche sa réélection à droite tout en ménageant ses anciens soutiens de gauche. Ou le « en même temps » pathologique d’un président qui veut lutter contre les dérives islamistes sans « stigmatiser » toute une communauté.
Et si la question était encore plus profonde ? De nombreux observateurs ont reproché au discours du président de ne pas comporter un volet immigration. Après tout, si l’on en est à disserter sur « l’islamisme radical », c’est bien parce que la France a subi une énorme immigration depuis cinquante ans venue de pays arabo-musulmans.
C’est justement ce que contestent le Président, son ministre de la Justice, et même son ministre de l’Intérieur. Tous ces gens croient que chaque individu peut s’émanciper de ses racines, de sa culture, de sa religion et que c’est le rôle de la République française de l’y aider. Et que tous les immigrés musulmans le souhaitent par amour de la République. Qu’il suffit de leur donner des preuves d’amour. Tous nos hiérarques se veulent de farouches existentialistes et rejettent avec horreur toute trace d’essentialisme.
Vagues d’immigration
Les mêmes citeront à foison le général de Gaulle, profondément essentialiste pourtant. C’est-à-dire qu’il croyait aux peuples, aux nations, aux enracinements. Qu’il disait « les Russes » au temps de l’URSS ou qu’il faisait l’éloge de Dante l’Italien, de Goethe l’Allemand ou de Chateaubriand le Français, qui ne parlaient pas « le volapük intégré ». En revanche, quand Simone de Beauvoir écrit « on ne naît pas femme, on le devient », elle est existentialiste. Bien sûr, tout cela mériterait d’être nuancé et supporte des exceptions individuelles. Mais les lignes de fond demeurent.
Pour Macron comme pour Darmanin, peu importe qu’on soit musulman pourvu qu’on soit républicain. Peu importe qu’on mette un voile dans la rue, qu’on ne donne pas à ses enfants de prénoms français, pourvu qu’on fasse allégeance à la République et qu’on soit de bons consommateurs. En vérité, nos éminences se trompent: une civilisation, disait Malraux, est « tout ce qui s’agrège à une religion ». L’islamisme n’est pas le dévoiement de l’islam mais sa mise en action. Il n’y a pas de « crise fondamentaliste de l’islam », comme dit Macron, car, comme nous l’a appris Rémi Brague, l’islam est fondamentaliste depuis l’origine. Enfin, le nombre transforme les individus en peuple, et en nation étrangère sur le sol français. Voilà pourquoi les mots et les mesures d’Emmanuel Macron seront avalés par les prochaines vagues d’immigration comme le sable est recouvert par la mer. ■
Eric Zemmour fait une juste analyse. C’est aux musulmans qui ont voulu émigrer dans notre pays à s’adapter à notre civilisation en premier lieu et non l’inverse. La timidité craintive du gouvernement et de certaines de nos élites à l’égard des musulmans même dans le cas des provocations les plus flagrantes de leur part, eux qui se moquent comme d’une guigne des droits de l’homme (sauf lorsqu’ils les invoquent en sens unique à leur avantage) est pitoyable.
Après la tentation d’organiser l’islam sur le modèle napoléonien, auquel avait succombé N. Sarkozy et n’a pas renoncé E. Macron, l’illusion que notre modèle de civilisation étant le meilleur, les populations musulmanes s’y convertiraient et feraient cohabiter en elles, sans schizophrénie, leur adhésion à ce qu’il est convenu d’appeler les « valeurs républicaines » , principalement le matérialisme, et leur foi holistique. E. Zemmour dénonce bien cette erreur, mais ne sous-estimons pas les tensions qui parcourent l’islam en France, non seulement l’antagonisme sunnite-chiite, encore peu présent, mais surtout les luttes nationales, algériens contre marocains et turcs, et demain pakistanais, pour le contrôle dudit islam, sans oublier la montée cachée de l’athéisme, voire les conversions au christianisme, encore discrètes. Le ferment de l’explosion de l’islam est présent et peut-être que la France en sera pionnière!
Le taux de mariages mixtes chez lez jeunes filles musulmanes française s’établit à 25% d’après E. Todd (La lutte des classes en France au XXI ème siècle) bien supérieur à celui constaté dans des pays comme l’Angleterre, l’Allemagne ou les USA (ibid.) élément qui mériterait d’être creusé.
Ne nous laissons pas aller au pessimiste, vieil homme j’ai connu la défaite auprès d’un père évadé et résistant. L’angoisse était présente mais le courage ne manquait pas. J’ai accompagné de loin, avec mes moyens de gamin, bien des foi,s mon père dans ses entreprises!
Trop vieux aujourd’hui, je salue les jeunes qui s’enrôlent dans la défense de notre civilisation. Patriotes de toutes confessions rappelons nous : Honneur et Patrie voici la France libre !