Prière pour le roi Henri le Grand se rendant en Limousin (1605 – Extrait).
La terreur de son nom rendra nos villes fortes, On n’en gardera plus ni les murs ni les portes, Les veilles cesseront aux sommets de nos tours : Le fer mieux employé cultivera la terre, Et le peuple qui tremble aux frayeurs de la guerre, Si ce n’est pour danser n’orra plus de tambours.
La foi de ses aïeux, ton amour, et ta crainte Dont il porte dans l’âme une éternelle empreinte, D’actes de piété ne pourront l’assouvir : Il étendra ta gloire autant que sa puissance : Et n’ayant rien si cher que ton obéissance, Où tu le fais régner il te fera servir.
Tu nous rendras alors nos douces destinées : Nous ne reverrons plus ces fâcheuses années, Qui pour les plus heureux n’ont produit que des pleurs : Toute sorte de biens comblera nos familles, La moisson de nos champs lassera les faucilles, Et les fruits passeront la promesse des fleurs. ■